Prédication disponible en format audio.

Le Pape François  déclare, dans son Message pour le Carême 2018 : « La Pâque du Seigneur vient une fois encore jusqu’à nous ! Chaque année, pour nous y préparer, la Providence de Dieu nous offre le temps du Carême. Il est le « signe sacramentel de notre conversion », qui annonce et nous offre la possibilité de revenir au Seigneur de tout notre cœur et par toute notre vie. Cette année encore, à travers ce message, je souhaite inviter l’Eglise entière à vivre ce temps de grâce dans la joie et en vérité. »

L’appel du Carême rejoint le premier appel de Jésus dans le premier Evangile jamais écrit, celui de St Marc : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15), la Bonne Nouvelle que « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), « qu’Il n’Est qu’Amour » (P. François Varillon), et qu’il ne cherche et ne poursuit que notre bien : « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien. Je trouverai ma joie à leur faire du bien, de tout mon cœur et de toute mon âme », dit le Seigneur (Jr 32,37-42).

Or tout appel de Dieu est une révélation indirecte de la grâce qu’il nous offre pour que nous puissions répondre à son appel. « Reviens rebelle Israël », crie-t-il par le prophète Jérémie (Jr 3,11). Mais Israël a bien conscience de son impossibilité à revenir par lui-même… « Nos fautes ont dominé sur nous » (Ps 65(64),4). Ses seuls efforts ne suffisent pas… Alors une prière s’élève : « Seigneur Sabaoth, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80(79),8.20). Ainsi, « revenir à Dieu » est un Don de Dieu qui « nous offre la possibilité de revenir » à Lui (Pape François), notamment à travers ce temps du Carême. « Nul ne peut venir à moi », nous dit Jésus, « si cela ne lui est donné par le Père » (Jn 6,65).

« Repentez-vous, convertissez-vous », nous dit-il encore… Et, « se convertir, se repentir » de tout cœur est toujours un Don de Dieu : « Le Dieu de nos Pères », déclare St Pierre à ses compatriotes, « a ressuscité ce Jésus que vous, vous aviez fait mourir en le suspendant au gibet. C’est lui que Dieu a exalté par sa droite, le faisant Chef et Sauveur, afin d’accorder par lui à Israël la repentance et la rémission des péchés » (Ac 5,30‑31).

Mais comment se repentir, se convertir si l’on ne croit pas en Dieu ? Mais « croire en Lui » est encore un Don de Dieu : « Pour exister, la foi requiert la grâce prévenante et aidante de Dieu, ainsi que les secours intérieurs du Saint Esprit qui touche le cœur et le tourne vers Dieu (Ac 16,14s), ouvre les yeux de l’esprit et donne à tous la douceur de consentir à la vérité. Afin de rendre toujours plus profonde l’intelligence de la Révélation, l’Esprit Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite » (Concile Vatican II, Dei Verbum &5). « Personne n’est capable de dire : « Jésus est Seigneur » sinon dans l’Esprit Saint » (1Co 12,3), c’est-à-dire par le Don de l’Esprit Saint…

Ainsi, croire en Dieu, revenir à Dieu, intensifier notre relation avec Lui, sortir de notre tiédeur, de notre torpeur, tout cela est Don de Dieu qui accomplit une fois de plus, à l’occasion de ce temps du Carême, le premier pas vers chacun d’entre nous pour nous offrir, en surabondance, le pardon de toutes nos fautes et la possibilité de vivre dans une vie nouvelle, la sienne… « Nos fautes ont dominé sur nous, toi, tu les pardonnes » ((Ps 65(64),4). Le fardeau de notre misère nous écrase ? Une fois de plus, le Christ Ressuscité, invisible à nos yeux de chair mais spirituellement présent à tous, vient le premier à notre rencontre pour nous inviter, avec toute la Force et la Douceur de son Amour, à venir à Lui à notre tour pour tout lui offrir. « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés » (1Jn 4,10). Et tous nos péchés sont déjà pardonnés car il a déjà tout prix sur Lui, sur la Croix, en mourant pour chacun d’entre nous : « C’étaient nos péchés qu’en son propre corps, il portait sur la Croix, afin que morts à nos péchés nous vivions pour la justice… Par tes blessures, ô Christ, nous sommes guéris » (1P 2,24).

Alors, accepterons-nous de nous laisser rejoindre, gratuitement, par Amour, alors que nous sommes si souvent englués dans la boue de notre misère ? Accepterons-nous d’entendre cette Parole dont nul d’entre nous n’est digne : « Tu as beaucoup de prix à mes yeux, et je t’aime » (Is 43,4) ? Accepterons-nous, comme le Psalmiste, de consentir à cet Amour qui se propose de tout faire pour nous, en acceptant, au même moment, de reconnaître que, par nous-mêmes, nous n’y arrivons pas ? « Le Seigneur fait tout pour moi… Seigneur, éternel est ton Amour, n’arrête pas l’œuvre de tes mains » (Ps 138(137),8). Oui, si nous arrivons ainsi à tout donner, à tout offrir, à lâcher prise, alors nous ne pourrons que chanter encore à notre tour : « Louez le Seigneur, tous les peuples ; fêtez-le, tous les pays ! Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! » (Ps 117(116). Et nous constaterons, en le vivant, que ce temps du Carême est un temps où la grâce du Seigneur se fait encore plus intense que d’habitude, et cela pour notre seule joie…

Prions : Jésus Sauveur, nous te le demandons, permets que ce temps du Carême soit pour tous les hommes la chance de redécouvrir ton Amour, toi qui vis et règnes dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles…

Diacre Jacques Fournier– Chemin de Carême– Mercredi 14 février 2018

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