Dans l’Évangile de ce jour, des prêtres et des lévites, envoyés par les Juifs, demandent à Jean Baptiste : « Qui es-tu ? ». « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Telle est la réponse de Jean Baptiste.

Nous venons de célébrer la Nativité de Jésus. Nous avons préparé nos cœurs pour cette venue. Nous avons pris des temps de désert. Le mot désert en hébreu, « midbar », est fait sur la racine « dabar », parler. Ainsi, le désert n’est pas qu’un lieu de solitude et de silence. C’est d’abord le lieu où s’offre la possibilité de la parole. Alors, qu’avons-nous entendu, pendant tout ce temps où nous avons attendu de célébrer la venue de notre Seigneur ? Qu’est-ce qu’il était si important d’entendre ? La première lecture nous donne un élément de réponse : 1Jn 2,24-25 « Que demeure en vous ce que vous avez entendu depuis le commencement. Si ce que vous avez entendu depuis le commencement demeure en vous, vous aussi, vous demeurerez dans le Fils et dans le Père. Et telle est la promesse que lui-même nous a faite : la vie éternelle. »

La vie éternelle… Oui, la vie éternelle, c’est celle que nous vivrons pleinement, après notre mort, auprès de Dieu. Mais c’est aussi notre vie de ressuscité aujourd’hui. Oui, quand nous verrons le Christ face à face, nous vivrons un amour au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Mais, aujourd’hui, la vie de ressuscité qui est la nôtre, et qui vient de Celui dont nous venons de revivre la Nativité, cette vie de ressuscité nous remplit d’amour et fait de chacun de nous une création nouvelle.

Le Psaume du jour nous dit : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ; par son bras très saint, par sa main puissante, il s’est assuré la victoire. »

Alors, comment vivre concrètement le fait que chacun de nous est une création nouvelle ? Comment être vraiment une création nouvelle ? Comment connaître cet amour dont nous sommes aimés, comment reconnaître ce qui nous en éloigne, comment revenir sans cesse à Celui qui nous sauve ?

En nous ancrant dans la prière bien sûr. La prière sous toutes ses formes…

En demandant aussi sans cesse l’aide de Dieu, la présence de son Esprit Saint en nous, quelles que soient les situations que nous traversons dans la vie.

Trouver l’amour de Dieu dépend de Sa présence dans notre vie. Nous le reconnaissons lorsque nous recevons une force supérieure à la nôtre et lorsque l’Esprit Saint nous apporte la paix et le réconfort. Et alors, l’Esprit Saint nous montre ce qui nous éloigne de Dieu : nos péchés, nos non-pardons… Et c’est encore Lui qui nous donne la force de renoncer à tout ce qui nous éloigne de notre Sauveur, qui nous donne la force de pardonner, la force de demander pardon…

Oui, par son bras très saint, par sa main puissante, le Seigneur s’est assuré la victoire, la victoire pour nous. Il marche devant nous. « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné », avec ce temps du verbe, en grec, qui peut se traduire aussi par « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». Oui, l’amour de Dieu est répandu chaque jour dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». Alors nous pouvons chanter un chant nouveau…

Saint Augustin a dit : « Vous qui êtes régénérés dans le Christ et qui avez reçu la naissance d’en haut, écoutez-moi, ou plutôt écoutez par ma voix : Chantez au Seigneur un chant nouveau ! Eh bien, dis-tu, je chante ! Tu chantes, oui, tu chantes, je l’entends. Mais il ne faut pas que ta vie porte témoignage contre tes paroles…Chantez avec la voix, chantez avec le cœur, chantez avec la bouche, chantez par toute votre vie : Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez comment chanter celui que vous aimez ? …. Sa louange est dans l’assemblée des fidèles. La louange de celui que l’on veut chanter, c’est le chanteur lui-même. Vous voulez dire les louanges de Dieu ? Soyez ce que vous dites. Vous êtes sa louange, si vous vivez selon le bien. »

Prions:

Seigneur, envoie ton Esprit Saint pour que je sois, moi aussi, une voix qui crie dans notre monde avant qu’il ne devienne un désert spirituel, donne-moi de te chanter un chant nouveau, donne-moi d’être ta louange, en me gardant dans la même humilité que Jean Baptiste, prête-moi ta voix auprès de ceux qui ont faim, de ceux qui ont soif de toi, de ceux qui sont étrangers, de ceux qui sont malades ou en prison, façonne-moi à l’écoute de ta volonté et redresse le chemin qui me conduit à Toi à travers ma mission.

Férie du temps de Noël –2 janvier 2024 – Joëlle GAUD, laïque