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L’Evangile de ce jour Matthieu chapitre 1 verset 1 à 17 porte sur la généalogie de Jésus, un rien fastidieux pour le lecteur moderne. Pour les anciens Orientaux, les généalogies comptaient beaucoup : elles tenaient lieu d’Etat Civil et inséraient quelqu’un dans le tissu historique et social.

La généalogie dit donc l’appartenance à une lignée : elle dit la filiation, l’insertion dans l’histoire d’un peuple.

Cette généalogie en 3 séries de 14 générations conduit d’Abraham à Jésus.

L’ascendance de Jésus épouse les grandes étapes de l’histoire biblique :

  • L’ère des patriarches
  • L’ère des rois jusqu’à l’exil
  • Et la période postérieure à l’exil.

Au verset 1 nous lisons « Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, Fils d’Abraham ». Pourquoi ces titres accumulés autour du nom de Jésus ?

« Genèse » : le lecteur capte immédiatement l’allusion avec le premier Livre de l’Ancien Testament « Livre de la Genèse » qui raconte la Création.

Matthieu remonte à Abraham montrant ainsi que Jésus est pleinement issu d’Israël, descendant de l’ancêtre commun ; voilà donc que se profile, dans le nom du patriarche, le caractère universel de la mission de Jésus.

En outre le verset 1 anticipe le nom d’un autre personnage : David. Pour les Juifs le Messie ou Christ serait un descendant du roi David.

Au verset 16 « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ ».

Sans ignorer les femmes, les généalogies antiques sont résolument masculines. Or le verset 16 fait en quelque sorte « dérailler » la généalogie : l’expression untel engendra untel cesse avec Joseph, l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus que l’on appelle Christ.

La généalogie atteint son but : montrer que par l’ascendance davidique Jésus est bien le Christ ; mais elle avoue aussi sa limite : ce n’est pas par l’engendrement masculin qu’il appartient à la lignée de David.

Marie a été l’objet d’un agir spécial de Dieu pour enfanter de manière inattendue le fils de David. Ainsi pour l’apparition de son Messie, Dieu substitue au processus biologique ordinaire, un acte original de Création.

Surprenante conclusion de la généalogie : en reprenant le mot « genèse » : montrer dans la naissance de Jésus un acte du Dieu Créateur.

Outre Marie, 4 autres noms de femmes se glissent dans la généalogie :

Tamar, Rahab, Ruth, Bethsabée, la femme d’Urie. Les 4 femmes ont une réputation plutôt sulfureuse :

  • Tamar s’est déguisée en prostituée pour séduire son beau-père Gn 38, 13-16
  • Rahab est prostituée à Jéricho Jos 2,1-6
  • Ruth, pourtant modèle de piété, se faufile auprès de Booz la nuit : Rt 3,1-5
  • Bethsabée fut arrachée par David à son mari Urie 2 S 11,2-5

Aucune de ces femmes n’est juive. Dans la lignée d’Abraham, Matthieu a introduit la faille : ces femmes païennes, nécessaires à la succession des générations, préfigurent la surprise qu’introduira Dieu en faisant participer aux nations du monde le salut d’Israël. Mt 28,19-20

Selon les traditions juives au cours du 1er siècle, ces femmes n’ont pas péché : cela vient de l’Esprit Saint. Dieu est intervenu par des circonstances irrégulières pour assurer la lignée de son Messie.

Marie, elle, bien que n’appartenant pas à la lignée de David, a été l’objet d’un agir spécial de Dieu pour enfanter de manière inattendue le fils de David.

En résumé la généalogie montre qui est Jésus :

  • Fils d’Israël : Jésus « Dieu sauve »
  • Emmanuel « Dieu avec nous » prophétie Is 7,14.

Prions

En ce Temps de l’Avent, tournons-nous vers Dieu, source de toute vie, l’Amour a fait les premiers pas.

Gloire au Père, et  au Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est, qui était et qui vient pour les siècles des siècles Amen.

Samedi de la troisième semaine de l’Avent – 17 décembre 2022 – Michelle HOARAU

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