Prédication disponible en format audio.

 

Reprenons le parcours de méditations de cette semaine.

Il faut noter que des détails de la création sont à l’honneur de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Il y a les rameaux mais également l’ânesse et son petit. Il y a une présence de l’âne dans bien des étapes de la Bible mais plus spécialement dans celles de la vie de Jésus. La création est humblement présente dans la révélation témoignant de l’humble présence de Dieu en elle. De quoi réfléchir à une véritable écologie intégrée dans le projet de Dieu.

Nous avions vu que l’homme est invité à être courageux et à affronter Dieu et son projet pour lui. Pour ceux qui hésitent à accueillir la foi, voyez que Dieu, lui, va montrer son courage comme jamais. Il va affronter l’homme en s’incarnant mais ensuite en vivant la Passion, conséquence de la complicité de l’homme avec les forces des ténèbres.

A travers la Passion, le Fils de l’homme va donner sa vie pour que l’homme puisse contempler le seul sacrifice qui redonne accès à Dieu le Père. Avec l’acceptation d’Abraham de sacrifier son fils, Abraham avait commencé le chemin qui nous menait vers la vraie paternité, celle de Dieu. Il avait davantage sacrifié sa propre paternité que son fils.

Ce dimanche des rameaux nous évite toute spiritualisation désincarnée de la voie chrétienne. Dieu s’est fait homme. Et c’est tout l’homme-Dieu qui va vivre la passion. Nous entrons dans la semaine où le corps, l’âme et l’esprit de l’homme-Dieu vont connaître la souffrance. La vie va être donnée, anéantie et purifiée selon la mesure de l’amour de Dieu, en tout et pour tout.

Mais elle le sera à l’exception de notre liberté de répondre à son appel. Car il nous veut ses amis à son égal et non ses esclaves.

C’est toute l’oeuvre d’un divin médecin qui aime son patient car il est son Père.

A ceux qui veulent répondre à l’appel à la mission, Dieu va nous donner la mesure de ce qu’il attend de nous. Car si tout est accompli, l’invitation à annoncer la Bonne Nouvelle au monde commence seulement.

« Suis-moi ! »

D’un point de vue politique, Pilate et sa femme -qui déjà voulait défendre Jésus- seront finalement honorés comme saints et martyrs par l’Eglise éthiopienne orthodoxe. Seule sa femme aura cet honneur dans les Eglises grecques orthodoxes. Voilà de quoi nous rappeler le meurtrier de Saint Pierre Chanel, gendre du roi de Futuna qui demandera à être enterré aux côtés de Pierre Chanel.

La liste des souverains et dirigeants convertis continuera.

Mais en ce jour où la liturgie nous donne deux passages d’Évangile, si les acclamations nous aident à entrer dans l’Eglise, le chemin mène à la Croix. Il ne faudrait pas mépriser ces acclamations mais nous l’avons crucifié ensuite. Pour ma part, je l’ai déjà acclamé. Combien de fois l’ai-je ensuite crucifié par mon péché. Et je m’en repends en levant les yeux vers celui que j’ai transpercé. C’est seulement en contemplant son amour révélé dans sa passion, dans le silence de son abandon, que je suis réconcilié avec le Père et avec moi-même. Les acclamations qui ne mèneraient pas à cette contemplation de la croix sont lettres mortes. Elles sont semences d’apostasie silencieuse.

Il faudra nous taire et contempler pour accéder à ce que Dieu tout autant que l’homme, désire: la Vie.

Toute vie chrétienne est largement aidée si elle comporte un crucifix avec Jésus présent sur la croix. Car le pire serait de rester avec notre rameau et de lui fermer la porte quand le grand jour arrive.

 

Prions:

Seigneur Jésus, merci de partager notre humanité.

Merci de nous ouvrir la route;

Merci de nous guider.

Je veux te contempler sur la croix et y voir mon Sauveur et mon Dieu.

Je veux te contempler sur la croix et y voir à jamais le prêtre, le prophète et le roi.

Tu t’es fait homme pour me dire qui est ton Père.

Et tu t’es fait homme pour me dire qui je suis.

Merci. Merci. Merci.

 

Richard Clause, laïc.

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