Prédication disponible en format audio.

« Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jn 13,1).

              Jésus dîne avec ses douze disciples, repas de fête à l’occasion de la Pâque juive, qui célèbre la libération des Hébreux d’Égypte.

              Ce jour-là, le prêtre lave les pieds de quelques participants comme Jésus lui-même l’a fait.

« Sachant que le Père lui avait tout remis entre les mains et qu’il était venu de Dieu et qu’il s’en allait vers Dieu, il se lève de table, dépose ses vêtements, et prenant un linge, il s’en ceignit. Puis il met de l’eau dans un bassin et il commença à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint » (Jn 13,3-5).

Geste de purification, mais aussi d’humilité que, des quatre Évangiles, celui de Jean est le seul à rappeler, et qui à l’époque était confié aux esclaves.

              Jésus procède ensuite au partage du Pain et du Vin, se donnant lui-même en sacrifice : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».

              Marie contemple ce qui est en train de s’accomplir, c’est-à-dire le Sacrifice du nouvel Isaac.

              Aujourd’hui, Jésus s’est fait Lui-même sacrifice offert. Il va se livrer dans le « jusqu’au bout de l’Amour ».

              Dans toutes nos vies il y a un passage : passer du moment où nous donnons notre cœur à Dieu, au moment où il nous faut, nous aussi, nous livrer, nous laisser prendre.

              Jésus, dans le « jusqu’au bout de la souffrance », s’est livré jusqu’au bout dans l’amour. Ce n’est pas la souffrance qui sauve, fût-elle celle de Jésus, c’est son obéissance libre, dans l’Amour au Projet du Père, à la Volonté de son Père, qui veut que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1Tm 2,3). Une obéissance sans faille, fût-elle au travers de la pire souffrance. Le monde aurait pu être sauvé sans la souffrance de la Croix mais non pas sans le « jusqu’au bout de l’Amour » que la Croix rend manifeste : « Tout fils qu’il était, il apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance » (Hb 5,8). Dans cette folie d’amour, Dieu s’est livré en Jésus jusqu’à la mort.

              Marie est là. Il lui est demandé maintenant, non plus seulement de donner Jésus, mais de le livrer, d’entrer dans la Com- Passion, c’est-à-dire dans le partage de la souffrance, et surtout dans le partage de l’obéissance. Là est la Compassion Véritable.

              Compatir n’est pas s’apitoyer sur la souffrance de l’autre. C’est à la fois partager sa souffrance et, en même temps, pressentir, si Dieu nous en donne la grâce, le projet d’amour et de miséricorde qui s’accomplit sous nos yeux, au travers de la souffrance et d’y acquiescer.

              La Compassion a toujours un aspect prophétique. Elle est toujours Acte de Foi radicale, par-delà les apparences.

              Marie se tient là, dans une Communion combien douloureuse et obscure, mais totale, au dessein d’amour du Père pour le Salut du Monde.

              La souffrance n’a aucune valeur en soi, mais la souffrance partagée avec celle du Christ dans sa Passion est un don merveilleux et une marque d’amour.

              « Nous devons faire les choses mieux que les gens du monde, puisque nous les faisons pour Jésus. Quand cela nous semble difficile, nous devrions demander à Jésus une goutte de son précieux sang », nous dit Mère Teresa.

              Jésus est venu nous apporter la Bonne Nouvelle que Dieu nous aime, que Dieu est Amour, qu’Il t’aime et qu’Il m’aime. « Le Père lui-même vous aime »(Jn 16,27)…

              Dieu nous aime d’un amour tendre. C’est tout ce que Jésus est venu nous enseigner : le tendre amour de Dieu. « Je t’ai appelé par ton nom : tu es à Moi » (Is 43,1).

              Selon les mots même du Saint Père, chacun de nous doit être capable de « laver ce qui est sale, réchauffer ce qui est tiède, fortifier ce qui est faible, illuminer ce qui est sombre. » Nous ne devons pas avoir peur de proclamer l’amour du Christ et d’aimer comme il a aimé.

              Là où Dieu est, il y a l’amour ; et là où l’Amour est, il y a toujours une possibilité de servir. Le Monde est Aimé de Dieu.

 

BONNE MÉDITATION.

 Méditations Carême 2020 – Jeudi Saint 9 avril 2020 – Noëline Fournier, Laïc

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