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« PRENDS TA CROIX ET SUIS-MOI…

ME VOICI… »

L’EXEMPLE DU PAPE FRANÇOIS (1)…

            Au jour de son élection, Jorge BERGOGLIO, Pape François lance aux cardinaux avec un sourire : « Que Dieu vous pardonne ! » En effet :

            A douze ans, Jorge connaît sa première grande histoire sentimentale. Il tombe éperdument amoureux d’Amalia, une petite voisine qu’il rêve d’épouser. Il lui écrit une lettre dans laquelle il affirme :

            « Si je ne me marie pas avec toi, je me fais prêtre. »

            Le père d’Amalia intercepte la lettre et flanque à sa fille une telle raclée qu’elle refuse ensuite de fréquenter Jorge.

            Selon les témoignages de ses amis de l’époque, Jorge est un garçon très sociable, ouvert aux autres, aimant s’amuser. Il participe à de nombreux bals et se révèle un excellent danseur de tango.

            Sa vie bascule un jour de septembre 1954. Alors âgé de dix-sept ans, il se rend à une fête d’étudiants en compagnie d’une petite amie et d’une poignée de camarades. Tandis qu’ils passent devant une église, Jorge se sent irrésistiblement poussé à faire fausse compagnie à ses amis pour pénétrer dans l’édifice. Il se confesse à un prêtre qu’il ne connaît pas et ressent un irrévocable appel intérieur à consacrer sa vie à Dieu : « C’est ce jour-là que j’ai senti que je devais me faire prêtre. Je n’ai eu aucun doute. Aucun ! »

            Jorge attend encore trois ans et la fin de ses études pour annoncer à ses proches son choix d’entrer au séminaire. Son père l’approuve, mais sa mère fond en larmes :

            « Je ne te vois pas curé », répètera-t-elle encore pendant des années à son fils avant de se résoudre à accepter cette perspective.

            Durant sa première année de séminaire – il a alors vingt et un ans – Jorge est fortement éprouvé. D’abord par une intense passion amoureuse qui ébranle sa vocation : « Quand j’étais séminariste, j’ai été ébloui par une fille que j’avais rencontrée au mariage d’un de mes oncles. J’ai été sidéré par sa beauté, son rayonnement intellectuel… et bon, pendant quelque temps, j’ai été tout « embrouillé », la tête me tournait », dit-il…

            Dans ce difficile contexte Jorge est hospitalisé pour de terribles douleurs dans le dos. On finit par diagnostiquer une pneumonie et on lui fait subir une ablation d’un lobe du poumon droit. Jorge a frôlé la mort. Toute sa vie il gardera des séquelles de ce grave accident de santé. Il s’essouffle rapidement et souffre d’une arthrose lombaire qui l‘oblige à prendre régulièrement des corticoïdes.

            Sitôt sorti de l’hôpital, quelques mois plus tard, il regagne le séminaire. Plus rien ne viendra désormais compromettre sa vocation.

            A vingt-deux ans, Jorge quitte le séminaire pour intégrer l’ordre des Jésuites.

            Préférant la vie de groupe des religieux à celle, solitaire, du clergé diocésain, Jorge manifeste ainsi un trait marqué de sa personnalité : son besoin d’être « en lien ». C’est d’ailleurs ce qui motivera, une fois élu pape, sa décision de ne pas résider dans l’appartement du palais pontifical, mais de rester dans l’hostellerie de la maison Sainte-Marthe où ont séjourné les cardinaux pendant toute la durée des congrégations et du conclave.

            Pendant quatorze ans, Jorge poursuit sa longue formation religieuse et intellectuelle avant de prononcer ses vœux perpétuels.

            Trois ans auparavant, en 1969, il a été ordonné prêtre. Il est titulaire d’une maîtrise de philosophie et de théologie, mais, contrairement à ce qui est mentionné dans son curriculum vitae publié par le service de presse du Vatican, il n’a jamais soutenu sa thèse de doctorat.

            Seulement trois mois après sa profession perpétuelle (avril 1973), il est élu provincial (supérieur) des Jésuites d’Argentine. Il a alors à peine trente-six ans et occupe cette charge pendant six ans. Cette période est l’une des plus difficiles de sa vie.

