« Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie. » – Jean 8, 12

Hier nous avons vu l’importance de la lumière dans nos ténèbres et nos vies de chrétiens. Elle guide, elle protège, elle permet la rencontre…

Il y a un autre aspect de la lumière que je voulais aborder avec vous aujourd’hui, c’est le fait que la lumière révèle ce qu’elle touche, elle révèle la matière, la substance. Éclairez votre main et vous allez voir une autre réalité, plus profonde. Avez-vous joué à mettre votre main devant une lampe de poche ou une bougie quand vous étiez enfants ? Moi, très souvent, et j’étais fascinée par ce que la lumière pouvait me montrer. J’ai la même fascination devant les tableaux de clairs obscurs de G. Delatour. 

La lumière nous révèle ce qui nous était caché et ça peut être fascinant. Approchons-nous de la lumière du Christ et laissons sa lumière nous révéler qui nous sommes, ce qu’Il a mis au-dedans de nous. Le carême est une belle période pour faire la lumière sur nos vies. 

Dans les temps d’incertitude, Christ vient éclairer nos vies et nous révéler à nous-même. 

J’aime parler en me servant d’image, je trouve plus facile d’appréhender notre vie spirituelle en nous basant sur des images simples. La lumière du Christ peut faire l’effet d’une lampe de poche qu’on allume dans une pièce sombre et qu’Il braque sur des endroits précis. Là on voit des choses qu’on connait, familière et parfois surprise, on découvre un endroit de la pièce qu’on avait oublié, ou un objet qu’on avait soigneusement caché, par honte ou par peur. 

Quelquefois Il éclaire quelque chose que l’on avait pas envie de voir. Vous savez ce truc qu’on a mis dans le placard tout au fond, cette saleté qu’on a caché sous le tapis. 

Car celui qui fait la vérité vient à la lumière afin que soit manifesté que ses œuvres sont faites en Dieu, Jn 3, 21

Car rien ne peut échapper à la lumière de la vérité du Christ. Mais il le fait avec amour, sans jugement, avec cette volonté de manifester la vérité. Regarde il est temps de t’occuper de cela, ne penses-tu pas ? 

Accepter Christ lumière c’est faire dans la vérité, c’est l’étape préalable pour venir à la lumière. Faire la lumière dans nos ténèbres. Celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière, 1 Pi 2, 9

Il y a un autre aspect de la lumière qui est intéressant ce sont les ombres. Alors dis comme ça, ça ne fait pas envie mais avançons dans nos réflexions sur la lumière. En plus de révéler avec plus de vérité la réalité, la lumière en révèle également les ombres. 

Les ombres ne sont pas les ténèbres. Les ténèbres sont l’absence de lumière, dans la bible de façon très logique, les ténèbres sont l’absence de Dieu. A l’inverse pour qu’il y ait une ombre, il faut qu’il y ait une source lumineuse. L’ombre se forme quand un rayon lumineux est interrompu. On a tous joué aux ombres chinoises, on a tous été effrayés par les ombres la nuit. 

Or l’ombre a la forme et la silhouette de l’objet mais n’en a pas la matière, ni la couleur, ni les dimensions, elle n’est qu’ombre, mais elle ne peut exister sans l’objet et sans la lumière. 

Jouons … Placez votre main devant une lumière (la lampe de votre portable par exemple) face à un mur et observez. Plus vous allez approcher votre main de la lampe plus l’ombre va grandir et se déformer et s’éloigner de la forme de votre main. Plus vous éloignez votre main de la source lumineuse, plus l’ombre va diminuer, reprendre une forme qui ressemble à celle de votre main.  

Quand vous laissez de la place à la lumière, la main loin de la lampe, l’ombre ressemble à l’objet dont il est la projection. Quand vous cachez la lumière, l’ombre devient floue, difforme et ne ressemble plus à l’objet dont pourtant il est le reflet. Il y a là 2 mondes, le monde physique, réel celui de la matière et celui des ombres, l’ombre n’est pas la matière. 

Il en découle 2 clés importantes pour notre vie spirituelle :

1. Le fait de laisser plus de place à la lumière fait diminuer les ombres. Nous sommes accrochés quelque fois à des ombres, des peurs, des inquiétudes, et nous oublions que ce ne sont que des ombres, qu’elles n’ont pas de substances et la lumière peut les amoindrir voire les faire disparaitre. La lumière du Christ nous fait également comprendre quel est l’objet qui projette cette ombre sur notre vie. Elle nous fait voir la réalité de notre vie, nous fait comprendre ce qui, dans notre vie, s’est mis en travers de la lumière et projette cette ombre si grande dans notre quotidien. 

L’ombre de la tristesse qui plane dans notre cœur, est peut-être la projection d’un pardon que l’on doit accorder à un être proche, ou à quelqu’un qui nous a fait du mal. 

