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La résurrection de Jésus illumine l’histoire de l’Ancien Testament et l’Ancien Testament fait comprendre le Nouveau Testament.
C’est pourquoi saint Luc explique dans les Actes des Apôtres le sens de la résurrection de Jésus. Jésus n’est pas n’importe qui ni un simple prophète ni un grand prophète, il est beaucoup plus que cela : Jésus est le Saint, le Juste et le Prince de la vie.
Ceux qui ont livré Jésus à Pilate étaient frappés d’aveuglement. D’ailleurs, le préfet Pilate, païen, adorateur des divinités romaines, avait compris la raison cachée qui avaient poussé les autorités juives à le présenter comme un révolté et un blasphémateur : la jalousie ! Dans la Bible comme dans l’histoire des peuples, la jalousie aboutit souvent au meurtre.
Pilate est devenu psychologue par sa pratique juridique. Chaque jour, des gens se présentent devant lui pour trancher de manière impartiale un conflit entre deux parties. Ils se renvoient devant lui la responsabilité des crimes. Pilate doit écouter, réfléchir et décider selon le droit romain et en accord avec son intime conviction.
En écrivant les Actes des Apôtres, saint Luc fait remarquer que Pilate cherchait à libérer Jésus. Pilate est même prophète malgré lui. Il a mis en lumière la grandeur de l’humanité de Jésus et son innocence : « Voici l’homme ! » (Jn 19, 5).
La femme de Pilate a aussi compris dans un cauchemar l’importance de Jésus et son innocence; elle fait dire à son époux pendant le procès comme une prophétie : « Ne te mêle point de l’affaire de ce juste ; car aujourd’hui j’ai été très affectée dans un songe à cause de lui. » (Mt 27, 19).
L’apôtre Pierre s’est adressé à la foule de Jérusalem pour interpréter la mort de Jésus en continuité avec l’Ancien Testament : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré, vous l’aviez renié en présence de Pilate qui était décidé à le relâcher » (Ac 3, 13).
En le ressuscitant, Dieu le Père reconnaît en Jésus son Fils bien-aimé, le Saint, le Juste et le Prince de la vie.
La promesse faite par Dieu à Abraham s’accomplit en Jésus. Dans la descendance d’Abraham toutes les nations allaient recevoir la bénédiction de Dieu. Jésus, descendant d’Abraham, de la race du roi David, est devenu la source de la bénédiction universelle de l’humanité à une condition : que les hommes se détournent de leur méchanceté.
Dans l’évangile selon saint Luc, Jésus apparaît aux disciples et il mange du poisson grillé avec eux. La résurrection ne signifie pas abandon du corps humain mais transfiguration de ce même corps en corps spirituel glorieux, source de paix. Jésus montre aux apôtres ses mains et ses pieds, ses stigmates, rappel de sa Passion.
Le corps sacré de Jésus sanctifie les hommes, chair et esprit. Loin de rejeter le corps, la religion chrétienne fait du corps humain la demeure de Dieu, le temple du Christ. Les rencontres humaines deviennent des sacrements de la rencontre avec le Christ : ce que nous faisons au plus petit d’entre les hommes c’est au Christ que nous le faisons. La vie quotidienne des hommes offre une rencontre avec Dieu : « Voir toute chose en Dieu et Dieu en toute chose ». Le Christ ressuscité se révèle dans les relations familiales et professionnelles. La politique, l’économie et la sexualité sont habitées par Dieu et Dieu nous donne rendez-vous au cœur du quotidien. Dans la langue française il est question du « péché de la chair » en parlant de la sexualité ; en réalité, il serait plus juste de parler du « péché contre la chair », car notre chair humaine, fragile et mortelle, est habitée par l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus ressuscité dans la chair. Et le Credo, dans le Symbole des apôtres, nous donne de confesser notre foi « dans la résurrection de la chair ».
Mercredi de Pâques – 3 Avril 2024 – Fr. Manuel Rivero O.P.
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