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C’est une promesse que Dieu a faite à Abraham, une promesse de lui donner une terre en héritage et un roi. A ce peuple de nomade vivant dans le désert, Dieu promet la stabilité et l’abondance. Or une fois arrivée en terre promise, en Canaan, le Peuple des fils de Jacob commence à comprendre que cette terre en préfigure une autre, que son chef en appelle un autre. C’est tout le mystère du sensible qui révèle le spirituel. Par ce monde visible, Dieu nous parle de l’invisible. Par le don d’une terre, il nous parle en fait d’un héritage éternel. Et les textes de ce jour nous replacent dans cette promesse. Une promesse qui a eu besoin de temps pour se réaliser, comme le décrit la longue généalogie selon S. Matthieu. Une succession de noms qui ont transmis, les uns après les autres, cette parole de Dieu à Abraham.

Et cette promesse fait état d’un choix. Dieu  choisit un homme, qui deviendra père d’une multitude, puis il a choisi un peuple, et dans ce peuple un clan, puis une femme promise à un homme. C’est une élection progressive, qui se révèle au fur et à mesure que l’histoire se déroule ; tous comprennent ce que Dieu fait au sein de ce peuple. Et la première lecture[1] nous rapporte les dernières paroles de Jacob (autrement appelé Israël) sur ses fils. A chacun il donne une bénédiction particulière. Et ses douze fils deviendront les chefs des douze tribus. Et Juda (dont le nom signifie « louange à Dieu »^[2]) reçoit une bénédiction particulière. Juda est béni comme roi. Le sceptre de la royauté sera pour le clan de Juda. Ainsi parmi les clans des fils d’Israël, Juda se démarque. La grande promesse qui concerne tout le peuple vient prendre en lui un sens particulier. Dieu s’engage pour tout le peuple et c’est de Juda qu’il fera sortir le fruit de son alliance. C’est ce clan qui reçoit la charge de donner à tous ses frères (et au monde par la suite), le roi, le Sauveur, le Messie tant attendu. C’est « louange à Dieu » qui fera plier tous ses ennemis, et Dieu le compare à un lion. Sous deux aspects d’ailleurs, Juda est fort comme le fauve de la savane,  et ce même animal se caractérise par une certaine tranquillité : « il s’est accroupi, il s’est couché comme un lion ; ce fauve, qui le fera lever ? » dit Jacob à propos de son fils.

Sans grand étonnement frères et sœurs, le Christ est de la tribu de Juda. Celui qui naît à Bethléem, la ville du clan de Juda, est l’héritier de la promesse et de la bénédiction de Jacob sur son fils. Le sceptre de la royauté est resté dans la tribu. Ainsi Jésus est ce lion puissant et calme qui règne sur ses ennemis.

La longue histoire du peuple choisi nous permet de mieux comprendre qui est le Sauveur que nous attendons. Il est une promesse réalisée, il est le fruit d’une longue attente, et d’une histoire parfois chaotique. Le roi d’Israël règne comme un lion sur son clan, avec patience, sagesse, force et majesté. C’est ce roi que nous attendons, et mieux connaître celui que nous attendons, nous permet de mieux nous préparer à sa venue. Alors contemplons l’héritier de la tribu de Juda, héritier des antiques promesses, et invitons le à régner sur nos vies, pour qu’enfin la Paix du Royaume glorieux puisse advenir en ce monde.

[1] Gn 49, 1-2.8-10.

[2] Cf. Gn 29.35.

Le Vendredi de la 3e semaine de l’Avent – 17 décembre 2021 – fr. Etienne Harant o.p. 

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