L’ombre de la peur dans notre vie, est peut-être la projection, d’un manque de confiance en Dieu et notre volonté de tout contrôler…

J’espère que vous comprenez bien ce que j’essaie de vous expliquer. Tant que nous regardons l’ombre sans essayer de comprendre ce qui en est à l’origine, nous n’avançons pas et ne faisons pas la vérité. 

Comment faire ? Laissons la lumière du Christ nous révéler ce qui projette des ombres dans nos vies. 

1. La deuxième clé, est que l’ombre n’est que la projection du réel, mais n’est pas le réel. Ce que nous vivons, si nous ne laissons pas la lumière du Christ pénétrer notre vie, peut naître que l’ombre des choses à venir, une esquisse, un contour. 

Tout cela (lois et ordonnances) n’est que l’ombre de ce qui devait venir, mais la réalité relève du Christ. Col 2, 17

mais leur culte, ils le rendent à une image, à une esquisse des réalités célestes, Heb 8, 5

Le sanctuaire construit pas Moïse est le modèle de ce qu’il a vu, « Vois, lui est-il dit, tu feras tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. »

La réalité est dans les cieux, et une partie nous a été révéleé lorsque Dieu a permis que le voile se lève pour l’apôtre Jean dans l’Apocalypse. 

De la même façon peut être que dans nos vies, ce à quoi nous nous attachons n’est que l’ombre de ce que Dieu a prévu pour nous, notre vie, notre mission, notre appartenance à l’Église. 

En ne regardant plus les ombres, mais en restant fixés sur le Christ, comme nous l’a rappelé notre pape François, la révélation de ce que Dieu veut pour nous peut se faire. 

Je vous donne un exemple que vous pouvez lire dans 1 Sa 17, 34-36: Le petit berger David, dit à Saül au moment où il a pris la décision d’aller combattre les Philistins, et le grand Goliath. C’était une décision, qui humainement était complétement folle. Mais David en faisant la relecture de ce qu’était sa vie, a vu dans sa vie les ombres des choses à venir. Il a vu toutes les fois, ou dans ses activités de berger, que Dieu l’avait préparé à ce moment. David dit à Saül : « Ton serviteur était berger chez son père. S’il venait un lion, et même un ours, pour enlever une brebis du troupeau, je partais à sa poursuite, je le frappais et la lui arrachais de la gueule. Quand il m’attaquait, je le saisissais par les poils et je le frappais à mort. Ton serviteur a frappé et le lion et l’ours. Ce Philistin incirconcis sera comme l’un d’entre eux, car il a défié les lignes du Dieu vivant. »  David dit : « Le SEIGNEUR qui m’a arraché aux griffes du lion et de l’ours, c’est lui qui m’arrachera de la main de ce Philistin. » 

Ce que David avait expérimenté alors qu’il n’était qu’un jeune berger était l’ombre des choses à venir pour sa vie. 

Nous pouvons nous aussi nous questionner, en ce temps de carême, de ce qui dans notre vie, est l’ombre des choses à venir, selon le plan de Dieu. 

Prenons en ce temps, le temps de faire silence, de faire la relecture de nos expériences, et demandons la lumière. Regardons le Christ, et laissons L’esprit Saint nous révéler ce que Dieu veut pour nous. A quoi il nous a préparé, à travers les évènements de notre vie. 

En ce temps de carême prenons le temps de la prière, de l’écoute. Laissons la lumière nous éclairer et nous amener à sortir de l’ombre. Dieu nous appelle à œuvrer pour sa gloire, et il nous a équipés. 

Je te donnerai les trésors déposés dans les ténèbres, les richesses dissimulées dans des cachettes : ainsi tu sauras que c’est moi le SEIGNEUR, celui qui t’appelle par ton nom, le Dieu d’Israël.  (…); je t’ai qualifié, sans que tu me connaisses. C’est moi qui suis le SEIGNEUR, il n’y en a pas d’autre, moi excepté, nul n’est dieu ! Je t’ai mis le ceinturon, sans que tu me connaisses, afin qu’on reconnaisse, au levant du soleil comme à son couchant, qu’en dehors de moi : néant ! C’est moi qui suis le SEIGNEUR, il n’y en a pas d’autre ; Is 45, 3-6

Dans un temps de carême, nous pouvons prier le Christ, de venir nous éclairer, de faire sa lumière dans nos vies et soyons à l’écoute de ce qu’Il veut nous révéler. 

Jésus le Christ, lumière intérieure, 

Ne laisse pas les ténèbres me parler. 

Jésus le Christ, lumière intérieure, 

Donne-moi d’accueillir ton amour. 

https://www.youtube.com/watch?v=M9OpATi12Sg

Pour “Jevismafoi.com” en partenariat avec Radio Arc en Ciel