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Lorsque Dieu a créé l’être humain à son image et ressemblance, il le bénit et il lui parle (Gn 1,26-28). Il est donc tout proche de tous…

         De plus, « être à l’image et ressemblance » est caractéristique dans le Livre de la Genèse de la relation « père – fils ». Dès lors, « n’avons-nous pas tous un Père unique ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi sommes-nous perfides l’un envers l’autre ? » (Ml 2,10). Et lorsque les disciples de Jésus lui demandent un jour : « « Seigneur, apprends-nous à prier. » Il leur dit :« Quand vous priez, dites : Père… » » (Lc 11,1-5).

         Toute femme, tout homme est donc « enfant » d’un seul et même Père, et nous disent St Pierre et St Paul : « Dieu ne fait pas acception des personnes » (Ac 10,34 ; Rm 2,11 ; 1P 1,17). Il aime tout être humain du même amour, sans faire de différences… Or, « aimer », n’est-ce pas vouloir le bien de l’autre et le poursuivre inlassablement ? « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire du bien », déclare Dieu à ceux qui l’abandonnent… « Je trouverai ma joie à leur faire du bien, de tout mon cœur et de toute mon âme » (Jr 32,40-41).

         Or la grande révélation du Nouveau Testament tient en trois mots : « Dieu est Amour » (1Jn 4,8.16), en tout son Être… En regardant l’infini de l’univers matériel qui nous entoure, avec ses milliards et ses milliards d’étoiles, nous ne pouvons qu’être « abasourdis », sans voix, en pensant à  Celui qui l’a créé… L’Amour de Dieu est donc lui aussi infini…

         Or le propre de l’Amour, nous dit le Pape François, est de « se répandre, de se donner », gratuitement, en tout ce qu’il Est… C’est ainsi que Dieu nous a tous créés en se donnant, en donnant ce qu’il Est (Gn 2,4b-7), et « il Est Esprit » (Jn 4,24). Tout être humain est ainsi « esprit, âme et corps » écrit St Paul (1Th 5,23), cet « esprit » étant une participation à « l’Esprit » de Dieu, à ce que Dieu Est en Lui-même… Or, en Dieu, toutes les facettes de son « insondable richesse » (Ep 3,8) sont « une », comme l’est la lumière du jour, invisible et simple, avec cette multitude de couleurs et de nuances qui la composent… Tel est le trésor qui habite le cœur de tout être humain…

         Or, la vocation première de l’homme est de vivre en relation avec Dieu et avec ses frères et sœurs en humanité, dans l’ouverture de cœur et la vérité, en laissant s’exprimer toutes ces valeurs qui l’habitent : le respect mutuel, la justice, la droiture, l’honnêteté, la bienveillance, un tout qui est synonyme d’harmonie avec soi-même, et donc de paix… Dieu le premier est Paix : « Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix » (Rm 16,20 ; 1Co 14,33)… La paix est sa signature…

         Alors, si Dieu est Père de tous, si Dieu est proche de tous et se donne à tous sans faire de différences entre les hommes, et si ces derniers sont « de bonne volonté », ouverts de cœur dans ce consentement à toutes ces valeurs qui les habitent déjà, « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre à tous les hommes de bonne volonté » (Lc 2,14, St Jérôme). C’est ainsi que les Anges s’expriment aux bergers lorsqu’ils leur annoncent la naissance d’un « Sauveur, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2,11), « le Prince de la Paix » (Is 9,5)…

         Et toute la mission de Jésus sera de révéler aux hommes ce qui existe déjà depuis la création du monde : leur Créateur est leur Père (Mt 23,9), un Père qui les aime infiniment (Jn 16,27), un Père qui est proche de tous (Mc 1,15) et se donne à tous (Jn 3,16-17 ; 4,42 ; 6,35-40 ; 12,32 ; 1Tm 2,3-6), sans faire aucune différence (Mt 5,45), un Père qui veut le bonheur de tous (Jn 15,11 ; Mt 5,1-12 ; Lc 6,20-23), se réjouit quand il en est bien ainsi (Lc 15,4-7), souffre et se désole quand le malheur frappe… « Mes entrailles ! Mes entrailles ! Que je souffre ! (…) C’est que mon peuple » (l’humanité…) « est stupide, ils ne me connaissent pas, ce sont des enfants sans réflexion, ils n’ont pas d’intelligence ; ils sont sages pour faire le mal, mais ils ne savent pas faire le bien » (Jr 4,19-22).

         Alors, ce petit enfant qui va naître, plus tard, « humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse, retranchera d’Ephraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux ; l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la Paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre » (Zac 9,9-10)…

Prions

Seigneur, Dieu de paix, 
toi qui as créé les personnes humaines, 
objets de ta bienveillance, 
pour être familières de ta gloire, 
nous te bénissons et nous te rendons grâce : 
car tu nous as envoyé Jésus, 
ton Fils bien-aimé ; 
tu as fait de lui, dans le mystère de sa Pâque, 
l’artisan de tout Salut, la source de toute paix, 
le lien de toute fraternité.

Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts, 
les réalisations que ton Esprit de paix 
a suscitées en notre temps, 
pour remplacer la haine par l’amour, 
la méfiance par la compréhension, 
l’indifférence par la solidarité.

Ouvre davantage encore nos esprits et nos cœurs 
aux exigences concrètes de l’amour 
de tous nos frères et de toutes nos sœurs, 
pour que nous soyons toujours plus 
des artisanes et des artisans de paix.

Souviens-toi, Père de miséricorde, 
de tous ceux et celles qui peinent, souffrent et meurent 
dans l’enfantement d’un monde plus fraternel. 
Que pour les femmes et les hommes, 
de toute race et de toute langue, 
vienne ton Règne de justice, de paix et d’amour. 
Et que la terre soit remplie de ta gloire. Amen. 

Saint Paul VI

 

Samedi de la 3ème semaine de l’Avent – 23 décembre 2023 –  D. Jacques Fournier

 
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