Prédication disponible en format audio.

Léonie est née à Alençon le 3 juin 1863. Son papa, Louis est horloger-bijoutier et sa maman, Zélie dentellière réputée pour son travail. Elle est la troisième fille de la famille MARTIN, avant Thérèse.

Très tôt, l’enfant Léonie décontenance et inquiète, surtout sa maman car la petite semble collectionner les maladies : rougeole, coqueluche, et un grave eczéma.

Monsieur MARTIN, en bon père de famille, entreprend un pèlerinage à pied à Notre-Dame de Sées, afin d’obtenir la guérison de Léonie.

« Léonie était dans un état pitoyable, dit Zélie, et cela depuis sa naissance ; elle avait des battements de cœur continuels et une inflammation d’intestins qu’elle avait apportée en naissant ; enfin, je l’ai vue entre la vie et la mort pendant seize mois. »

Pour nous faire parvenir à l’abandon confiant de l’enfant entre les mains de son Père du Ciel, l’Esprit n’a pas d’autre solution que de détruire en nous la complaisance dans des inquiétudes qui n’en valent pas la peine. Au sortir d’une retraite fructueuse, Léonie écrit à sa sœur Pauline :

« Comme on y voit clair en retraite ! Et comme l’on comprend que notre vie ne doit être qu’une immolation non interrompue ; il faut que l’amour-propre meure à petit feu et le vrai bonheur n’est que là ! On est toujours content du bon Dieu ; enfin, c’est la paix du Ciel quand Jésus est consolé, qu’il est glorifié ».

Pour ne décourager personne, lors des premiers pas dans la vie spirituelle, notre regard est souvent polarisé avec angoisse par ce qu’il faut souffrir pour vivre l’union à Dieu.

Non, Dieu n’a aucune intention perverse à notre endroit en permettant la souffrance purificatrice pour mieux nous élever en lui.

 

 

Non ! Il ne procède que par amour, dans l’amour et pour l’amour de ses enfants. L’amour est vraiment l’unique clé qui permet de comprendre et d’accepter l’enfantement sans péridurale que nécessite la transformation spirituelle ou la Conversion, il est le seul passeport qui permet l’ascension en évitant toute recherche morbide de la souffrance, il est le seul carburant qui permet à Dieu de nous brûler de son propre amour.

Thérèse de Lisieux et sa sœur Léonie sont bien différentes, c’est une évidence, mais elles ont été toutes deux objets de prédilection de la grâce, pour l’une

« prévenante » et pour l’autre « guérissante. »

Pour nous donner de mesurer le changement, certes progressif mais impressionnant, opéré par la grâce de Dieu en cette chère Léonie, rien de mieux que d’entendre deux sons de cloches à son égard, lors de son enfance et au terme de son existence.

La première appréciation provient de sa propre maman Zélie MARTIN, quelque peu découragée devant la nature farouche de Léonie :

« Je ne puis analyser son caractère ; d’ailleurs les plus savants y perdraient leur latin ; dès qu’elle se trouve en compagnie, elle ne se possède plus et se montre d’une dissipation sans pareille. Enfin je n’ai plus de foi qu’en un miracle pour changer cette nature. » C’est dire à quel point la course paraissait bien mal partie.

 

La seconde évaluation fait éclater le contraste entre ce qui vient d’être dit et ce que Léonie est devenue sur la fin de sa vie, sous l’action de la grâce de Dieu.

Le Cardinal SUHARD sortit   bouleversé   de   l’entretien   pourtant   bref qu’il venait d’avoir avec Léonie malade. Peu après, il écrira à sa Prieure :

« Je reviens de Caen, où je suis allé porter ma bénédiction à Sœur Françoise Thérèse (…) La chère Sœur est vraiment aux mains de Dieu, et de la conversation très courte que j’ai eue avec elle, je sors tout édifié. C’est comme un écho du Paradis ! Il fait bon vivre dans cette atmosphère. »

 

Ce n’est un secret pour personne, nous vivons dans un monde de plus en plus destructeur, épuisant pour les âmes et les psychologies. Le nombre d’individus cabossés, de psychologies dépressives, de personnes en mal-être, semble augmenter à une vitesse vertigineuse selon les études de santé.

 

Nous sommes en présence d’un nouveau peuple de petits et de pauvres, même si par ailleurs ils ne manquent matériellement de rien.

C’est justement là que peut et veut les rejoindre Léonie.

Elle leur dit : « N’ayez pas peur de moi, je suis de votre race, je suis cabossée comme vous et peut-être plus que vous. Mais j’ai traversé la « grande épreuve » et je vous l’assure : c’est vrai Dieu est vivant et agissant.

S’abandonner entre ses bras tendres et forts peut changer votre vie.

Mettez vos pas dans les miens, je vais vous indiquer ce petit chemin caché de la petite voie source du grand bonheur. »

 

De nos jours, être parent est le métier le plus difficile au monde !

Si ce monde actuel est corrosif, les enfants en sont souvent les premières victimes et les premiers pervertis. Dans un tel contexte si peu porteur, combien de parents finissent par désespérer de leurs enfants, qu’ils aiment bien sûr de tout leur cœur et auxquels ils voudraient donner le meilleur : la vie, la liberté, la foi, Dieu.

Que ces parents inquiets ou déçus reprennent espérance auprès des époux MARTIN qui n’ont jamais désespéré d’un changement possible chez Léonie :

« La pauvre enfant, écrit Zélie MARTIN, est couverte de défauts comme d’un manteau. On ne sait par où la prendre. Mais le bon Dieu est si miséricordieux que j’ai toujours espéré et j’espère encore ».

 

« Léonie, la faiblesse transfigurée »

 

 

1er semaine de Carême – 19 Février 2024 – Noëline FOURNIER, Laïc

 
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