Prédication disponible en format audio.

Ce samedi 9 Mars, la liturgie propose comme évangile du jour un texte de Saint Luc que nous connaissons bien : c’est celui de la parabole « du pharisien et du publicain », qui sont venus tous les deux prier dans le temple.

Le sens de cette parabole a l’avantage d’être très facile à comprendre : Il nous invite, nous aussi, à agir dans l’humilité.

Le Seigneur nous demande de ne pas nous prendre pour des justes ! Et d’ailleurs, c’est ce qui est écrit au tout début du texte de ce jour : Jésus dit cette parabole « à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être des justes et qui méprisaient les autres ».

Nous avons tous bien compris que l’humilité était une qualité essentielle si l’on veut suivre le Seigneur et s’approcher du Royaume de Dieu. Le texte d’aujourd’hui se termine d’ailleurs par cette mise en garde : « Qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé. »

Le problème est que la vraie humilité est une qualité extrêmement difficile à acquérir ! Quelqu’un a dit avec humour : « Humilité, humilité, sacrée vertu ! Dès que tu crois l’avoir, tu ne l’as déjà plus ! »

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de l’acquérir … Mais cela demande beaucoup d’efforts sur nous-mêmes. Et cela nous demande de rejeter tout ce qui pourrait, de près ou de loin, ressembler à de la comparaison. En effet on dit souvent : « Comparaison égal poison ! » Et cela est bien vrai : dès que je commence à me comparer à d’autres, je risque de me sentir supérieur à eux et de tomber dans l’orgueil ….ou au contraire de me sentir inférieur à eux et d’entrer dans une espèce d’autodépréciation. Et dans les deux cas, la comparaison m’éloigne de ce que je suis vraiment. Une belle expression créole dit « Nou lé pas plus, nou lé pas moins ». Et cela est vrai ! Nous n’avons pas à nous comparer aux autres. Nous n’avons pas eu les mêmes éléments qui ont constitué notre vie actuelle. Notre vie présente est le fruit de notre propre histoire, avec ce que nous avons eu comme chances et comme malchances. Nous nous sommes construits en fonction de nos parents, du milieu social où nous avons vécu, des qualités que Dieu avait mises en nous, des défauts contre lesquels il nous fallait lutter, des rencontres faites ici ou là tout au long de notre vie ! Bref : ce que nous sommes aujourd’hui, nous le sommes par la grâce de Dieu qui a permis que notre chemin soit celui-là.

Il nous a fallu faire des efforts : Nous avons eu des succès et nous avons eu des échecs ! Mais les autres aussi ont eu des succès et des échecs ! Nous n’avons donc pas à nous comparer à eux ….

L’humilité, ce n’est pas la timidité ! Ce n’est pas dire « je suis bon à rien. » Ce n’est pas sombrer dans le découragement en disant « je n’y arriverai jamais ». Tous ces sentiments sont soufflés par le Malin, alors que Dieu nous dit au contraire, par la bouche du psalmiste, que nous sommes des merveilles !

L’humilité ce n’est pas dire « je ne suis pas capable. » C’est dire « avec l’aide de Dieu, je serai capable de tout ! »

La vraie humilité consiste, en fait, à reconnaître avec gratitude les qualités que Dieu nous a données et à prier pour qu’il nous en donne d’autres encore ! Ce n’est pas de la gourmandise spirituelle : c’est simplement que l’on veut grandir en foi et en humanité. Et vouloir s’améliorer sur le plan humain ne tient pas de l’orgueil … (sauf si l’on rentre dans cette comparaison dont nous parlions tout à l’heure). 

Demandons donc à Dieu de nous montrer quelles sont nos qualités ; de reconnaître qu’elles viennent de lui ; de savoir les utiliser toujours à sa gloire ; et de ne pas nous prendre pour quelqu’un de supérieur aux autres comme le pharisien de notre parabole d’aujourd’hui !     

Peut-être que finalement la vraie humilité consiste à reconnaître nos fautes, et à nous repentir de ce que l’on a fait de mal ….mais sans pour autant entrer dans des sentiments de culpabilité excessive ou de dépréciation de ce que nous sommes !

Prions. « Seigneur, apprends-nous, lorsque nous prions, à être totalement en vérité face à toi ; à nous situer dans la réalité de ce que nous sommes, sans nous prendre comme le pharisien pour des êtres supérieurs … mais en restant humblement conscients que si nous avons pu faire quelques belles choses dans notre vie, nous te le devons, à toi, notre Lumière … et à la présence de ton Saint-Esprit ! Et apprends-nous, Seigneur, à être comme toi, doux et humbles de cœur. Merci Seigneur. AMEN »      

 

3ième semaine de Carême – 9 Mars 2024 – Joëlle et Roger GAUD, Laïcs

 
Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.

Votre email ne sera pas publié. Les champs obligatoires sont marqués *

*