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« Marie dans le ciel prie pour nous tous ; elle répand sur la terre tous les trésors de grâces qu’elle reçoit de Dieu et de son Fils. »

Le 13 Mai 1981, à 17 heures, sur la place Saint-Pierre à Rome, devait se tenir l’habituelle Audience Générale du mercredi.

Au cours du second tour de la place, on entendit des coups de feu tirés contre le Pape Jean-Paul II. Ali Mehmet Agca, un tueur professionnel, tire avec un pistolet, blessant le Saint-Père au ventre, au coude droit et à l’index. « Un projectile traversa le corps et tomba entre le Pape et moi » nous dit Mgr Stanislaw DZIWISZ. « J’entendis deux coups. Les balles blessèrent deux autres personnes. Je fus épargné, bien que leur force était telle qu’elles auraient pu traverser plusieurs personnes. Je demandai au St Père :

            Où ?

Il me répondit :

Au ventre.

Vous avez mal ?

Il répondit :

J’ai mal.

C’est à cet instant qu’il commença à s’affaisser.

Me trouvant derrière lui, je pouvais le soutenir. Il perdait ses forces.

Au cours du trajet, le Saint-Père était encore conscient ; il perdit connaissance en entrant dans la polyclinique GEMELLI. Tant que cela fut possible, il pria à voix basse.

A partir de ce moment, une énorme responsabilité pesa sur les médecins. Le chirurgien, le Professeur Francesco CRUCITTI, eut un rôle particulier. Il me confia par la suite, que ce jour-là, il n’était pas de service. Il se trouvait chez lui mais une force mystérieuse l’avait poussé à se rendre à la Polyclinique. Au cours du trajet, il apprit par la radio la nouvelle de l’attentat.

Immédiatement, il proposa de réaliser l’intervention, d’autant plus que le chef du service de chirurgie, le Professeur CASTIGLIONI, se trouvait à Milan et arriva à la polyclinique vers la fin de l’intervention.

La situation était sérieuse. L’organisme avait perdu beaucoup de sang. Le professeur CRUCITTI était assisté par d’autres médecins. La salle d’opération était pleine de monde. Le sang destiné à la transfusion n’était pas adapté. Toutefois, à la Polyclinique, on trouva des médecins du même groupe sanguin qui, sans hésiter, donnèrent leur sang au Saint-Père pour sauver sa vie.

 

A un certain moment, le Dr BUZZONETTI se tourna  vers moi, me demandant d’administrer l’Onction des Malades, car celui-ci était dans un état très grave : la pression diminuait et le pouls se sentait à peine. La transfusion le ramena  alors à une condition dans laquelle il était possible de débuter l’intervention chirurgicale qui se présentait comme extrêmement compliquée. L’opération dura cinq heures et vingt minutes. De minute en minute, toutefois, les chances de survie du Saint Père augmentaient.

 

Après l’intervention chirurgicale, le Saint-Père fut transféré dans une salle de réanimation. Les médecins craignaient une infection et d’autres complications. Après avoir repris connaissance, le Saint-Père demanda :

  • Avons-nous récité Complies ?

Nous étions désormais au lendemain de l’attentat. Pendant deux jours le Pape souffrit beaucoup, mais ses chances de survie augmentaient elles aussi. Il demeura en réanimation jusqu’au 18 Mai.

Le premier jour après l’opération, le Saint-Père, reçut la Sainte Communion et, au cours des jours qui suivirent, il participait, depuis son lit, à la Concélébration Eucharistique.

Le lendemain matin, 17 Mai, le Saint-Père enregistra un bref discours. Il s’agissait de paroles de remerciement pour les prières de nombreux fidèles, le pardon pour l’auteur de l’attentat et d’abandon à la Madone.

L’attentat avait uni l’Eglise et le monde autour de la personne du Saint-Père. Ce fut le premier fruit de sa souffrance.

Le même jour, arrivèrent les Experts : deux médecins provenant des Etats-Unis, un de France, un d’Allemagne, un d’Espagne et un de Cracovie. Ils prononcèrent un avis positif, tant sur l’état de santé du Saint-Père que sur l’administration des soins médicaux.    Une semaine après l’attentat, nous commençâmes à associer avec insistance la date de l’attentat aux apparitions de Fatima. Avec une fréquence toujours plus grande, on se mit à parler de la guérison miraculeuse rendue possible par l’intercession de la Madone de Fatima.

