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La prière fait partie de notre vie quotidienne.  Il nous arrive à tous de psalmodier et prier avec les psaumes.

Le Christ pria avec les psaumes et au moment suprême de sa mort, ce sont des versets de psaumes qui spontanément montent sur ses lèvres « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » ps 22 (21). Les textes des psaumes ont donc une portée nouvelle : ils sont la prière du Christ.

Mais d’où viennent ces textes ? Comment ont-ils été écrits ?

Marie Christine Pellistrandi nous raconte : « ce qui va briser l’histoire d’Israël c’est que en 587 av J.C. Jérusalem est prise : toute la population d’Israël est déportée en Babylonie : le Temple est détruit, il n’y a plus de culte, il n’y a plus de liturgie, il n’y a plus rien. Imaginez un peuple qui n’a plus aucun repère qui dans sa Foi au Dieu unique se trouve dans un pays idolâtre où il y a de multiples dieux et par conséquent qui se retrouve seul parce que les familles qui ont été déportées ont été utilisées comme esclaves.

Qu’est-ce qui leur restait de la Révélation ? Qu’est-ce qui leur restait de Moïse ? Qu’est-ce qui leur restait de la Foi ?

Il ne leur restait que des souvenirs et par conséquent ils vont se raccrocher à ces souvenirs pour essayer en petits groupes minuscules de prier ensemble et se dire que ce Dieu qui nous a libérés d’Egypte et qui nous a révélé justement La Loi : est-ce qu’on peut continuer à Le prier ? – qu’est-ce qu’Il représente ?

Ils vont essayer de se soutenir mutuellement les uns les autres dans de petits groupes tout à fait anonymes avec des personnes qui donnent ce qu’elles ont dans le fond du cœur pour composer des petites prières.  De petites prières qui sont faites comme cela, qui ne sont pas toujours écrites. Vous savez en 538 av J.C. Cyrus dit à tous ceux qui sont en Babylonie : si vous voulez revenir à Jérusalem vous le pouvez.  Par conséquent normalement il aurait dû y avoir retour de tout Israël sur ses terres qui étaient en particulier La Terre Promise mais il se trouve qu’il y en a qui sont installés en Babylonie et qui vivent très bien donc ils n’ont pas du tout envie de revenir et ceux qui vont revenir sont entrain de rêver : ils rêvent effectivement à ceux qu’ils avaient quittés et ils vont trouver de grandes difficultés au retour parce que les terres qu’ils avaient ont été occupées et ceux qui les occupent n’ont aucune raison d’en partir et par conséquent nous allons avoir « des pauvres » qui vont être appelés dans le texte de l’Ancien Testament chez les Prophètes « le petit reste fidèle » qui va essayer de revenir, qui va essayer de recomposer, de reconstruire une liturgie avec un clergé, avec des prières. Et par conséquent le plus urgent ça va être de reconstituer une liturgie et la grande urgence c’est de mettre par écrit toutes ces expériences spirituelles qui ont été vécues, ces expériences spirituelles de moments d’appel au secours parce qu’on ne comprend pas ce qui s’est passé, des temps de louange s’il y a une étincelle de bonheur qui est arrivée et en même temps se raccrocher aux souvenirs de ce que Dieu avait fait pour eux. Encore une fois la mémoire va jouer un rôle très important et nous aurons des psaumes de louange sur la traversée de la Mer Rouge, des psaumes de louange sur la Création par exemple ps 8 « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles  que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » des psaumes d’appel au secours des psaumes de supplication envers Dieu : supplication individuelle – supplication collective. Plus tard, au 3^ème siècle av J.C. on va essayer de mettre un peu d’ordre dans tous ces écrits pour composer ce que l’on appelle le « Livre des psaumes ».

Prions et louons le Seigneur avec le psaume du jour, psaume 84 versets 9-14 « j’écoute. Que dira le Seigneur Dieu ?

Ce que dit le Seigneur, c’est la paix

pour son peuple et ses fidèles,

pourvu qu’ils ne reviennent à leur folie.

Proche est son salut pour qui le craint,

Et la Gloire habitera notre terre.

Mercredi de la troisième semaine de l’Avent – 14 décembre 2022 – Henri Paul HOARAU

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