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Aujourd’hui l’évangile est celle de la parabole du fils prodigue. C’est une parabole de Jésus adressée aux pharisiens « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! ». En effet, Jésus, Fils de Dieu n’a pas de honte à manger avec les pêcheurs parce qu’il est venu pour sauver “les malades”. Il raconte cette histoire du père et des deux fils pour enseigner la miséricorde et l’Amour du père pour tous. Pour comprendre cette parabole il faut saisir l’attitude du père dans les deux temps avec les deux fils.

 

Tout d’abord le père partage son bien et donne sa part d’héritage à son fils cadet qui s’amuse. La richesse c’est la parole de Dieu qui nous a été donnée à tous, c’est l’amour de Dieu et les clefs de son royaume. La richesse c’est aussi vivre dans son amour et en son esprit. Mais le jeune homme a préféré les plaisirs du monde et de la chair. Ce jeune homme c’est un peu chacun de nous et peut être des personnes que nous connaissons qui préfèrent vivre selon l’esprit du monde, qui se préoccupent peu de l’Église, des œuvres de charité , de prier. Cependant, ce jeune homme tombe très bas, il perd tout, il vit une vraie déchéance et il descend au plus profond de lui-même pour discerner. Dans cette réflexion où il pense à la nourriture des porcs, aux conditions de vie des serviteurs de son père, il retrace sa vie et ses échecs. Là, il vit une véritable conversion du cœur, il se rend compte qu’il est indigne de son père. Cette attitude c’est un peu la nôtre lorsque nous nous rendons compte de nos propres péchés. Ces péchés que nous commettons ou que nous récidivons nous rendent parfois mal à l’aise avec Dieu lui-même. On implore le pardon de Dieu. Quelquefois on peut se sentir honteux d’avoir commis ces fautes et d’avoir eu une conduite contraire à la volonté de Dieu. Mais comme nous le rapporte le psaume du jour : “Le Seigneur est tendresse et pitié !”.

Le jeune homme a décidé de se lever, d’aller se prosterner devant son père pour lui demander pardon et pour le servir non comme un fils mais comme un de ses serviteurs.

Le père lui a laissé la liberté de choisir ou pas, la liberté de l’aimer ou pas. C’est ainsi que Dieu agit avec nous. Les épreuves de nos vies nous donnent cette opportunité de choisir ou pas de servir Dieu et surtout de discerner sur notre propre chemin de conversion. Mais alors, comment le père n’est -il pas aller le chercher depuis tout ce temps ?

Le père a laissé son fils libre de revenir vers lui, c’est aussi lorsque nous revenons au tabernacle et que nous nous mettons à genoux devant Dieu, que nous lui demandons : “Seigneur, j’ai péché, pardonne-moi”. C’est cette conversion du cœur que nulle richesse du monde ne peut atteindre, cette relation d’amour pur et humble que l’on porte pour Dieu. On peut se sentir petit, tout petit devant le tabernacle sacré. Mais pourtant le père a attendu ce moment, il relève son fils, est saisi de compassion, le pardonne à l’instant même et ordonne qu’on lui donne un anneau. L’anneau est un signe important tout comme les sandales, c’est un signe d’autorité. Le père annonce un grand festin car “mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”

C’est un festin pour toute la cour céleste lorsqu’une âme est gagnée à Dieu, même la plus débauchée.

 

Voici le deuxième temps de compréhension, l’arrivée du fils aîné qui lui s’est toujours bien comporté selon les indications, les enseignements de son père, il a toujours été au service et fidèle. Ce fils est rempli de jalousie parce qu’on a tué le veau gras pour son frère cadet qui avait trahi son propre père. Parfois, nous pouvons nous comporter comme le fils aîné car nous qui sommes engagés dans l’Église, qui partons à la messe, parfois nous ne comprenons pas pourquoi nous devons subir des épreuves et tous ceux qui sont éloignés de Dieu ont souvent une belle vie sans soucis. On peut trouver tout cela très injuste. mais nous ne devons pas oublier une des scènes de la passion du Christ. Jésus sur la croix entre deux criminels face au bon larron qui reconnaît Jésus comme le fils de Dieu, comme un innocent crucifié, il reconnaît lui-même être un criminel, il estime avoir eu ce qu’il méritait avec sa condamnation. Il demande humblement au Christ de l’accueillir dans la vie éternelle. Et Jésus lui répond : “ Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis”.

Même le pire des criminels, au terme de sa vie terrestre peut se convertir et revenir tout à Dieu et mériter sa place au paradis, la même place que celui qui aurait suivi les enseignements toute sa vie. En effet, c’est sur l’Amour que nous serons jugés. Dieu veut que nous soyons nous-mêmes miséricordieux, nous n’avons pas à juger comme les pharisiens qui est digne ou indigne dans l’Église, dans nos paroisses, dans le service. Pierre a renié Jésus, c’est sur cette pierre que Jésus à bâti l’Église. Paul avait persécuté les premiers chrétiens, pourtant c’est lui que Dieu a choisi pour annoncer la bonne nouvelle à toutes les nations.

Personne n’est parfait si ce n’est Dieu lui-même, nous ne pouvons ni nous juger, ni juger les autres, nous devons agir selon l’intelligence du cœur en suivant ce commandement que Jésus nous a laissé : “Aimez vous les uns, les autres comme je vous ai aimés. “

 

La fin de la parabole ne nous donne pas la décision du frère aîné, va t-il festoyer avec son père du retour de son frère perdu mais qui a retrouvé le sens de la vie, le sens de la mission ? Va t-il au contraire se détourner de son père par envie à cause du festin. Si tel est le cas, cela voudrait dire qu’il n’a pas servi son père par amour mais par intérêt. Souvent dans nos communautés paroissiales, nous voulons quitter nos fonctions par caprices, soit parce qu’on ne veut pas travailler ou collaborer avec quelqu’un qu’on estime plus petit, plus mauvais que nous. Mais Dieu nous demande d’accueillir les autres comme lui les accueillerait avec amour. Même si cela est difficile parfois à cause de l’orgueil ou de la jalousie, nous devons jamais oublier que lorsque nous aidons les autres, c’est Jésus que nous aidons, lorsque nous nous efforçons d’aimer , de cotoyer une personne qui nous a fait du mal, au travers de cet “ennemi” c’est le Christ lui-même que nous aimons.

 

Prions : “Avec le Christ Lumière, en ce temps d’incertitude” aide-nous Seigneur à avoir un vrai esprit de conversion envers nous-mêmes comme le fils cadet et envers les autres comme le fils aîné. Que ce temps de carême nous donne l’occasion de discerner sur notre relation avec nous-mêmes, avec nos proches, dans la famille, dans le travail, dans nos engagements d’Église. Que ce carême nous permette de prendre du recul pour comprendre quelle est la volonté de Dieu pour notre vie, pour que nous puissions un jour nous réjouir des joies du Ciel. Que ta volonté Seigneur soit faite et non la mienne, éloigne de nous tout sentiment de jalousie ou d’orgueil par rapport aux autres chrétiens qui n’ont peut-être pas autant d’épreuves à vivre que moi. Donne-moi un cœur pur, et renouvelle en moi ton esprit, que je puisse avoir un cœur de miséricorde envers tous ceux que je croiserai chaque jour de ma vie. Amen !

 

 

2ième semaine de Carême – 2 Mars 2024 – Graziella MANDRIN, Laïque

 
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