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L’évangile de ce jour, mardi 5 Mars, tiré de Matthieu 18, aux versets 21 à 35, est sans doute l’un des plus faciles à comprendre et l’un des plus difficiles à mettre en pratique.

En effet si l’on trouve parfois des paroles du Seigneur qui sont difficiles à comprendre au premier abord, ce n’est certes pas le cas de ce que nous avons lu aujourd’hui ! Le Seigneur nous dit, on ne peut plus clairement, comme il le dit à Pierre, qu’il faut pardonner, pardonner, encore pardonner et toujours pardonner … sans limite !

Il rajoute même que si nous, nous voulons être pardonnés par le Père du ciel, il nous faut pardonner aux autres.

Il nous raconte l’histoire de celui que l’on appelle souvent « le débiteur impitoyable », qui est soulagé qu’on ait accepté de lui remette une dette énorme, mais qui refuse, de son côté, de remettre une toute petite somme à un de ses débiteurs.

Le pardon est donc une condition essentielle pour celui qui veut être disciple du Christ !

Notons-le en passant : il y a plusieurs types de pardons. Il y a les pardons à demander et les pardons à donner. Dans l’évangile d’aujourd’hui, l’accent est mis sur les pardons à donner, les pardons à accorder à quelqu’un d’autre.

Le Seigneur nous dit que si nous voulons être dignes d’être considérés comme un de ses disciples, il nous faut accorder ce pardon sans limite.

Et c’est là que le bât blesse ! Car si nous l’avons bien compris dans notre tête et avec notre intelligence, nous savons également, par expérience, que cela est loin d’être facile à mettre en pratique !

Et pourtant, redisons-le, on ne peut pas se targuer d’être un « bon chrétien » (entre guillemets) si l’on n’arrive pas à aller jusqu’au bout du pardon.

Mais on peut toutefois constater qu’il y a une différence entre ne pas vouloir et ne pas pouvoir. Si l’on ne veut pas pardonner, on va à l’encontre de la volonté de Dieu et on bascule donc dans le péché. Si l’on ne peut pas pardonner, cela peut être dû à notre humanité blessée … et on peut toujours, dans ce cas-là, demander à Dieu de nous aider. (Ne pas vouloir pardonner c’est un péché, ne pas pouvoir pardonner c’est malheureusement souvent humain).

Sur le plan spirituel, il n’y a donc aucun doute : le pardon est une obligation qui nous est imposée par Dieu. Un chrétien ne peut pas refuser de pardonner !

Et sur le plan psychologique, le pardon est d’une nécessité vitale. En effet, tous les hommes sans exception, nous dit Saint-Augustin, sont à la recherche du bonheur. Mais comment accéder (ou du moins approcher du) bonheur si notre cœur n’est pas en paix ? Et comment avoir le cœur en paix, s’il est parasité par des sentiments faits de rancune, de colère ,voire de désirs de vengeance? Tous les psychologues le disent : le pardon est une condition sine-qua-non du bonheur (ou de ce qu’ils appellent parfois du bien-être).

Si notre cœur est parasité par un non pardon, en particulier par un pardon que l’on refuse de donner à quelqu’un qui nous a offensés, nous serons toujours plus ou moins consciemment « inquiets » au sens premier du terme : sans quiétude, tracassés, soucieux, toujours prêts à exploser à la moindre occasion !

Accorder le pardon est donc une condition essentielle du bonheur, pour tout être humain, que l’on soit chrétien ou pas !

On a souvent dit, à juste titre, que pardonner, c’est remettre à quelqu’un une dette. Et lorsque nous pardonnons, nous libérons en fait deux personnes : notre débiteur et surtout nous-mêmes !

Comme le dit si bien un pasteur d’origine américaine Lewis Smedes : « Lorsque tu es arrivé à pardonner, tu t’aperçois que tu as libéré un prisonnier … et que ce prisonnier c’était toi-même ! »

Alors aujourd’hui, prions pour que le Seigneur nous donne la force de pardonner ! Qu’il commence déjà par nous faire comprendre combien le pardon est une condition essentielle et incontournable pour une vie équilibrée et sereine, tant sur le plan humain que sur le plan spirituel ! Et demandons au Seigneur de nous aider à franchir le pas, lorsque nous n’arrivons pas à le faire par nous-mêmes.

« Seigneur, envoie-nous ton Esprit Saint : qu’il nous aide à mettre en pratique ce que nous avons lu aujourd’hui dans la Parole … de façon à ce que toute notre vie, nous puissions continuer à avancer sur ton chemin … pour ta plus grande gloire et pour notre bien à tous. AMEN »

 

 

 

 

3ième semaine de Carême – 5 mars 2024 –  Roger GAUD, Laïc

 
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