             D’abord, il est très jeune pour endosser une telle responsabilité et exerce son gouvernement de manière autoritaire, parfois même cassante, ce qui lui vaut d’être catalogué par certains jésuites comme un homme rigide et conservateur.

            Une fois devenu Pape, il a tenu à s’expliquer dans son long entretien avec le père SPADARO : « Ma manière rapide et autoritaire de prendre des décisions m’a conduit à avoir de sérieux problèmes et à être accusé d’ultra-conservatisme (…), mais je n’ai jamais été de droite. C’est ma manière autoritaire de prendre les décisions qui a créé des problèmes (…) Avec le temps, j’ai appris beaucoup de choses. »

            Âgé de quarante deux ans, il entame une nouvelle vie totalement impliquée dans la pastorale, à la fois comme recteur du collège et de la faculté de philosophie et de théologie de San Miguel et comme curé d’une église paroissiale.

            C’est surtout dans cette dernière charge qu’il s’investit profondément, laissant toujours sa porte ouverte pour accueillir, dialoguer, confesser, soutenir, mais aussi allant à la rencontre des gens des quartiers les plus pauvres où il fonde quatre églises et trois cantines.

            « Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci, dit Dieu : Partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri ; ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite » (cf. Is 58,4-9).

 

            Quelques mois plus tard, ses supérieurs prennent pourtant l’insolite décision d’exiler le religieux en Allemagne afin qu’il entame un doctorat en théologie ! On ignore les sentiments qui l’animent à ce moment-là, mais il obéit sans ciller et se rend à l’université des jésuites à Francfort, pour y apprendre l’allemand et entreprendre une thèse sur le théologien Romano GUARDINI.

            Mais coup de théâtre : au bout de quelques mois, on décide de le renvoyer en Argentine comme curé d’une église de Cordoba, à 800 kilomètres de la capitale. BERGOGLIO abandonne donc sa thèse à peine esquissée et repart dans son pays.

            A Cordoba, le nouveau curé s’investit corps et âme dans sa charge pastorale, tout particulièrement auprès des nécessiteux.

            Il expliquera plus tard que c’est là, dans le service des pauvres, qu’il a le plus appris. Sur l’être humain, sur lui-même, mais aussi sur le Christ.

            Mieux qu’un doctorat de théologie à l’université, Jorge BERGOGLIO a poursuivi sur le terrain, dans les quartiers les plus défavorisés, un doctorat en humanité qui lui a fait mesurer, selon ses propres termes, la façon dont « le Christ se révèle dans le visage du pauvre, du mal aimé, du souffrant ».

            Il aurait pu demeurer toute sa vie le curé anonyme d’une modeste paroisse, mais Dieu en a décidéautrement. Mgr Antonio QUARRACINO, Cardinal primat d’Argentine et archevêque de Buenos Aires, se rend un jour à Cordoba. Il rencontre pour la première fois le Père BERGOGLIO qui lui fait une forte impression : il prendra par la suite l’habitude de l’appeler « le petit saint ». Il cherche un évêque auxiliaire pour l’assister dans les quartiers les plus défavorisés de Buenos Aires. Il est convaincu d’avoir trouvé l’homme de la situation.

            Et, malgré l’opposition de l’ambassadeur d’Argentine auprès du Saint Siège, le Cardinal finit par convaincre Jean-Paul II de le faire nommer évêque auxiliaire. C’est ainsi que Jorge BERGOGLIO reçoit la mitre le 27 juin 1992. Il est alors âgé de cinquante-cinq ans.

            « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs… » nous dit Jésus (Lc 5,32).

                                   « Je suis un pécheur sur lequel

                                   le Seigneur a posé son regard » nous dit François.

PRIONS :

            Dans ta bonté Seigneur, reste auprès de ton serviteur,

            afin que nul danger ne le menace,

            lui qui, en prenant sa croix, a accepté de te suivre

                                    en mettant sa confiance dans ta protection.

            Nous te le demandons par Jésus, le Christ, Notre Seigneur. Amen.

 

            Pape François.  « Le printemps de l’Évangile », Frédéric LENOIR.

 

Le vendredi après les cendres – 24 février 2023 – Noëline FOURNIER, Laïc.

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