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Marana tha ! Viens, Seigneur Jésus ! (Apocalypse 22, 21)     

Dieu vient et il vient apporter la joie. À Nazareth, l’Esprit Saint descend sur Marie pour la combler de la joie de Dieu.

Le mot grec kaïré, qui ouvre dans l’évangile de l’Annonciation la salutation de l’ange Gabriel,  veut dire « réjouis-toi ». Dès le commencement du mystère du Salut dans l’Incarnation, la joie de l’Esprit Saint apparaît comme la source et le but du christianisme, religion de la joie.

La joie, musique de l’âme, représente la signature de l’Esprit Saint. Si la paix suppose la possession de ce que l’on aime, la joie en est la jouissance.

Pourquoi certains pensent-ils que Dieu arrive comme un voleur ? Le Seigneur ne vole personne, Il vient combler chacun de grâce et de joie. La Vierge Marie est-elle triste comme une personne volée ? Jamais ! Elle est la Vierge du sourire, invoquée par les fidèles sous le vocable de « Notre-Dame de liesse ».

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La société de consommation et de loisirs n’engendre pas la joie. L’allégresse de l’Esprit Saint va bien au-delà du confort, du bien-être, et des plaisirs des jeux et des sens. La joie chrétienne ne passe pas ; elle s’installe dans l’âme croyante en la Parole de Dieu comme un état de connexion avec l’Éternel.

La joie de Marie, femme juive, figure la joie de Jérusalem, d’Israël et de l’Église : « Chante et réjouis-toi, fille de Sion » (Za 2, 14).

Les Pères de l’Église appellent l’Annonciation la fête de la racine, événement caché et fondateur du Salut, sans journalistes, sans tambours ni trompettes. L’Annonciation de l’ange à Marie représente la racine des joies à venir : joie des bergers à Bethléem, joie des disciples qui découvrent l’amour du Père, joie pascale, joie universelle de la Pentecôte.

Saint Thomas d’Aquin, le grand théologien dominicain du XIIIe siècle, voit dans la joie le fruit de l’amour. La joie de Marie vient de l’amour de Dieu.

En Orient, au VIe siècle, des moines ont composé à partir de l’Annonciation l’hymne Acathiste, l’un des plus beaux poèmes de la littérature mariale :

« Réjouis-toi, Épouse inépousée.

Réjouis-toi, qui fais briller notre salut,

Réjouis-toi par qui le mal a disparu,

Réjouis-toi, car tu relèves Adam déchu,

Réjouis-toi, car Ève aussi ne pleure plus.

Réjouis-toi, montagne inaccessible aux humaines pensées,

Réjouis-toi, insondable océan même aux Anges soustrait,

Réjouis-toi, Épouse inépousée. »

En ce temps de l’Avent, l’Esprit Saint est donné à ceux qui accueillent les prophéties du Messie avec foi, avec la foi de Marie, qui est la foi de l’Église. Aussi la joie de Dieu est-elle accordée à chaque chrétien. « Réjouis-toi ! ».

 Chemin de l’Avent – Mercredi 17 décembre 2014 – Fr. Manuel Rivero O.P.

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