Prédication disponible en format audio.
Marana tha ! Viens, Seigneur Jésus ! (Apocalypse 22, 21)
Dieu a choisi une jeune fille vierge, Marie. Femme juive d’un petit village de Galilée, carrefour de nations, Marie apparaît dans sa simplicité et sa fraîcheur comme la femme nouvelle, resplendissante de la beauté de Dieu.
Saint Irénée l’appelle « la Nouvelle Ève ». Si par la méfiance d’une femme, Ève, la mort était entrée dans le monde, par la foi d’une femme, Marie, la résurrection a comblé l’humanité en attente de salut. Les artistes et les théologiens ont pris plaisir à souligner que la salutation angélique en latin « Ave » lue à l’envers donne « Eva ». Par la foi de Marie, le cours de l’histoire n’est plus tourné vers la mort mais vers la Résurrection avec Jésus le Christ, né d’une femme.
En hébreu, langue de la révélation divine dans l’Ancien Testament, le mot qui dit la foi « aman » évoque la solidité et la sûreté, d’où le mot « Amen » de notre liturgie qui manifeste la vérité et la solidité de Dieu. Quand nous marchons en montagne, il nous arrive de glisser et de déraper : nous cherchons alors une branche solide à laquelle nous accrocher. Croire, c’est s’appuyer sur Dieu. Croire ne veut pas dire tout comprendre à l’avance. Saint Luc, l’évangéliste, précise que Marie et Joseph ne comprirent pas la réponse de Jésus qui était resté, à l’âge de 12 ans, au temple de Jérusalem à s’entretenir avec les docteurs de la Loi : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 49). Marie commençait chaque journée sans savoir ce qu’elle allait vivre. En revanche, Marie savait qu’elle ne marchait pas seule, le Seigneur faisait route avec elle Emmanuel, « Dieu avec nous ». Marie ne s’est pas appuyée sur ses propres forces mais sur la puissance de Dieu. C’est pourquoi elle n’est pas tombée, à la différence de l’apôtre Pierre qui comptait sur son énergie et habileté personnelles pour suivre fidèlement son maître, Jésus. Livré à ses propres forces, Pierre n’a pas résisté à la persécution et à l’échec lors du procès de Jésus de Nazareth.
À l’Annonciation, Marie ne s’est pas exclamée « Alléluia, gloire à toi, Seigneur ! » Elle a cherché à comprendre la volonté de Dieu et ce qui lui arrivait : « Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ? »
Dans notre vie, il y a aussi des « comment » et des « pourquoi » comme dans le parcours de foi de la Vierge Marie.
En ce temps de l’Avent, prions le Seigneur qui vient raviver notre foi !
Prions pour ceux qui n’arrivent pas à croire.
Prions pour ceux qui ont décroché de la foi chrétienne !
Prions pour les femmes dans le monde et dans l’Église !
Marana tha ! Viens, Seigneur Jésus !
Chemin de l’Avent – Jeudi 18 décembre 2014 – Fr. Manuel Rivero O.P.