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La Liturgie nous conduit encore à la personne de Jean le Baptiste après Noël.

Pourtant à la naissance de Jésus, Jean le Baptiste vient seulement de naître… Il y a donc dans la liturgie une volonté de souligner le rôle de Jean le Baptiste pour accueillir la naissance de Jésus, le Sauveur.

Et la venue de Jean le Baptiste est la dernière note de la symphonie des prophètes qui appelèrent sans cesse Israël à la conversion pour l’accueil du Messie. La liturgie nous rappelle ainsi que l’accueil de l’Enfant Jésus dépend de l’attention que nous donnons à l’appel à la conversion des prophètes. Si vous vivez Noël sans entendre ou en refusant d’entendre l’appel à la conversion qui vient des prophètes, vous passez à côté de la grâce de Noël.

En comparaison, l’homme célibataire qui s’enivrerait du sentiment amoureux pour une femme sans entendre l’appel de l’amour qui lui dit de donner sa vie pour cette femme, s’il n’entend pas cet appel, cet homme passe à côté de la raison de ce sentiment amoureux. D’ailleurs il ne manquera pas de s’enflammer pour une autre femme, puis peut-être encore une autre, etc… s’il ne cherche que l’ivresse du sentiment.

De la même manière Noël peut ne pas porter de fruit en nous si l’émotion légitime, la quasi magie de Noël, semblable à un sentiment enivrant comme le sentiment amoureux, ne laisse aucune place à l’appel à la conversion. Convertissez-vous!

Noël est déjà un combat car la nouvelle est insupportable pour le maître du mensonge que mentionne Saint Jean. Le Fils de Dieu se fait homme et nous apporte le salut. Le salut ne viendra pas sans notre conversion.

« Le menteur n’est-il pas celui qui refuse que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l’anti-Christ. »

L’émotion de Noël ne doit pas nous empêcher de reconnaître le Christ dans cet Enfant nouveau-né, c’est à dire Celui qui vient pour nous offrir le Salut, et non pas nous imposer le salut.

La correction que nous devons opérer dans nos vies est difficile car elle nous oblige à reconnaître ceux qui nous égarent selon l’expression de Saint Jean dans la première lecture. Ceux qui ne nous proposent pas la Paix de Noël comme la contemplation de l’amour et le chemin de conversion qui nous permet de répondre à cet amour, ceux qui omettent cette réalité de Noël, sont les instruments du menteur, par complaisance avec le monde, par paresse, par leur quasi mort spirituelle à différents degrés, ou simplement par ignorance. Nous parler d’amour sans nous parler de conversion nous égare.

Certes mais quel en est l’enjeu ?

Saint Jean nous en donne encore la réponse: « Et maintenant, petits-enfants, demeurez en lui ; ainsi, quand il se manifestera, nous aurons de l’assurance, et non pas la honte d’être loin de lui à son avènement. ». La venue de Jésus à Noël est le premier épisode pour parler en termes d’aujourd’hui, de sa venue à la fin des temps, de son retour en Gloire. Et nous pouvons ajouter que la venue de Jésus à Noël est le premier épisode de sa venue chaque jour dans l’Eucharistie car Jésus lui-même fait le lien entre sa venue chaque jour et sa venue à la fin des temps. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

Pour nous qui connaissons Noël, notre salut est engagé ou mal engagé en fonction de la façon dont nous accueillons Noël. La sensation de la Paix de Noël peut être utilisée par le maître du mensonge pour nous faire oublier que notre salut est en jeu, le nôtre et celui de tous nos frères en humanité. Il est impossible d’aimer les hommes en vérité et en même temps de rejeter l’appel à la conversion qui retentit à Noël.

L’amour aura le dernier mot comme il a le premier mot, comme dans les récits de Noël. Mais nous serons responsables de notre avant dernier mot et de celui que nous avons appris à dire à nos frères. Et son amour est tellement grand qu’il respectera notre avant-dernier mot. Dire le contraire est l’œuvre du menteur. Noël nous expose l’amour venu dans notre chair mais ne nous l’impose pas. De la même façon, l’amour nous sera encore proposé à la fin des temps mais pas imposé. Et beaucoup refuseront car ils auront écouté trop longtemps le maître du Mensonge.

En toute simplicité, regardons cet enfant comme la Paix et le Chemin de conversion vers Dieu qui nous sont proposés.

 

Prions:

Enfant Jésus, Roi d’Amour, je t’aime.

Je t’offre mon péché et mon désir de me convertir, de me laisser transformer par ta venue. Car je veux te voir, te reconnaître comme le Messie, mon Sauveur, comme ma lumière et ma vie.

Que la grâce de ta présence me fasse rejeter tout mensonge de ma vie, aujourd’hui et demain, pour que je discerne davantage les influences du maître du mensonge et pour que je réponde à ton appel pour l’Eternité.

Je veux dire « oui » à ton amour aujourd’hui, demain, chaque jour, le jour de ma mort et pour l’Eternité.

Amen.

 

Richard Clause, laic.

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