Prédication disponible en format audio.

 

1re lect. : Gn 37, 3-4.12-13a.17b-28 ; Ps : 104, 4a.5a.6, 16-17, 18-19, 20-21 ; Ev : Mt 21, 33-43.45-46

 

 

Aujourd’hui encore, Jésus parle en parabole pour enseigner non pas aux foules mais aux grands prêtres et aux pharisiens. Dans la Jérusalem ancienne, les grands prêtres et pharisiens sont les protecteurs de la Loi juive, ils sont les privilégiés de la société. Ce sont ceux qui ont autorité. En leur enseignant avec une simple parabole, Jésus leur impose une place égale à celle du peuple. Il leur montre que seule la parole de Dieu annoncée par les prophètes a autorité. Jésus sait également qu’ils cherchaient à le faire taire. Les pharisiens et les grands prêtres avaient “peur” des foules qui le suivaient, car l’opinion publique, la doxa est importante pour eux.

 

Et nous aujourd’hui dans notre vie de chrétien, dans nos engagements lorsque nous nous mettons à enseigner, à œuvrer dans l’Église est-ce que nous sommes en vérité avec ce que nous avons choisi d’être ou bien nous agissons de telle ou telle façon pour plaire, pour paraître ?

 

Le comportement des pharisiens et des grands prêtres sont révélateurs de leur hypocrisie, ils proclament la morale mais ne la vivent pas. Ils ne connaissent pas le fond et ne veulent pas reconnaître le fils de Dieu en Jésus, pourtant ce sont eux qui ont cette connaissance et ce savoir solide. Mais ont -il l’intelligence du cœur ?

 

Et nous aujourd’hui dans notre vie de chrétien sommes-nous capables de reconnaître Dieu ? Ses enseignements dans chaque petite chose du quotidien ? Chacune de nos actions même les plus pénibles sont-elles des offrandes à Dieu ? Vivons-nous simplement avec un cœur humble et pur ?

La parabole de Jésus évoque une vigne confiée à des vignerons. Le propriétaire parti en voyage veut récolter son dû. La vigne c’est le royaume de Dieu, sa Loi, ses principes qui ont été confiés au peuple juif et particulièrement à ceux qui l’enseignent dans les synagogues. Cependant, ils ont détourné la loi de Dieu en voulant garder cette grâce que pour eux. Ils n’ont pas rendu les fruits au propriétaire c’est-à-dire Dieu lui-même.

C’est comme si les pharisiens s’étaient appropriés la mission qui leur vient de Dieu, comme s’ils voulaient être propriétaires de la grâce. En cela, ils se sont détournés du chemin de sainteté voulu par Dieu, ils ont renié son héritier c’est à dire Jésus. Jésus annonce sa mort en expliquant qu’ils ont fait tuer le fils du propriétaire. Il parlait de lui et de sa mission divine. Les pharisiens lui dit alors que le propriétaire doit se venger et réclamer son dû.

C’est là que le Christ annonce déjà la Pâque nouvelle : “ La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !”. Jésus leur annonce que ce royaume leur a été retiré car ils n’ont pas cru et qu’ils se sont détournés des lois de Dieu. Ce royaume renaîtra dans une nouvelle nation qui ne sera plus juive mais universelle, elle ne touchera pas un peuple mais plusieurs nations : c’est l’Église. C’est l’Église universelle, cette pierre d’angle sur laquelle Dieu bâtit sa nouvelle alliance, sa nouvelle vigne. C’est le sacrifice de son fils, de son héritier que Dieu confie sa vigne à de nouveaux vignerons. Ces nouveaux vignerons ce sont les apôtres, les disciples c’est nous tous qui composons le corps mystique du Christ. Cela nous montre aussi le caractère miséricordieux du Père qui ne venge pas la mort de son Fils mais qui donne une nouvelle chance à de nouveaux vignerons de travailler sa vigne et de porter du Fruit.

 

Et nous aujourd’hui dans notre vie de chrétien, parfois on oublie de demander au Seigneur qu’elle est sa volonté pour nous-même. On souhaite être aux commandes, et notre mission d’Église peut devenir un “poste, une fonction” et nous entrons très vite dans un côté très directif pour mener à bien notre mission. Ceci est une mission d’Église et avant chaque engagement nous devons prier et comprendre le sens sacré et spirituel de nos engagements car ce que Dieu a donné, Dieu peut reprendre. Dans nos actions de chrétiens engagés dans le diocèse, dans nos paroisses, dans nos mouvements, nous devons toujours penser à passer le flambeau un jour et ne pas rester sur nos acquis, ne pas être orgueilleux avec un esprit de chef comme les pharisiens et grands prêtres. Il faut penser au bien de l’Église avant notre propre bien et ne pas “manger la grâce” c’est-à -dire ne pas s’approprier cette grâce, ce talent qu’un jour Dieu lui-même nous a confié. Car sinon nous devenons comme les pharisiens, les grands prêtres et Dieu se souviendra de nos actions lors du jugement dernier. Ce royaume promis peut nous être retiré à nous aussi qui agissons non pas avec l’intelligence du cœur mais avec l’esprit du monde.

La première lecture et la vente de Joseph envers ses frères nous le montre bien, la jalousie, l’orgueil des fils de Jacob se sont retournés contre eux après avoir vendu leur propre sang en esclave pour vingt pièces d’argent.

Joseph s’est attaché à son Dieu, au Dieu d’Israël-Jacob, son père. Ses frères ont connu la famine et lui le succès et la gloire. En Egypte, il a ensuite pardonné à ses frères et leur a offert des terres pour leurs tentes, leurs bétails et familles. C’est le pardon qui sauve toute âme, c’est la pensée résiliente, Dieu n’abandonne pas ses enfants qui œuvrent et qui sont persécutés pour lui. Mais nous devons suivre ses préceptes vivre avec Foi, Humilité, Respect pour sa parole, la parole est une vigne qui porte des fruits en nous. Ces fruits nous devons les partager, ne pas les garder pour nous et les rendre accessibles aux autres. Nous semons chaque jour dans nos actions et nos démarches de prières mais c’est Dieu qui récolte nos fruits par les âmes que nous évangélisons ou que nous accompagnons sur le chemin de la Foi et de la conversion du cœur.

 

Prions : « Avec le Christ Lumière, en ce temps d’incertitude », nous te confions Seigneur toutes les personnes engagées dans notre diocèse, dans nos paroisses, tout le peuple de Dieu présent à La Réunion. Seigneur, que nous soyons des artisans de paix et des bâtisseurs d’un monde plus beau à la lumière de ton évangile que nous soyons tous des vignes qui portent du

 

fruit au service de ta vigne. Seigneur, donne-nous un cœur pur pour aimer les autres même ceux qui nous font du mal. Donne-nous d’être comme Joseph et de savoir pardonner même lorsque nous gravissons les sommets de la société. Que nous sachions garder une pensée humble et pure dénuée d’orgueil et d’envie.

 

2ième semaine de Carême – 1er Mars 2024 – Graziella MANDRIN, Laïque

 
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