Prédication disponible en format audio.
Nous avons bien vu que la Vérité est nécessaire à l’Amour. En tout cas, il nous est toujours possible d’en faire l’expérience dans bien des domaines. Dans la société, avec les amis, dans la famille, dans le travail, dans l’Église. Néanmoins, depuis le péché originel, depuis qu’Adam et Eve ont fait confiance au Menteur, nous sommes souvent dupes de nous-mêmes, nous sommes naïfs sur nos motivations de vie. Nous croyons bien faire ou au moins nous voulons bien faire, mais nous avons besoin d’une aide surnaturelle pour avancer sur le chemin vers Dieu. Cette rééducation (c’est bien plus en réalité) nous est proposée par le Christ qui est le Chemin la Vérité et la Vie. Aussi pour savoir si nous prenons ce chemin il est souvent nécessaire de se questionner sur la perspective du chemin. Acceptons-nous cette perspective ? Acceptons-nous d’être rééduqués dans cette perspective ? Or voilà : Jésus nous conduit vers le Père. Puis-je aimer et suivre Jésus durablement si je refuse la lumière sur la perspective du Père ? Jésus nous apprend à prier par la prière du « Notre Père ». De plus, Jésus insiste sur le fait que si nous le voyons, nous pourrions préciser « si nous le voyons vraiment », nous voyons le Père. Notre relation à Jésus est amenée à nous « orienter » vers le Père.
Plus profondément, le quatrième commandement « tu honoreras ton Père et ta Mère. » est lucidement étendu par l’Église comme une Parole nous demandant d’honorer tous les responsables, familiaux mais aussi sociaux, politiques, économiques et religieux. Notre rapport au Père est visible et critiquable (pour pouvoir grandir) dans tous ces rapports qui puisent dans la Paternité de Dieu. Toute Paternité vient de Dieu donc toute trace de Paternité également. En conséquence immédiate, toutes nos façons d’exercer une responsabilité découlent également de notre rapport au Père.
En conclusion, le Christ est certes la Vérité mais il nous appelle à la vérité dans notre relation avec Lui, c’est-à-dire aussi dans le rapport que nous avons avec le but de notre relation avec Lui. Ainsi, un élément qui nous permet d’éclairer notre relation à la Vérité qui dit et conditionne notre relation à l’Amour, cet élément indispensable est notre relation au Père et à toute personne instituée par le Père (indépendamment de la mesure dans laquelle cette personne détourne ou non l’autorité qu’elle reçoit du Père, d’autant plus que l’honorer ne signifie pas lui obéir aveuglément).
Une remarque me parait toutefois nécessaire : mettre la lumière sur cet élément dans notre vie nous dévoile, c’est à dire dévoile quelque chose du plus intime de nous-mêmes. Cela doit donc se faire avec Miséricorde. Et en même temps, une certaine violence sera nécessaire pour passer de la peur de faire la lumière sur notre relation au Père, à la douceur de la libération sur le chemin vers le Père. Cette libération sera progressive, par étapes, mais elle sera toujours l’occasion de l’expérience de la Paix de Dieu, et de la Paix en Dieu.
Pour terminer, l’expérience centrale de la prière en Christ tournée vers le Père est la Messe, la célébration eucharistique : La Messe est la prière du Christ qui s’offre en sacrifice au Père pour le Salut du monde. Elle est donc orientée vers le Père. Que les situations de nos vies et de nos paroisses nous permettent plus ou moins facilement de vivre la centralité de la Messe dans nos vies est une chose. Mais rester sur nos volontés propres et ne pas chercher à remettre à sa place centrale la Messe dans nos vies, fait qu’on repousse toujours la reconnaissance du Christ comme notre Seigneur, comme d’autres ont repoussé le retour d’Elie en Jean-Baptiste car ils préféraient faire ce qu’ils voulaient. Malheureusement, nous repoussons souvent le Christ alors qu’Il nous rééduque, nous libère, pour nous rétablir dans une relation au Père, où le Christ se sacrifie en nous et avec nous pour ressusciter en nous et avec nous pour la Gloire de Dieu-Père et le Salut du Monde.
Pouvons-nous faire le point sur notre rapport au Père et à la Messe en ce temps de l’Avent ? Est-ce que je veux accueillir le Christ et son projet pour moi ?
Viens Seigneur, ne tarde plus. Viens dans ma vie, dans notre monde. Habite et éclaire ma vie pour m’emmener vers le Père, me rétablir dans ma dignité de Fils de Dieu le Père, et pour tourner mon cœur vers mes fils, ceux dont j’ai la responsabilité. Je veux veiller et t’attendre comme un Veilleur attend l’Aurore. Je mérite de vivre les conséquences de mes péchés. Mais je veux ton Salut.
Richard CLAUSE
Le 10 décembre 2016 pour Jevismafoi/Sedifop