Prédication disponible en format audio.
L’homme est plus grand que ses fautes et que ses crimes. La foi chrétienne élargit le cœur et le regard de l’homme sur lui-même et sur les autres.
En cette Année de la miséricorde, les chercheurs de Dieu sont exhortés à bénéficier du pardon du Seigneur Jésus et à annoncer à leurs proches la possibilité de renaître de nouveau.
À l’aurore de cette année 2016, nous présentons nos meilleurs vœux. Avons-nous pensé à nous souhaiter la miséricorde ? C’est quoi une « bonne année » ? Une « bonne année » n’est-elle pas une année de renaissance et de nouveauté ?
Une nuit, Nicodème, un notable en Israël, est allé rencontrer Jésus. Il avait envie d’autre chose. Assoiffé de vérité, il tenait à écouter le Maître. « Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit »[1], lui révèle Jésus de Nazareth.
L’Église n’est pas une Église de purs et de parfaits. L’Église est formée de pécheurs transformés qui ont rencontré Jésus dans les ténèbres comme Nicodème et qui sont nés de nouveau par la grâce de l’Esprit-Saint.
Une « bonne année » est une année où nous rencontrons Jésus en vérité, avec le poids de nos fautes, parfois capturés par le mal et le malin. Dans cette rencontre, Jésus nous rend libre et il nous ouvre un chemin inédit. Alors notre esprit et notre corps changent ; ils deviennent doux, lumineux, bienveillants, sages, transfigurés, forts.
C’est en prison que le père Lataste a découvert les merveilles de Dieu qui changent le coupable en homme libre par l’aveu des fautes et le pardon des péchés.
Le père Lataste (1862-1869), dominicain, apôtre dans la prison de Cadillac en Gironde, déclarait à propos des femmes détenues qui s’étaient tournées vers Jésus : « On les croit coupables. – Il n’en est rien. Elles le furent, il est vrai, mais depuis longtemps elles ont cessé de l’être ; et si un jour elles ont failli, depuis longtemps déjà elles ont reconquis dans les larmes et dans l’amour de Dieu une seconde innocence … Oui, elles furent coupables, mais Dieu ne nous demande pas ce que nous fûmes, il n’est touché que de ce que nous sommes … Pensez-vous qu’au ciel S. Augustin soit moins près de Dieu pour avoir péché dans sa jeunesse, ou Madeleine moins aimé pour avoir tant failli ? »[2].
Bonne année 2016 à tous les chrétiens, pécheurs condamnés à cause de leurs fautes et graciés par la miséricorde divine.
Bonne année 2016 à ceux qui délaissent les attitudes à la mode –suffisance, cynisme, sentiment de supériorité- pour se tourner humblement vers le Seigneur, riche en miséricorde.
Bonne année 2016 à tous les chrétiens, prophètes de bonheur, qui annoncent la miséricorde divine dans leur entourage.
Oui, une bonne et sainte année 2016 est possible, riche en nouveauté, liberté et rayonnement !
[1] Évangile selon saint Jean 3, 7-8.
[2] Monique Longueira. Le père Jean-Joseph Lataste, dominicain, apôtre des prisons. Paris. Nouvelle Cité. 2012. P. 47. Sermon 96.
Fr. Manuel Rivero O.P. – Temps de l’Avent 2015