Prédication disponible en format audio.

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 45-57)

Bonjour à tous ceux et celles qui nous suivent sur le Facebook et le site de jevismafoi.com, sans oublier les auditeurs et auditrices de radio Arc en Ciel. Avant de commencer, nous demandons à Dieu de nous envoyer son Esprit Saint afin de nous aider à bien méditer, à ouvrir nos yeux et nos oreilles de chair pour que nous puissions accueillir sa Parole sous le regard de la foi.

La méditation :

Le texte de l’évangile du jour, extrait de l’Evangile selon Saint Jean, est la conclusion du procès religieux de Jésus qui se termine par la sentence de Caïphe, le grand prêtre : « Vous n’y comprenez rien vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas (Jn 11,50) ». Cette sentence est approuvée par tous les membres du Sanhédrin, le grand Conseil des Juifs. L’évangéliste constate qu’il ne dit pas cela de lui-même, mais que c’est le prophète de Dieu qui parle. Cependant l’auteur prend quand même soin d’ajouter : « Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés (Jn 11,52) ». La mission de Jésus est ici clairement annoncée : rassembler tous les enfants de Dieu pour qu’ils soient un seul peuple, avec un unique Père et un seul pasteur : le Christ.

Le sacrifice du Christ a un effet « cathartique », c’est-à-dire qu’il purifie ceux qui mettent leur espérance en lui. Mais de quelle impureté il est question ? Très souvent dans l’Ancien Testament l’impureté est souvent évoquée en cas d’idolâtrie que les prophètes rapportent en termes de « prostitution », l’image le plus souvent évoqué est celle de la femme qui trompe son Mari et se tourne vers d’autres hommes. A ce moment-là, Dieu s’éloigne du peuple et le laisse libre de choisir son chemin. La conséquence de cette infidélité, de la désobéissance est que le malheur frappe le peuple et que sans l’intervention de Dieu celui-ci serait perdu, comme le dit Saint Paul : « Oui, détresse et angoisse pour tout homme qui commet le mal. Rm 2,9 ».

Dans notre Evangile, le sujet qui est débattu par les membres du grand Conseil est aussi le salut du peuple. Pour que celui-ci soit sauvé, il est urgent de définir un coupable, un fauteur de troubles et de le sacrifier afin d’apaiser la colère du peuple qui aboutirait à une révolte. C’est ici que la première partie de l’Evangile de Jean se clôt, par la sentence de mort ordonnée par Caïphe. L’autre procès au chapitre 19, ne sera que la confirmation de cette première décision. Pourtant l’évangéliste y voit là une bonne nouvelle, une raison de se réjouir, car la mort de Jésus aboutira à la naissance d’un peuple nouveau, affranchi de toute peur, souverainement libre et ardent d’annoncer l’Evangile du salut à tous les hommes. Comment cela se fera-t-il ?  En mourant le Christ nous communique sa vie : « Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, « inclinant la tête, il remit l’esprit » (Jn 19,30 ». Ce terme « remit l’esprit » peut se comprendre comme il remit son esprit à Dieu, mais il y a une autre interprétation possible : il donne son esprit aux hommes, il donne l’Esprit Saint à ceux qui souhaitent participer à sa vie, car « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63)…

Ce temps de carême est pour nous chrétiens, un appel de l’Eglise épouse du Christ et de l’Esprit à « venir » au Christ, à se donner à lui pour recevoir sa vie. Le livre de l’Apocalypse en conclusion affirme ceci : « L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désirent, qu’ils reçoivent l’eau de la vie, gratuitement. Ap 22,17 ». Pour mieux recevoir l’eau de la vie, nous sommes appelés à nous « vider » du vieux vin acide que sont nos péchés, la désobéissance, nos révoltes contre Dieu et l’Eglise, nos certitudes et convictions. Le temps du carême est un temps de pause dans une vie où notre esprit est constamment occupé ou préoccupé. C’est le temps pour s’isoler dans sa chambre ou dans une église pour entendre Dieu qui nous parle dans le secret de nos cœurs. En retrouvant Dieu, nous nous retrouvons nous même et comprenons que notre vie ne se résume pas à nos activités. Notre identité profonde est à chercher en Dieu, dans notre filiation à lui. Un jour nos activités cesseront, nos yeux se fermeront sur la beauté de ce monde et sur nos proches pour nous ouvrir à une beauté bien supérieure. Nous serons accueillis par celui qui nous aime, il nous introduira dans sa maison, où nous aurons le bonheur de retrouver ceux qui nous ont précédés dans la mort.  Ce temps du carême nous rappelle l’unique nécessaire : que le meilleur est à venir et que dans l’attente de cette grande joie, nous devons tout faire afin de nous y préparer. Pour recevoir la plénitude de la joie, nous avons en cette vie à nous mettre à l’écoute du bon pasteur « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! (Mt 17,5) ». Si Dieu le Père nous indique que Jésus est la source de sa joie, cela vaut aussi pour nous.

 

Prions :

Seigneur Jésus donne-nous de toujours mettre notre espérance en toi qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Apprends-nous à demander pardon à nos frères et sœurs, mais aussi à recevoir leur demande de pardon. Ouvre nos yeux et nos esprits afin que nous puissions te voir dans l’autre, dans nos frères et nos sœurs, et même dans ceux que nous appelons nos ennemis.

Le samedi de la 5ème semaine de Carême – 9 avril- Erick BERNON, laïc

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