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Le Christ va au devant de sa Passion en pleine conscience de la Mission qu’il doit accomplir précisément de cette manière. C’est précisément par cette souffrance qu’il doit faire en sorte que l’homme ne périsse pas mais ait la vie Eternelle.

C’est précisément par sa Croix qu’il doit atteindre les racines du mal enfoncées dans l’histoire de l’homme et de l’âme humaine.

C’est précisément par sa Croix qu’il doit accomplir l’œuvre du Salut.

Cette œuvre, dans le dessein de l’Amour Eternel, a un caractère Rédempteur.

Et c’est pourquoi il reprend sévèrement Pierre lorsque celui-ci veut lui faire abandonner ses pensées sur la souffrance et sur la croix.

Et quand le même Pierre, au moment de l’arrestation à Gethsémani, tente de le défendre par l’épée, le Christ lui dit : « Rentre ton épée… Comment alors s’accompliraient les Écritures d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » (Mt 26,52-54).

Pierre, lui, ne supporte pas la souffrance.

Et quand Jésus sera arrêté et maltraité, il dira par trois fois : « Je ne connais pas cet homme ». Or, Pierre n’est pas un peureux. C’est un homme courageux, prêt à se battre pour celui qu’il aime, prêt à mourir pour Jésus. Il lui a dit : « Je donnerai ma vie pour toi ». Et là, il dit : « Je ne connais pas cet homme. Pierre lui dit : Si tous succombent à cause de toi, moi je ne succomberai jamais. Jésus lui répliqua : En vérité je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. Pierre lui dit : Dussé-je mourir avec toi, non je ne te renierai pas. Et tous les disciples en dirent autant » (Mt 26,33-34).

Quelque chose s’est cassé en lui. Il s’est mis à douter.

Et c’est vrai qu’il ne reconnaît pas dans cet homme blessé et qui souffre celui qui l’avait ébloui par la pêche miraculeuse et l’avait entraîné à sa suite, celui qui parlait avec autorité et faisait des miracles.

Pierre a été séduit par cet homme fort, puissant et il l’a suivi à cause de sa puissance.

Dans l’Église, beaucoup, deviennent chrétiens parce qu’ils ont été éblouis par la gloire et la puissance de Dieu. Mais ce n’est que la première porte.

Pierre a suivi Jésus et il a été témoin des guérisons,

De la multiplications des pains,

De la Transfiguration,

De la résurrection de Lazare, de la ferveur des foules.

Pierre a vraiment cru qu’il avait fait le bon choix, qu’il était dans « l’équipe gagnante », que Jésus était bien le messie qui libèrerait Israël de l’occupant romain, et lui redonnerai dignité, liberté et pouvoir.

Nous rêvons tous d’être dans l’équipe qui gagne, que ce soit au football, en politique ou même dans l’Eglise…

Nous rêvons tous de faire partie d’un groupe important qui compte aux yeux des autres, un groupe qui ait raison et l’emporte sur tous.

Or Jésus est entrain de perdre et Pierre ne le supporte pas.

Il ne comprend pas, il ne peut pas comprendre, parce que l’Esprit-Saint ne lui a pas encore révélé que Jésus va lui donner et nous donner Sa Vie, pas seulement à partir de sa parole, de ses actes, de ses miracles, mais à partir de sa souffrance et de sa mort : « C’est votre intérêt que je parte, car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (Jn 16,7).

Pour méditer.

Jn. 3, 3,5- 8 : « En vérité, en vérité, je te le dis,

A mois de naître de nouveau ; nul ne peut voir le Royaume de Dieu.

En vérité, en vérité, je te le dis,

A moins de naître d’eau et d’Esprit,

Nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.

Ce qui est de la chair est chair,

Ce qui est de l’Esprit est esprit.

Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix,

Mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va ?

Ainsi en est-il de quiconque qui est né de l’Esprit ».

Noeline FOURNIER, laïc – Chemin de Carême

Transcription audio : Noeline FOURNIER