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Dans l’Évangile selon saint Jean, quelques Grecs en pèlerinage à Jérusalem lors de la Pâque juive cherchent à rencontrer Jésus (cf. Jn 12, 20s). Ils s’adressent à Philippe, d’origine grecque. Nous voyons l’importance des langues pour la communication même dans l’Évangile.

La langue grecque au temps de Jésus était la langue internationale que nous pouvons comparer à l’usage de l’anglais aujourd’hui. Les Évangiles sont écrits en grec et l’Ancien Testament a été aussi traduit en grec à Alexandrie. Version de l’hébreu en grec que nous appelons la Septante. Selon une légende soixante-dix rabbins auraient été isolés pour travailler à cette traduction.

C’est donc Philippe, prénom qui en grec veut dire « ami des chevaux », qui conduit les pèlerins grecs à André, encore un prénom d’origine grecque, qui les présente à Jésus. La Galilée, carrefour des nations, accueillait une population nombreuse de langue grecque. Philippe était de Bethsaïde en Galilée.

Aujourd’hui nous appelons le pape « souverain pontife ». Pontife veut dire « qui fait des ponts ». Le pape François se déplace dans le monde pour créer des ponts entre les hommes.

VATICAN-POPE-MASS-INAUGURATION

Quand Jésus voit ces pèlerins grecs amenés par Philippe et André, il leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

La communication peut être définie comme « la mise en commun ». Jésus communique avec ces pèlerins grecs en mettant en commun sa vie, son temps, ses pensées. Il partagera la mort des hommes pour les faire participer aussi à sa résurrection.

Les Canadiens aiment à rire en disant : « Tout le monde veut aller au Paradis mais personne ne veut mourir. »

Pour ressusciter, il faut mourir. La mort devient alors la transformation de l’homme comme la chenille évolue en papillon.

Jésus prend l’exemple du grain de blé, tiré du monde agricole en Israël. Le grain enseveli dans la terre pousse en épi. En mourant le grain connaît la multiplication et la montée vers le soleil.

Pour Jésus, il ne s’agit pas de n’importe quelle mort mais de la mort à l’ego, au repli sur soi-même, pour se donner sans calcul : « Voici mon corps livré pour vous, voici mon sang versé pour vous. »

En réalité, l’expérience pascale de mort et de résurrection qui semble de prime abord assez abstraite, correspond à une démarche assez répandue et commune à une multitude de personnes. Combien de fois nous nous sommes investis et donnés pour une entreprise jusqu’au point d’éprouver épuisement et doute sur le projet. Et voilà qu’au moment où tout semble mourir, la vie jaillit de manière inattendue et merveilleuse. La puissance de l’amour s’avère plus forte que la mort.

Prions :

Père très saint, fortifie notre foi quand nous avons envie de tout lâcher dans le découragement. Puisse ton amour faire refleurir la vie quand elle ressemble à une terre sèche et craquelée par les épreuves. Que la croix du Christ Jésus, échec aux yeux des hommes, soit notre lumière et notre référence pour vivre, travailler, aimer et pardonner par la force de l’Esprit Saint.

Frère Manuel RIVERO

Chemin de Carême,  Samedi 21 Mars 2015

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