Prédication disponible en format audio.

« Voici que le seigneur viendra avec splendeur,

                         pour visiter son peuple dans la paix,

                                     et lui donner la vie éternelle. »

 

Maximilien KOLBE,  le martyr de l’amour disait :

 

            « Dieu est Amour, et comme tout effet se ressent de sa cause, tout ce qui est créé relève de l’Amour.

            L’Amour doit être l’unique ressort de  notre existence, non seulement lorsque nous nous acheminons vers notre destin final, mais dans tous nos actes et à chaque instant de la journée. »

 

            Comme averti par l’Esprit, le Père KOLBE sait que le piège nazi s’est refermé sur lui. Demain, 17 février 1941, la Gestapo viendra l’arrêter. Il aurait pu s’y dérober en acceptant la nationalité Allemande qu’on lui offrait. Mais c’est librement qu’il veut marcher vers sa passion.

            Entre minuit et 2heures du matin, le Père KOLBE réveille le Frère Pelagius pour l’encourager à rester fidèle au Christ et à s’abandonner totalement dans les mains de l’Immaculée. Ils prient ensemble.

            Vers quatre heures, il entre dans la cellule du Frère Rufinus qui dort lui aussi. Il le serre tout contre son cœur.

            A 9h45, deux automobiles noires s’engouffrent dans la Cité de l’Immaculée. Le Père KOLBE, qui était en train de dicter son livre sur l’Immaculée Conception, s’agenouille aussitôt et récite un Gloria et un Ave Maria. Ainsi confié à sa Reine, il sort accueillir la Gestapo avec un « loué soit le Christ ! » L’Amour a fait le premier pas… Parce qu’il voit Dieu en chacun, il propose cordialement aux cinq hommes un café et une visite commentée des ateliers. Les questions fusent, les regards percent, les gestes brusquent, mais le franciscain reste ancré dans l’amour et dans la paix.

            Le cortège démarre, avec, à son bord, un Père KOLBE au cœur broyé mais paisible. Juste avant de perdre de vue ses frères, il leur fait un petit signe de tête très tendre.

            La gestapo ne lâche rien, mais le supérieur apprend de source sûre que le Père KOLBE a été trahi, dénoncé, accusé de complot contre les forces d’occupation. En pièce d’accusation : le témoignage accablant d’un frère renvoyé depuis peu  –  il avait eu la mauvaise idée de fabriquer de la fausse monnaie.

            Or, cet ancien Frère rectifiera la vérité après la guerre : le procès-verbal qu’il avait signé rapportait, en allemand, l’extrême inverse de ce qu’il avait dit en polonais. Hélas, il ne le savait pas…

            Le Père KOLBE, lui, accueillait son incarcération comme une occasion providentielle d’incarner l’amour de Dieu au cœur d’un système animé par la haine ! Car, où qu’il soit, dans une cellule de couvent ou de prison, le Père KOLBE reste le même : l’Apôtre de l’Amour sans limite.

            Il écoute ses compagnons d’infortune, brisés dans leur cœur et dans leur âme par des tortures infernales, les réconforte, les console « comme une tendre mère ses enfants », et souvent, les confesse. Il manifeste une égale attention pour les prisonniers juifs et musulmans qu’il aime comme des frères du même sang.

            Là aussi, là surtout, le Père KOLBE veut, « grâce à l’Amour, sauver toutes les âmes ». Aucune conversion n’est impossible, croit celui qui jamais ne désespère de la miséricorde divine. A ses tortionnaires, il voudrait répéter ce qu’un jour il a écrit à ses frères de Nagasaki :

            « Ne croyez pas le diable lorsqu’il voudrait vous convaincre que le ciel existe mais qu’il n’est pas pour vous. Car même si vous commettiez tous les péchés possibles, un acte d’amour parfait lave tout cela, ne laissant aucune trace. »

            Le 31 juillet vers 15 heures, des sirènes hurlent à la mort. Un homme s’est évadé. Dix innocents sont condamnés. Une terreur silencieuse s’abat sur les rangs. Soudain, l’un des malheureux éclate en sanglots : « Ma femme !… Mes enfants !.. » 