Le 27 Mai, le Saint-Père se sentait fatigué. Il se plaignait d’une douleur au cœur. Son état s’aggravait. Il fut soumis à un contrôle approfondi. Pendant toute la nuit, les cardiologues veillèrent.

Le 28 Mai – solennité de l’Ascension – l’état de santé du Saint Père s’améliora.

Ce jour-là, à 0h40 du matin, s’éteignit le Primat WYSZINSKI.

Le dimanche 31 Mai à 17 heures, par le biais de radio Vatican, le Pape participa à la cérémonie funéraire du Primat. Alors que se déroulait la liturgie des funérailles, il célébra sa propre Messe à la polyclinique GEMELLI. Après l’Eucharistie, il dit : « Il me manquera. Une longue amitié m’unissait à lui, j’avais besoin de sa présence ».

Le matin du 1er Juin, comme toujours, le Pape se consacra à la méditation et à la prière.

 

De retour au Vatican, après avoir traversé la place Saint-Pierre, le Pape se dirigea vers la Basilique. Dans la cour Saint Damase, il déclara aux cardinaux et employés de la Curie présents : « J’ai fait une visite à Saint-Pierre pour lui dire merci d’avoir voulu laisser en vie son Successeur. – J’ai fait une visite aux tombes de Paul VI et de Jean Paul Ier  parce qu’à côté d’elles, il y aurait pu déjà avoir une troisième tombe ».

 

Le 20 juillet commença le procès contre l’auteur de l’attentat. La question était délicate pour le Saint-Père et pour le Siège Apostolique. Le Pape avait pardonné, mais la Justice Italienne devait suivre son cours.

 

Le 15 Août – solennité de l’Assomption de la Madone – fut le premier jour depuis l’attentat où le Saint Père pu se sentir complètement libre des soins des médecins et de l’hôpital. En ce jour le Saint Père put ressentir de manière particulière la bonté, l’attention et la protection de la part de la Très Sainte Mère.

 

« J’ai été témoin de la visite du Saint-Père à Ali Agca en prison nous dit encore Mgr DZIWISZ. Le Pape lui avait  déjà pardonné publiquement dans son premier discours après l’attentat. Je n’ai pas entendu un mot de demande de pardon de la part du prisonnier.

Seul le mystère de Fatima l’intéressait – troublé qu’il était par la force qui l’avait dépassé. Il avait bien visé, mais sa victime était restée en vie. »

 

Au cour de l’Année du Grand Jubilé, le Saint Père a adressé une lettre au Président de la République Italienne pour qu’Ali Agca  soit libéré : cette demande, ainsi que vous le savez, a été acceptée par le Président Carlo Angélo CIAMPI.

Le Saint Père a accueilli avec soulagement la sortie de prison d’Ali Agca. Plusieurs fois il avait reçu sa mère et ses proches. Souvent il demandait de ses nouvelles aux aumôniers de prison.

Ce sang versé sur la place Saint-Pierre, sur le lieu du martyre des premiers chrétiens, était peut-être nécessaire. Le Saint Père lui-même disait à ce propos :

« Je ne puis penser à tout cela sans émotion. J’éprouve envers tous une immense gratitude. Envers tous ceux  qui se sont réunis en prière le 13 Mai. Envers tous ceux qui ont persévéré dans la prière pendant toute cette période… Je suis gré au Christ Seigneur et à l’Esprit Saint qui, par cet évènement qui eut lieu le 13 Mai à 17h17, place Saint-Pierre, a inspiré la prière à tant de cœurs. Pensant à cette grande prière, je ne peux oublier les paroles des Actes des Apôtres qui se réfèrent à Pierre : « La prière de l’Eglise s’élevait pour lui vers Dieu sans relâche » (Ac.12,5 ; 7 octobre 1981).

 

Méditons avec Saint Jean Paul II et Notre Dame de Fatima.

Prions les uns pour les autres, les uns avec les autres.

Demandons à Saint Jean Paul II de nous apprendre à pardonner.

Rendons grâce à Dieu pour Lui et avec Lui soyons les témoins  de la Parole.

« Si la parole n’a pas converti, c’est le sang qui convertira » nous dit le Cardinal

WOJTYLA ( St Jean Paul II)

 

Noéline FOURNIER LAÏC.

 

PS : Les deux petits bergers de Fatima, Jacinta et Francisco Marto, témoins des apparitions de la Vierge, seront canonisés le 13 mai prochain par le Pape François lors de son voyage en ce sanctuaire marial du Portugal.

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