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Lorsque le chrétien chante cela, il dit sa foi en la révélation du mystère de l’Incarnation
du Verbe de Dieu en son Fils Jésus-Christ. Dieu Unique en trois personnes – le Père
et le Fils et l’Esprit Saint-. Mystère insondable par l’intelligence humaine seule.

Saint Jean proclame : « le Verbe éternel s’est fait chair ! ».
Saint Jean, celui qui a reposé sa tête sur le cœur de Jésus et qui a reçu Marie pour
Mère est l’auteur du quatrième évangile. Il se trouve à Ephèse en province romaine
d’Asie, lorsqu’il compose son récit entre les années 80 et 110 de l’ère chrétienne. Sa
composition a été plus tardive que les trois synoptiques c’est-à-dire les trois premiers
évangiles (Matthieu, Marc, Luc). Mais surtout, il démontre l’identité stricte entre le
Verbe divin qui était auprès de Dieu tout en étant Dieu, et Jésus de Nazareth.
En proclamant que le Verbe éternel s’est fait chair, Saint Jean pointe ainsi la naissance
du Divin enfant à Bethléem de Judée, tout en élevant notre regard du point de vue du
mystère de l’éternité de Dieu pour contempler cet évènement.
Les Pères de l’Eglise du début de l’ère chrétienne ont choisi l’aigle pour symboliser
Saint Jean en raison de sa hauteur de vue inspirée par l’Esprit Saint.

Mais voilà, il faut avouer que cela fait beaucoup de mystères et demande une torsion
du regard assez vertigineuse.
Mais nous allons voir que dans tous ces mystères, le seul mystère c’est DIEU !


Comment le Dieu Unique peut-il être en trois Personnes ? C’est le mystère de la
Trinité. Le terme « Trinité » n’apparaît pas dans les saintes Ecritures mais l’Eglise l’a
choisi pour nommer ce mystère. Mystère révélé par Jésus-Christ à toutes les pages
de l’Evangile où il ne cesse de s’adresser au Père et où l’Esprit est à l’œuvre en Lui et
avec Lui.
Comment l’infinité de Dieu a-t-il pu loger corporellement dans cette nature humaine de
Jésus-Christ, Personne divine -vrai Dieu et vrai homme- ? C’est le mystère de
l’Incarnation. Mystère central de la foi chrétienne.
Comment la mort de Jésus-Christ au Golgotha, fait historique à l’époque de Ponce-
Pilate, peut-elle racheter tous les péchés de tous les hommes ? C’est parce que Jésus-
Christ est Dieu ! C’est le mystère de la Rédemption.
Comment pouvons-nous enfants de Dieu crées à son image, appeler Dieu Père dans
la filiation divine en Jésus-Christ par l’Esprit Saint, et ainsi devenir fils dans le Fils ?
Parce que Jésus-Christ qui s’est fait chair est Dieu. « Au commencement (au principe)
était le Verbe, le Verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu. » proclame Saint
Jean (Jn 1,1) !
Il y a beaucoup de mystères mais nous pouvons dire qu’il n’y a en définitive de mystère
que Dieu ! Dieu est la variable inconnue de toutes ces formulations qui les rend
mystérieuses car Dieu est infini. Le mystère est celui du Dieu infini.
Infini, Il est l’Etre infiniment intelligent et infiniment bon, Il est l’Etre, source de vie et
tout être procède de Lui. Dieu est jaillissement éternel. Le Dieu tout puissant n’est pas
d’abord celui qui domine tout, mais celui qui tient, qui soutient toutes choses. Dieu a
envoyé son Esprit sur la terre, mais ce n’est pas Dieu qui est dans le monde, c’est le
monde qui est en Dieu.
Dans ce jaillissement éternel, Dieu se dit lui-même parfaitement et éternellement dans
son Verbe éternel. Nous appelons « Père » celui qui engendre, et Fils « l’Unique
engendré » (Jn 1,18). Le Fils est le Verbe éternel, parole intérieure de Dieu. Et l’Esprit
Saint, procède du Père et du Fils. La joie débordante de Dieu est d’engendrer
éternellement.
Avec notre intelligence finie, nous ne pouvons saisir le Dieu infini. « Dieu est lumière.
Il n’y a pas de ténèbres en Lui » proclame Saint Jean (I Jn 1,5). La capacité de vue de
notre créature finie ne suffit pas pour scruter la lumière infinie de Dieu et notre état de
pécheur nous aveugle.
Mais Dieu désire que nous le connaissions. Et connaître Dieu c’est rentrer dans le
mystère du salut. « La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent toi le vrai Dieu et celui
que tu as envoyé » proclame Saint Jean (Jn 17,3).
Connaître… Mais comment ?

La Vierge du chancelier Rolin (vers 1435). Jan Van Eyck


Césure en triptyque qui semble suggérer que c’est à travers la Trinité (Père et Fils et Esprit Saint) que
Dieu se révèle. Notre salut s’opère par elle en nous-même.

Toute la création porte l’empreinte du Dieu trine. Et Lorsqu’au sixième jour, Dieu retient
son souffle et crée l’homme, il parle au pluriel : « Créons l’homme à notre image et à
notre ressemblance » (Gn1,26).
Nous sommes appelés à contempler Dieu dans sa création : « Les cieux racontent la
gloire de Dieu » (Ps 19,2). Dans la contemplation un feu s’allumera.
« Il faudra nous élever de la lumière naturelle dans la lumière de grâce, et là, croître
dans la lumière que le Fils lui-même est. Là nous nous trouvons aimés dans le Fils par
le Père avec l’amour qui est le Saint Esprit ». (1)
Dieu achève ainsi la création : « L’homme devient par grâce ce que Dieu est par
nature ». (2)
Car à quoi cela sert que le Fils de Dieu soit né dans la chair s’il ne naît pas dans mon
âme ? L’inhabitation de Dieu dans l’âme est une expérience, une co-naissance, « une
naissance-avec », « Emmanuel », ce qui veut dire « Dieu avec nous » (Mt 1,23).
Dieu engendre son Fils dans notre âme. Ainsi devons-nous être unis par l’amour du
Saint -Esprit dans le Fils, et par le Fils connaître le Père et nous aimer en Lui et Lui en
nous avec leur amour réciproque.
Saint Jean, symbolisé par l’aigle dans l’art chrétien, a vu depuis l’éternité de Dieu son
dessein bienveillant de nous rendre fils dans le Fils pour nous donner sa Vie même.
Et ainsi Saint Jean s’exclame : « DIEU EST AMOUR ». (I Jn 4,16).


PRIONS : Très Sainte Trinité, source jaillissante qui a soif d’être bue, emporte-nous
dans le torrent de ta Miséricorde. Le Verbe éternel s’est fait chair, accorde-nous la
grâce du détachement et de la profonde humilité afin que tu naisses aussi dans nos
âmes.
Amen.

(1) LES SERMONS-MAÏTRE ECKHART/ Traduits et présentés par Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière/
Spiritualités vivantes. Albin Michel/ mars 2009
(2) Saint Maxime le Confesseur. Question 22, à Thalassios.

  Méditation du Dimanche 3 janvier 2021 – Saholy Rabiazamaholy

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