            L’Amour fait les premiers pas… Le Père KOLBE sort de sa ligne. Remonte vers la file de tête d’un pas lent, ferme, assuré. Il s’arrête devant le soldat ahuri et le désarme par son doux regard, presque souriant. « Je désire vous soumettre une requête », commence-t-il dans un allemand précis, le béret à la main. Le soldat aurait pu l’abattre  sur-le-champ ; selon le règlement, il aurait « dû » le faire. Mais, chose inouïe pour un tel être rongé par la haine, il lui demande :

            « Que veux-tu ? » – Je voudrais mourir à la place de ce prisonnier », répond-il en désignant le père de famille secoué de larmes. Le tortionnaire recule d’un pas ; il tomberait presque par terre tant la demande lui paraît absurde. Mais le Père KOLBE, très calme, déroule son argumentaire :

             « Moi, je n’ai ni femme ni enfants. En outre, je ne suis plus jeune, et plus bon à grand-chose, alors qu’il est en bien meilleur état ».

            L’allemand se tait, puis aboie : « Qui es-tu ? » – Un prêtre catholique ».

            Il aurait dû dire : Numéro 16 670. Il aurait aussi pu dire, un Polonais, un homme de Dieu, un religieux, etc… Mais non, il décline son identité divine, « je suis un prêtre catholique », à l’exemple de la Vierge Marie à Lourdes quand elle a dit à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception.  »

            La fin héroïque vers laquelle le Père KOLBE décide de marcher, fruit d’une vie donnée, « venait d’un cœur entrainé au don de soi, qui lui était devenu naturel et spontané, comme une conséquence logique de son sacerdoce », commente le pape Paul VI lors de sa béatification, le 17 octobre 1971.

            « C’est en tant que prêtre qu’il accompagna les neufs condamnés à mort. Il ne s’agissait pas seulement de sauver le dixième ! Il fallait aider à mourir les neufs autres », souligne le 14 octobre 1971, Karol WOJTILA (St Jean-Paul II), alors archevêque de Cracovie.

            Et d’un coup de pied, le père de famille (Francis GAJOWNICZEK) est renvoyé dans les rangs des détenus. Il est sidéré, incapable de comprendre ce qui vient de se passer et qui le dépasse infiniment : lui, le condamné, il allait vivre, parce qu’un homme venait d’offrir sa vie pour lui.

            Les prisonniers ayant reçu l’ordre de se disperser en silence, le rescapé de la mort ne peut que remercier son sauveur des yeux. Et suivre du regard le petit troupeau des condamnés conduits vers le Blok 11… Après avoir fait le premier pas, le Père KOLBE ferme la marche, comme le bon pasteur. L’Amour, comme seule raison d’être…

            Le 14 Août 1941, trois hommes agonisent nus, sur le sol nu du bunker de la faim. Le Père KOLBE est assis en prière. Son visage est paisible car « tout est accompli » (Jn 19,30). Dans les mains du Père, il peut remettre son esprit

            Alors, quand son bourreau entre pour l’achever d’une piqûre mortelle, l’agneau tend de lui-même son bras gauche en murmurant son dernier Ave Maria.

            Au même moment l’Église célébrait les premières vêpres de l’Assomption de la Vierge Marie.

            En ce jour de son Assomption, nul doute que la Vierge Marie, élevée dans son corps  et dans son âme dans la gloire des Trois Personnes Divines, lui a remis les deux couronnes qu’il avait jadis acceptées, la blanche et la rouge

 

PRIONS :

 

Marche avec nous, Marie,

            sur nos chemins de croix

Ils sont chemins vers Dieu,

            ils sont chemins vers Dieu.

 

            La première en chemin pour suivre au Golgotha

            Le Fils de ton amour que tous ont condamné,

            Tu te tiens là, debout, au plus près de la croix,

            Pour recueillir la vie de son cœur transpercé.

 

Marche avec nous, Marie,

            sur nos chemins de croix

Ils sont chemins vers Dieu,

            ils sont chemins vers Dieu.

           

 

                                                                       Petite vie de St Maximilien KOLBE. Alexia VIDOT

                                                                                              Noéline FOURNIER 

 

Vendredi de la 1ère semaine de l’Avent – 2 décembre 2022 – Noéline FOURNIER

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