Prédication disponible en format audio.

Nous venons de fêter la naissance de Jésus, petit enfant couché dans une mangeoire, entouré de l’amour de ses parents… Simplicité, joie, paix… Isaïe avait prophétisé ainsi sa venue : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson… Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné !… Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin… Dès maintenant et pour toujours, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers fera cela ! » (Is 9,1-6).

          Et « Jésus est passé en faisant le bien, en guérissant » (Ac 10,37-38). Avec lui, « les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » (Mt 11,5), une Bonne Nouvelle qui est promesse de pardon donné en surabondance à tous les pécheurs qui accepteront de se repentir. Et avec lui, une Plénitude de Vie, de Lumière, de Paix et de Joie commencera à régner paisiblement au fond des cœurs…

          Et pourtant, face à ce jaillissement de Lumière qui ne recherche et ne poursuit que le bien de tous, certains refusent et se durcissent… Et les ténèbres se font plus épaisses… « Ils ont vu ces œuvres que nul autre n’a faites », disait Jésus, « et maintenant ils nous haïssent et moi et mon Père… Ainsi s’accomplit cette Parole : « Ils m’ont haï sans raison » » (Jn 15,18-27 ; Ps 35,19 ; 69,5)…

          Alors, dit-il encore à ses disciples, « si le monde vous hait, sachez que moi, il m’a pris en haine avant vous. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront  » (Jn 15,18)…

          Et c’est bien ce qu’a vécu Etienne que nous fêtons aujourd’hui. Jésus était « rempli d’Esprit Saint » (Lc 4,1), « Esprit de force et d’amour » (2Tm 1,7), « Puissance du Seigneur qui lui faisait opérer des guérisons » (Lc 5,17) ? « Étienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants ».

          En entendant Jésus parler et en le voyant agir, beaucoup s’interrogeaient : « D’où cela lui vient-il ? Et qu’est-ce que cette sagesse qui lui a été donnée et ces grands miracles qui se font par ses mains ? Et ils étaient choqués à son sujet » (Mc 6,2-3)… Ici, les interlocuteurs d’Etienne « se mirent à discuter avec lui, mais sans pouvoir résister à la sagesse et à l’Esprit qui le faisaient parler. Ceux qui écoutaient ce discours avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre Étienne »…

          Et lorsque la Lumière se fait plus intense, lorsqu’Etienne « rempli de l’Esprit Saint », « l’Esprit de Lumière » (Jn 4,24 et 1Jn 1,5), « l’Esprit de gloire » (1P 4,14), « fixa les yeux vers le Ciel, il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. » Il ne peut alors que dire ce qu’il voit : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Mais ses interlocuteurs « poussèrent de grands cris » pour couvrir sa voix « et se bouchèrent les oreilles » pour ne plus l’entendre… Quel paradoxe : lorsque la Lumière de l’Amour se fait plus intense, son refus ne peut qu’être lui aussi plus intense, plus dur, plus violent…

          « Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville » pour le tuer… C’est bien ce qui était arrivé avant lui à Jésus lors de sa première prédication à Nazareth, sa ville natale : « En l’entendant, tous dans la synagogue furent remplis de fureur. Et, se levant, ils le poussèrent hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline sur laquelle leur ville était bâtie, pour l’en précipiter » (Lc 4,28-29). Ce refus de la Lumière allait encore s’intensifier, tout au long de sa vie, et finalement, Jésus sera « mis en croix », hors de la ville (Jn 19,20), « au lieu dit du Crâne » (Jn 19,17)…

          « Et ils se mirent à lapider » Etienne… « Et pendant qu’on le lapidait, il priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » » Sur la croix, « jetant un grand cri », Jésus avait dit : « Père, en tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46)…

          « Puis, se mettant à genoux, Etienne s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » » Pour Jésus, « lorsque les soldats étaient arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent Jésus ainsi que les malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Et Jésus, lui, disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » » (Lc 23,33‑34).  

          Ainsi se vérifiait cette Parole de Jésus, toujours valable dans l’aujourd’hui de notre histoire : « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront ; s’ils ont gardé ma parole, la vôtre aussi ils la garderont » (Jn 15,20)…

 

Prions avec le Psaume de ce jour (Ps 30)…

« Seigneur, sois le rocher qui m’abrite,

la maison fortifiée qui me sauve.

Pour l’honneur de ton nom,

tu me guides et me conduis.

En tes mains je remets mon esprit ;

tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

Ton amour me fait danser de joie :

devant moi, tu as ouvert un passage.

Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;

sauve-moi par ton amour.

Tu combles, à la face du monde,

ceux qui ont en toi leur refuge. »

 

            Fête de saint Étienne, premier martyr –  Jeudi 26 décembre 2019– Diacre Jacques FOURNIER 

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