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            « Parler de l’espérance, c’est dire la place que tient l’avenir dans la vie religieuse du peuple de Dieu, un avenir de bonheur auquel sont appelés tous les hommes », car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4). « Les promesses de Dieu ont révélé peu à peu à son peuple la splendeur de cet avenir qui ne sera pas une réalité de ce monde, mais « une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste » (He 11,16) : « la vie éternelle » où l’homme sera « semblable à Dieu » (1Jn 2,25 ; 3,2).

            Ce sont la confiance en Dieu et en sa fidélité, la foi en ses promesses qui garantissent la réalité de cet avenir (cf. He 11,1) et qui permettent au moins d’en deviner les merveilles. Il est dès lors possible au croyant de désirer cet avenir ou, plus précisément, de l’espérer. En effet, la participation à cet « avenir indubitable », qui vient à nous par cette mort certaine qui nous attend tous à la fin de notre vie sur terre, « reste problématique », spontanément incertaine à nos yeux, « car elle dépend d’un amour fidèle et patient qui est une exigence difficile pour une liberté pécheresse », et nous sommes tous des pécheurs, d’une manière ou d’une autre (Rm 3,9-12.23)…

            « Le croyant ne peut donc absolument pas se fier à lui-même pour atteindre cet avenir. Il ne peut que l’espérer, dans la confiance, du Dieu en qui il croit et qui peut seul rendre sa liberté capable d’aimer. C’est enracinée ainsi dans la foi et dans la confiance que l’espérance peut se déployer vers l’avenir et soulever de son dynamisme toute la vie du croyant » (P. Jean Duplacy, Vocabulaire de Théologie Biblique col 381).

            Tout dépend alors de ce « Dieu en qui il croit ». Or Dieu s’est pleinement révélé en Jésus Christ, « Verbe fait chair » (Jn 1,14), « lui qui était de condition divine » et qui, « devenu semblable aux hommes, a été reconnu comme un homme à son aspect » (Ph 2,6-7). Mais celles et ceux qui l’ont regardé de tout leur cœur ont reconnu en Lui « le resplendissement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être » (Hb 1,3). Face à ce « resplendissement », Pierre est tombé à genoux, prenant conscience au même moment, dans l’éclat de cette Lumière, de la vérité de son être blessé : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (Lc 5,8). Peu après, une « femme pécheresse » vivra la même expérience, mais elle prendra aussi conscience, au même moment, que « ses péchés, ses nombreux péchés lui ont été pardonnés »… Placée juste « derrière » Jésus, « à ses pieds », elle se retrouvera alors « tout en pleurs, et elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes », larmes de reconnaissance, de gratitude, bouleversée de recevoir tant d’amour après avoir commis tant de fautes (Lc 7,36-50)… Elle vivait en son cœur « le don gratuit » (Rm 6,23) du « pardon des péchés », et avec lui celui d’une Plénitude d’Être, de Lumière et de Vie jusqu’alors insoupçonnée… Comblé par cette Lumière au Jour de la Transfiguration de Jésus, Pierre ne pourra que dire : « Maître, il est heureux que nous soyons ici » (Lc 9,33).  Tel est le bonheur que le Père veut offrir à tout homme son enfant, « créé à son image et ressemblance » (Gn 1,26-28)… « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), l’Esprit de Lumière, dont le fruit est la joie (Ga 5,25)… Un jour, « Jésus tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint et dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants, et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir » (Lc 10,21). En effet, « le Père m’a lui-même prescrit ce que j’avais à dire et à faire connaître… Et je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 12,49-50 ; 15,11)…

            Et tout cela est pour nous, pécheurs, le fruit « des entrailles de Miséricorde de notre Dieu » (Lc 1,76-79), ce Dieu, Père de Jésus Christ et Père de tout homme, dont « l’Amour Inconditionnel » (Pape François, 14/06/2017) prend inlassablement, face à notre misère, le visage d’une Miséricorde surabondante et sans limite…

            Alors, en quel Dieu croyons-nous ? Qui Est-il pour nous, et donc pour tous ceux et celles qui nous entourent puisque « Dieu est unique » (Dt 6,4), éternel, toujours égal à Lui-même, et qu’il « ne fait pas acception des personnes » (Ac 10,34 ; Rm 2,11) ? De notre réponse, de cœur, en vérité, dépendra notre espérance en Lui… Celle de Saint Benoît est claire : « Ne jamais désespérer de la Miséricorde de Dieu » (Règle de Saint Benoît, ch 4, n° 74).

Prions avec le Psaume 25(24)

(1)       Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme,

(2)       vers toi, mon Dieu…

(4)       Seigneur, enseigne-moi tes voies,

            fais-moi connaître ta route.

(5)       Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,

            car tu es le Dieu qui me sauve.

            C’est toi que j’espère tout le jour

            en raison de ta bonté, Seigneur.

(6)       Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,

            ton amour qui est de toujours.

(7)       Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;

            dans ton amour, ne m’oublie pas.

(8)       Il est droit, il est bon, le Seigneur,

            lui qui montre aux pécheurs le chemin.

(9)       Sa justice dirige les humbles,

            il enseigne aux humbles son chemin.

(10)     Les voies du Seigneur sont amour et vérité

            pour qui veille à son alliance et à ses lois.

(11)     A cause de ton nom, Seigneur,

            pardonne ma faute : elle est grande.

(12)     Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?

            Dieu lui montre le chemin qu’il doit prendre.

(13)     Son âme habitera le bonheur,

            ses descendants posséderont la terre.

(14)     Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;

            à ceux-là, il fait connaître son alliance.

 

Le samedi après les Cendres – samedi 5 mars – Jacques FOURNIER, Diacre

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