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             Le grand cadeau de Jésus est de nous révéler la Présence de Dieu à nos côtés. Il déclare ainsi dans sa première Parole en St Marc : « Le Royaume de Dieu est tout proche » (Mc 1,15).

            Dès la première page de la Bible, nous trouvons une très belle image pour nous le dire : « Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années ; qu’ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre et il en fut ainsi. Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles (…) et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour » (Gn 1,14-16.18c-19). Nous l’avons remarqué, l’auteur prend bien soin de ne pas employer les noms de « soleil » et de « lune » qu’il connaît par ailleurs très bien. En effet, tels étaient les deux dieux principaux des Babyloniens, un pays où ils venaient de vivre en exil pendant plus de 50 ans. A la place, il utilise le mot « luminaire », cinq fois. Or à l’époque, le « luminaire » était cette petite lampe qui brillait nuit et jour dans le Temple pour rappeler que Dieu y était présent (Ex 27,20-21)… Appliquer ce terme au soleil et à la lune conduit ainsi à présenter l’univers qui nous entoure comme un Temple au cœur duquel Dieu est présent, le soleil et la lune étant tout entiers dédiés à son service pour nous le rappeler…

            Présent partout, Dieu est ainsi présent à tout être humain… Et quelques versets plus loin, notre auteur évoquera sa création : « Dieu créa l’être humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit » (Gn 1,27-28a)… Dieu est ainsi proche de tout être humain qu’il bénit et à qui, d’une manière ou d’une autre, il adresse la Parole… A l’humanité aveuglée, Jésus ne fera donc que nous révéler cette réalité qui existe depuis que l’humanité existe… Mieux, en Gn 9,8-17, dans le premier texte d’alliance de la Bible, Dieu nous sera présenté comme vivant « en alliance éternelle » avec « toute chair », et donc avec tout être humain… Or le vocabulaire de l’alliance sera abondamment repris par les prophètes pour évoquer l’Amour que Dieu a pour tous, sans aucune exception, car « le Maître qui est dans les cieux ne fait point acception des personnes » (Ep 6,9 ; Ac 10,34-35 ; Rm 2,11 ; Ga 2,6 ; 1P 1,17). « Il n’y a aucune différence entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent » (Rm 10,12).

          

            « Dieu a tant aimé le monde », tout le monde, « qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger (condamner) le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3,1617). « Le Père lui-même vous aime », dira ainsi Jésus (Jn 16,27). Or, en nous révélant son Mystère éternel de Fils, Jésus nous a aussi révélé ce que veut dire « aimer » pour le Père : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’il a (Jn 16,15), tout ce qu’il est (Jn 17,10). Et Dieu est Amour (1Jn 4,8.16), Lumière (1Jn 1,5), Esprit (Jn 4,24), Paix (Rm 15,33 ; 16,20), Vie (Jn 1,4). Et rien ni personne ne pourra empêcher Dieu d’être ce qu’il est… Son Amour est pour tous, et puisque l’Amour est Don de tout ce qu’il Est en Lui-même, ses Dons sont pour tous… Le Livre de la Genèse en parle en terme de bénédiction… Telle est la réalité qui  existe depuis que l’être humain existe et que le Christ est venu nous révéler…

            Alors, puisque Dieu est le Père de tous, aimant tout être humain, son enfant, sans aucune exception, puisqu’il « fait lever son soleil » sur tous, « les méchants comme les bons » (Mt 5,45), puisqu’il éclaire « tout homme venant dans le monde » (Jn 1,9), puisqu’il est ainsi, de son côté, déjà donné à tous pour le meilleur de tous, Jésus, dans sa première Parole en St Marc dira ainsi, juste après avoir évoqué tout ceci avec la formule lapidaire « le Royaume de Dieu est tout proche » : « Repentez-vous, et croyez à cette Bonne Nouvelle » (Mc 1,15). « Le Seigneur Dieu est un Soleil, il donne la grâce, il donne la gloire » (Ps 84(83),12) ? Pour recevoir cette Lumière, synonyme de Bonheur dans la Bible, nous l’avons vu, encore faut-il se tourner vers elle… Telle est la conversion, le repentir, de tout cœur, que Dieu désire, espère, attend de chacun d’entre nous : que nous nous tournions enfin vers Lui de tout cœur… Nous ne pourrons alors que recevoir ce qui, de son côté, nous est déjà donné, et cela en toutes circonstances, dans la joie comme dans l’épreuve… L’humanité vit, travaille, se développe, se construit mais aussi se détruit et s’entretue au Soleil de l’Amour, un Amour qui ne peut qu’être Amour, et donc imperturbablement fidèle aux côtés de tous en étant tout entier au service du meilleur pour tous… Mais ses dons n’atteindront leur but que s’ils sont accueillis… Alors, « repentez-vous, convertissez-vous » (Mt 3,2 ; Ac 3,19), ne cesse-t-il de nous répéter, « tournez-vous vers moi, tous les lointains de la terre, et vous serez sauvés » (Is 45,22). Et il nous aide tous à le faire, inlassablement : « Lorsque je serai élevé de terre », par ma crucifixion puis par ma Résurrection et mon Ascension au plus haut des Cieux (Ph 2,6-11), « j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12,32), tous, sans aucune exception …

            Pour l’accueillir, nul besoin de longues formules, de prières savantes, de mots répétés en boucle, encore et encore… « Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez » (Mt 6,7-8). Non, un simple regard du cœur suffit, et cela de tout cœur… « Pour moi la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus » (Ste Thérèse de Lisieux).

 

Prions

 

Dieu tout puissant, te connaître, c’est vivre, te servir, c’est régner ; accorde-nous par l’intercession de Ste Thérèse de Lisieux de t’obéir en toute chose avec droiture et simplicité de cœur. Alors, en ce temps d’incertitude, nous trouverons toujours avec toi l’espérance en un avenir meilleur, ainsi que le repos et la paix…

 

Samedi après les cendres – 17 Février 2024 – Diacre Jacques FOURNIER

 
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