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Joseph, modèle de délicatesse…    

          Dans tout le Nouveau Testament, Joseph, le « Père de cœur » de Jésus, n’apparaît que dans les Evangiles : sept fois en St Matthieu (Mt 1,16.18.19.20.24 ; 2,13.19), cinq fois en St Luc (Lc 1,27 ; 2,4.16 ; 3,23 ; 4,22), deux fois en St Jean dans l’expression « Jésus, le fils de Joseph » (Jn 1,45 ; 6,42)  et jamais en St Marc.

          St Matthieu nous le présente tout de suite comme « Joseph, l’époux de Marie » (Mt 1,16). Et juste après, il revient un peu en arrière et écrit : « Marie était fiancée à Joseph : or, avant qu’ils eussent mené vie commune », et donc avant la célébration du mariage, « elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit » (Mt 1,18-19)…

          La Bible de Jérusalem écrit en notes : « Les fiançailles juives étaient un engagement si réel que le fiancé était déjà appelé « mari » et ne pouvait se dégager que par « une répudiation » ».

          Grandeur de cœur de Joseph : il « respecte en Marie l’œuvre de Dieu » (P. J. Radermakers), et projette de se retirer, de s’effacer pour la laisser accomplir sa vocation avec son Seigneur… Mais comme ils étaient fiancés publiquement en obéissance à la Loi, il fallait bien, pour la quitter, une démarche officielle conforme à cette même Loi. Mais Joseph ne voulait pas rendre publique cette maternité de Marie survenue avant leur mariage officiel, car il ne pressentait que trop bien tous les mensonges et toutes les calomnies qui ne pourraient que surgir face à de telles apparences si « claires », si « évidentes », si facilement explicables ! On perçoit déjà, dès le début de l’Evangile, à quel point « juger sur les seules apparences » (Jn 7,24) peut, avec ce Dieu invisible si déroutant, si peu « conventionnel », aboutir à des catastrophes… « Etudie ! » disent les Pharisiens à Nicodème, Docteur de la Loi, et donc spécialiste des Ecritures… Quel affront… « Et tu verras que ce n’est pas de la Galilée », où était située la petite bourgade de Nazareth où Jésus avait passé toute son enfance, « que surgit le prophète » (Jn 7,52). Eh oui ! Michée annonçait la naissance du Messie à Bethléem (Mi 5,1)… Mais ces Pharisiens ne savaient pas que « Jésus, le Nazoréen » (Mt 2,23 ; 26,71), était justement né à Bethléem à l’occasion d’un recensement ordonné par les romains… Ne diront-ils pas aussi à son sujet : « Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? N’a-t-il pas pour mère la nommée Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? » (Mt 13,55-56). Eh non ! Bien que Joseph ait accompagné Marie depuis les tout débuts, prenant la décision d’aménager une étable où elle pourrait accoucher au mieux, organisant ensuite la fuite en Egypte au milieu de la nuit, se montrant ainsi « Père de Cœur » de Jésus en tant de circonstances, « ce qui a été engendré en Marie vient de l’Esprit Saint » (Mt 1,20) et non de lui…

          Joseph décide donc d’accomplir cette démarche officielle de répudiation en secret en « délivrant à sa fiancée un billet de divorce en présence de deux témoins » (P. Louis Pirot), comme la Loi le demandait. Et nul doute qu’il allait bien choisir ces deux témoins pour qu’ils soient, dans la discrétion, dignes de sa confiance…

          Joseph se révèle ainsi tout à la fois « juste » par son obéissance à la Loi, et « juste » par son humilité, sa délicatesse, ses prévenances, en fait son amour pour Marie, un amour qui demeure envers et contre tout…

          Telle est la vraie obéissance, de cœur, une obéissance qui ne cessera de se manifester tout au long de sa vie…

Prions

          A l’exemple et à la prière de Joseph, apprends-nous, Seigneur, la vraie obéissance, non pas celle qui est dure, intraitable, sans pitié, exigeant des autres ce que nous avons tant de mal à mettre en pratique pour nous-mêmes… Apprends-nous cette « obéissance de la foi » (Rm 1,5) que le Christ a lui-même vécu, « obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix » (Ph 2,8), et cela pour notre salut à tous, en humble Serviteur de tous, pour « le meilleur » et le bonheur de nous tous…

Méditation du lundi 22 février 2021 – Diacre Jacques Fournier

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