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Dieu exauce-t-il nos prières ? Il arrive que des baptisés abandonnent la pratique religieuse à la suite d’un drame familial ou d’un deuil. Ils estiment que Dieu les a abandonnés et que leur prière n’a pas été écoutée ni honorée. Est-ce vrai ?
Jésus lui-même a prié sur la croix et il est mort : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15,35).
Je comprends sans peine la douleur et la révolte devant la maladie, l’injustice et la mort. Chacun l’éprouve à plusieurs moments de son existence. Il est même bon signe de rejeter les puissances de mort. Dieu n’a pas créé la mort. La mort est entrée dans le monde par la jalousie du diable (cf. Sg 2,24). « La gloire de Dieu est l’homme vivant et la gloire de l’homme est de voir Dieu », enseigne saint Irénée de Lyon au deuxième siècle de notre histoire de l’Église.
Dieu le Père a répondu à la prière de son Fils Jésus sur la croix en le ressuscitant d’entre les morts. Le Seigneur entend toujours nos prières et Il nous envoie le Saint-Esprit, le don parfait de Dieu.
Cela ne veut pas dire que Dieu fasse exactement ce que nous voulons. Ses pensées ne sont pas nos pensées.
L’épître aux Hébreux nous fait contempler Jésus en croix qui prie dans les cris et les larmes (cf. He 5,7-9). Saint Paul chante dans sa lettre aux Philippiens l’abaissement du Fils de Dieu qui s’est vidé de la gloire qui était la sienne pour partager la condition humaine et vaincre la mort : « Lui de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Il s’anéantit lui-même. Obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix » (Ph 2, 6s). L’épître aux Hébreux donne aussi le sens de la Passion de Jésus qui n’est pas un échec ni un abandon de la part de Dieu mais la plénitude de l’amour en communion avec le projet de salut voulu par le Père : « Bien qu’il fût le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (He 5,9).
À l’exemple de Jésus, nous connaîtrons la souffrance et la mort. Notre mort sera communion aux souffrances du Christ. Notre mort sera une connaissance du Christ dans le fait de mourir. Nous découvrirons ce que Jésus a vécu en partageant le déchirement de la mort qui sépare l’âme du corps. À l’image de Jésus nous crierons vers le Père dans la prière. Comme Jésus, nous attendrons avec confiance que le Père envoie dans notre tombeau l’EspritSaint qui nous relèvera de la mort comme il a élevé le Fils unique de Dieu à la droite du Père.
Prions :
Père très saint, augmente en nous la foi en la mort et en la résurrection de ton Fils Jésus qui nous délivre du mal et du Malin en réponse à notre prière.
Frère Manuel RIVERO
Chemin de Carême, Vendredi 20 Mars 2015