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Cette béatitude n’est rien d’autre que la béatitude de l’amour.

Bien que dans un premier temps, elle nous renvoie à l‘amour du prochain, elle revêt une autre dimension de l’amour, celle de l’amour de soi. Pourquoi ? Parce qu’il nous est impossible d’être ces miséricordieux que Jésus proclame si nous ne sommes pas en mesure d’être miséricordieux envers nous-mêmes.

Pour ce faire, il faudra se rappeler que chaque fois qu’il est question d’autrui ou du prochain, c’est d’abord l’autre en nous qui est visé. Cette béatitude nous plonge donc au cœur de l’amour.

Mais regardons d’abord ce que signifie le mot MISERICORDE.

En hébreux, deux mots expriment la miséricorde : le premier, « REHEM », désigne le « sein maternel », « l’utérus ». Au pluriel, il devient « rahamim » qui veut dire « entrailles de miséricorde » et exprime la capacité de s’émouvoir, de compatir pour quelqu’un, au plus profond de son être. Ce sentiment est immédiatement suivi d’une action.

 Le deuxième mot, hésed, signifie « amour fidèle », et donc « miséricorde ». Il implique, dans un premier temps, tendresse et fidélité à l’autre, non pas de façon égoïste et passionnelle, mais par le don d’un amour total. Mais, il implique aussi fidélité à soi-même.

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« Le miséricordieux », dit Jean-François SIX, c’est celui qui accueille la vie, la protège et la transmet comme une mère. C’est ce qu’a fait la Vierge Marie.

La fidélité à soi-même est essentielle pour développer son « savoir-être » heureux.

La fidélité requiert honnêteté, franchise, intégrité et loyauté sur ce que l’on porte intérieurement. Joseph est le plus bel exemple en Matthieu 1,18- 25 ; « Avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste ne voulait pas la dénoncer publiquement… Il prit chez lui sa femme, et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus ». Joseph est fidèle à ses convictions, à ce qu’il porte au plus profond de lui-même.

Comment être fidèle à soi-même si l’on ne reconnait pas ce qui vit en soi et particulièrement ce qui empêche la vie de s’exprimer ?

Comment être fidèle à soi si l’on est coupé de soi-même ?

Le miséricordieux devient celui qui, fidèle à lui-même, sait entendre du plus profond de son être autant ce qui le tiraille, le fait souffrir que ce qui le fait vivre.

Sensible à sa propre misère, le miséricordieux est ainsi capable de se pencher sur la misère du monde, de se laisser prendre aux entrailles par la souffrance des autres.

C’est par le chemin de la fidélité à soi-même que cette béatitude peut être comprise et vécue.

Lorsque l’on regarde la vie du Christ, on peut constater à quel point elle est empreinte de don de soi, de compassion, d’amour et de pardon, caractéristiques premières de la miséricorde. Il est l’Incarnation même de la miséricorde Divine.

 

 Prions.

 Maman Marie,

Aide-nous à être attentifs à la Parole de ton Fils,

Aide-nous à aimer surtout ceux qui ne nous aiment pas,

Viens nous prendre par la main et nous faire marcher petit pas, petit pas,

Vers celui qui est la Lumière du monde.

 

Comme Jésus, je te dis,

Tu es ma Mère,

Je suis ton enfant.

Par l’Esprit-Saint,

Conduis-moi vers mon Père du Ciel,

Car je suis son enfant.

Merci ! Maman Marie !

 

Noéline FOURNIER, Laïc – Temps de l’Avent 2015

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