Prédication disponible en format audio.

Un jour, Jésus entre dans un sanctuaire païen de guérison, dédié à l’idole Asklépios, dieu de la médecine. En son centre, se trouvait un bassin rempli d’eau. Parmi « la multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et d’impotents », « il y avait là un homme qui était infirme depuis trente huit ans ». Tous « attendaient le bouillonnement de l’eau », car ils croyaient que le premier qui y entrerait juste après serait guéri par Asklépios… L’infirme, bien sûr, savait bien qu’il n’y arriverait jamais… « Jésus, le voyant étendu et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : « Veux-tu guérir ? » »… L’Amour a fait les premiers pas vers cet homme, le rejoignant dans son désir de vivre et de vivre pleinement…  Mais cet infirme ne le connaît pas, il ne sait pas « qui » il est et donc, ne le prie pas, ne lui demande rien… Pire, il espère toujours qu’Asklépios le guérira et il pense que Jésus va l’aider à être enfin le premier à descendre dans l’eau au bon moment… « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau vient à être agitée, et le temps que j’y aille, un autre descend avant moi ». Mais « Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Et aussitôt, l’homme fut guéri ; il prit son grabat et il marchait » (Jn 5,1-9).

          Telle est la totale gratuité de Dieu à l’égard de tous les êtres humains, quels qu’ils soient, où qu’ils soient… A travers cet homme, il révèle comment il ne cesse de prendre l’initiative dans nos vies, pour notre bien à tous, alors même que nous pouvons ne pas le connaître, que nous ne lui demandons rien, et donc que nous n’attendons rien de lui…

          Un autre jour, Jésus se rendit pour la première fois « dans une ville appelée Naïn… Quand il fut près de la porte de la ville, voici » qu’en sortait un convoi funéraire : « on portait en terre un mort, un fils unique dont la mère était veuve ». Cette femme n’avait encore jamais vu Jésus, elle ne le connaissait pas et donc ne lui demandait rien. Elle était totalement perdue dans son chagrin… Mais l’Amour, encore et toujours, va faire les premiers pas vers elle… « En la voyant, le Seigneur fut bouleversé jusqu’au plus profond de lui-même et lui dit : « Ne pleure pas. » Puis, s’approchant, il toucha le cercueil, et les porteurs s’arrêtèrent. Et il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi. » Et le mort se dressa sur son séant et se mit à parler. Et il le remit à sa mère » (Lc 7,11-15)… Ce mort ne pouvait bien sûr ni prier, ni faire quoique ce soit, ni demander quoique ce soit… Tout n’est que le fruit de la totale gratuité de Dieu à son égard et à l’égard de sa mère, pour leur seul bien à tous les deux…

            Ainsi est Dieu, ce Tout Autre que rien ni personne ne pourra empêcher d’être ce qu’il est, et il est Amour, Pur Amour, ne cherchant toujours et partout que le meilleur pour tous les hommes qu’il aime, tous, sans aucune exception… En effet, écrira St Paul, « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous » (1Tm 2,3-6)…

          Ainsi, du côté de Dieu, son Amour est déjà donné à tous,  et cela pour le seul bien de tous… « N’avons-nous pas tous un Père unique ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés » (Ml 2,10) ? Ainsi, « votre Père qui est aux cieux », dit Jésus, « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5,45). En effet, « le Seigneur Dieu est un Soleil, il donne la grâce, il donne la gloire » (Ps 84(83),12) en donnant « l’Esprit de la grâce » (Hb 10,29), « l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu » (1P 4,14), c’est-à-dire ce qu’il est en lui-même puisque « Dieu est Esprit » (Jn 4,24)… C’est par ce Don qu’il frappe avec douceur à la porte de tous les cœurs, avec comme seul objectif le bonheur de tous… « Seigneur Sabaoth, heureux qui se confie en toi ! » ((Ps 84(83),13)…

Prions

« Puisque nous célébrons aujourd’hui la mémoire de la Très Sainte Vierge Marie, accorde-nous, Seigneur, par son intercession, le bonheur de vivre dès maintenant en ta présence et d’avoir part un jour à la plénitude de ta grâce. Nous te le demandons, Père, par Jésus, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui vit et règne avec toi dans l’unité d’un même Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. »

Lundi de la 1ere semaine de l’Avent – 28 novembre 2022 – Diacre Jacques FOURNIER

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