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En ce troisième dimanche de carême, l’évangile montre la prophétie du temple relevé en trois jours. Le temple de Jérusalem est chargé d’une grande signification symbolique, il est le lieu de la rencontre divine, le signe de la volonté de Dieu d’habité l’humanité, « le demeure de Dieu avec nous ».
Dans le livre de l’exode, 1ère lecture, nous voyons le don de la loi qui vient sceller l’alliance que Dieu conclut avec le peuple libéré de l’esclavage d’Egypte et qui va affronter le désert pour entrer dans la terre promise.
Dieu prononça un « décalogue », ce qui signifie les dix paroles, nommé aussi les dix commandements. Les paroles que Dieu nous donnent sont vie, elles ne visent pas à entraver la liberté que Dieu vient de donner au peuple, mais lui offrir des balises pour ne pas se laisser entrainer et le perdre.
Tout au long de notre pèlerinage sur cette terre, nous sommes mis devant des choix parfois difficile. Que faire pour bien faire ? Nous savons par expérience que le pire peut se parer d’habit de lumières pour nous tromper.
Dieu nous invite à ne pas avoir d’autre Dieu que lui, de ne pas avoir d’idoles dont nous ferons nos maîtres, de ne pas justifier le mal, en invoquant une soi-disant volonté divine.
Pour vivre heureux et contribuer au bonheur des autres, des recommandations positives sont à tenir, respecter le jour du Seigneur. Le Dimanche pour le chrétien est un jour sacré qui nous remet en vérité devant Dieu.
Dans la lettre aux corinthiens, Paul proclame un messie crucifié, les juifs réclamaient des signes et le monde grec qui recherche la sagesse.
Le messie crucifié était un scandale pour les juifs, et folie pour les peuples païens : aujourd’hui encore beaucoup le regrette, le met de côté et se crée de fausses idoles. Jésus va changer la donne en entrant dans le temple.
Dans l’évangile d’aujourd’hui on nous montre la demeure de Dieu devenu instruments de profit, le geste du Christ chassant les marchands du temple est donc hautement significatif, Jésus purifie le temple de ses utilisateurs mais il va aller plus loin.
C’est le temple lui-même qui va changer de nature, ce temple dont chaque jour des sacrifices d’animaux étaient offerts, et lors des grandes fêtes on les pratiquait davantage encore, on vendait, on échangeait. Du milieu de tout ce bruit et de ces trafics qui sont des obstacles à la rencontre avec Dieu, la colère de Jésus éclate. Il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du temple : « Ne faîtes pas de la maison de mon Père une maison de trafic ».
Jésus annonce la destruction du temple : « détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai ». Tous ceux qui étaient là ne comprenaient pas que Jésus parlait de son corps. Ce corps, ce temple, les hommes le détruiront, mais il ressurgira en trois jours.
Prophétie évidente de l’évènement pascal mais qui ne pourra être compris qu’à la lumière de la résurrection de son corps. Le corps du Christ ressuscité remplit l’univers, on ne peut pas dire il est ici, il est là, il est partout.
Mais nous, adorons Dieu en Esprit et en Vérité. Cela signifie qu’il n’y a pas de lieu privilégié : la chambre, la rue, l’église, le lieu de travail, le Christ est là au milieu de nous.
Dès que nous nous ouvrons aux autres, nous devenons ensemble corps du Christ. Nous sommes le temple de Dieu, Jésus est comme la pierre fondamentale sur laquelle tout est bâti.
Nous- même en sommes les pierres vivantes, et nous formons ainsi jusqu’en notre corps le temple de l’Esprit. Désormais l’habitation de Dieu en ce monde n’est plus dans un bâtiment de pierre mais dans la personne du fils.
Jésus est le vrai Temple, le Dieu unique et définitif de la rencontre de Dieu et de l’humanité.
En ce 3ième dimanche de carême demandons au Seigneur de nous éclairer sur tout ce qui nous empêche de le rencontrer, de le suivre, lui qui nous cherche et nous donne ce temps de grâce pour le trouver.
Diacre Ulysse Leperlier
Chemin de Carême, Dimanche 8 Mars 2015