Prédication disponible en format audio.

 

Dans l’Évangile de ce jour, en Lc chapitre 4, au verset 24, Jésus, dans la synagogue de Nazareth, déclare : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. »

 

Jésus se présente comme un prophète, il est le prophète par excellence, l’envoyé du Père pour annoncer la venue du Messie. En fait, toutes les prophéties de l’Ancien Testament s’accomplissent avec Lui.

Par notre baptême, nous sommes appelés nous aussi à être prophètes, non pas des personnes qui diraient l’avenir, mais des transmetteurs de la Parole de Dieu, des témoins que Jésus est vivant et à l’œuvre dans notre vie – ce qui n’est pas toujours évident – là où nous vivons, dans notre famille, dans le cadre de notre travail, dans le cercle de nos amis… Alors, il est parfois facile de justifier le fait que nous renonçons à faire des efforts en disant, désabusés : « Nul n’est prophète en son pays, aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans sa famille… Au travail, je n’ai même pas essayé, ils ne m’écouteront pas, si je leur parle de Jésus ». Oui, ce n’est pas toujours facile de parler de Jésus dans notre entourage, mais il y a d’autres moyens d’en « parler », et c’est vrai que c’est surtout notre attitude qui va attirer les questions… « Comment as-tu fait pour répondre avec tant de douceur à cette personne qui t’a agressé verbalement ? Où trouves-tu cette force d’avoir toujours le sourire ? …» Oui, ce sont bien des facettes du fruit de l’Esprit Saint que de rayonner l’amour, la paix, la joie, la bonté, la bienveillance, la douceur, la patience, la fidélité, la maîtrise de soi.  (Gal 5,22).  Oui, c’est bien l’Esprit Saint qui nous met sur les lèvres les réponses adaptées, qui nous place à des moments inattendus, dans des situations inattendues, pour que nous puissions témoigner. Et Jésus l’a dit : « Ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. » (Mc 13,11b)

            C’est, bien sûr, plus facile à dire qu’à faire. Mais quelques pistes pour y arriver sont bien sûr la prière, la méditation de la Parole de Dieu qui vont nous donner le désir profond de grandir sur le chemin de l’Évangile et de ne pas nous décourager. Et puis, accepter l’échec… Jésus a vécu ce rejet. L’Évangile du jour se termine par la colère des gens de Nazareth. « Tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. » Jésus ne peut pas être arrêté par le Malin, quelle que soit la forme sous laquelle il se manifeste et c’est librement qu’il donnera sa vie, lorsque l’heure sera venue, pour donner la vie au monde.

 

Notre Seigneur est souverain. Et les deux exemples choisis par Jésus pour illustrer le fait qu’aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays, le montrent bien : le prophète Élie envoyé vers une veuve étrangère et Naaman le Syrien, ennemi d’Israël, qui se déplace vers le prophète Élisée.

 

Élie envoyé vers la veuve de Sarepta, pour lui porter secours, nous amène à nous laisser surprendre par les choix de Dieu et à nous laisser conduire par l’Esprit Saint, là où il le veut. L’amour de Dieu est pour tous les hommes, il n’a pas de frontière. Et il est aussi pour son prophète qu’Il n’abandonne pas et qui sera nourri par cette veuve… (1 R 17 )

 

De même, Naaman le Syrien, lépreux, dont la guérison fait l’objet de la première lecture de ce jour, nous amène, comme pour la veuve de Sarepta, à accepter d’être déconcertés par les choix de Dieu, quand nous sommes appelés à témoigner de notre foi, mais aussi à changer notre regard, en tant que malades, – ce que nous sommes tous, en tant que pécheurs – sur ce que Dieu attend de nous, pour que nous puissions changer, pour que nous soyons guéris. Souvent nous sommes prêts à faire de grands efforts, des choses qui nous coûtent, parfois même financièrement. Naaman est fâché dans un premier temps, car il s’était dit : « Sûrement Élisée va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. » Or, Élisée a seulement envoyé un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette, tu seras purifié » (2R 5, 10-11) Trop simple pour Naaman, il est prêt à faire demi-tour, et c’est parce qu’il écoute ses serviteurs qui lui disent de faire au moins cette chose si simple, que le prophète a dite – se baigner sept fois dans le Jourdain – qu’il est guéri. » Dieu est simple et l’homme parfois si compliqué…

 

Prions : Esprit Saint, viens nous guider, donne-nous de connaître toujours plus l’amour du Père, donne-nous de vivre les yeux fixés sur Jésus, Parole vivante de Dieu. Mets ta lumière en nous, aide-nous à être des témoins de cet amour que tu répands inlassablement dans nos cœurs, pour savoir le manifester autour de nous, à ceux que tu choisis de nous faire rencontrer, quels qu’ils soient. Amen.

 

3ième semaine de Carême – 4 Mars 2024 – Joëlle et Roger GAUD, Laïcs

 
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