Prédication disponible en format audio.

En ce 4eme  dimanche de Carême, le dimanche de Lætare, l’évangile de Jean nous raconte un

Signe, la guérison d’un aveugle de naissance. Et le symbole qui nous est donné est celui de la Lumière.

Ainsi va la vie du Chrétien, passer des ténèbres à la lumière. « Le Verbe est la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant en ce monde », disait Saint Jean au début de son évangile.

Ainsi Jean nous rapporte comment un aveugle de naissance guéri par la parole de Jésus accède à la lumière de la foi, et comment cette guérison suscite l’aveuglement de son entourage. Guérir les yeux est une chose. Guérir le regard en est une autre. Nos yeux nous permettent de voir le monde, les personnes, les événements. Et parfois, malheureusement notre regard est fait de préjugés, au point qu’il nous arrive de regarder les gens et les choses avec un œil mauvais. Notre regard peut être source de conflit et de commérage (ladi lafé). Souvent le regard peut être le début d’une bagarre, on entend souvent pourquoi m’as-tu regardé ? Tout peut se jouer sur un regard. Comme le dit la chanson de Marc Lavoine « elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue… » et l’affrontement y commence :  « Ne me regarde pas…..baisse les yeux ». 

Le regard des disciples, qui n’est pas celui de Jésus, sur cet aveugle de naissance rejoint aussi notre manière de penser : « pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ?» C’est ce qu’on pensait en Israël : toute maladie ou infirmité provient d’un péché, même s’il a été commis par des parents. Et c’est parfois ce que l’on a souvent pensé ici à la Réunion, si l’enfant est né handicapé c’est qu’il porte le péché de la famille, du papa ou de la maman ou des ancêtres, alors depuis son enfance, l’enfant est condamné et mis à part de la société.

Jésus, lui, au contraire, regarde l’infirme, « l’handicapé » comme un frère à qui, en qui, par qui Dieu peut se manifester, il ne le juge pas, ne le condamne pas. D’ailleurs Saint Jean ne dit pas un aveugle mais un homme qui était aveugle. Jésus regarde ce qui fait notre humanité. Et ce regard donne confiance à l’aveugle. Il va se laver les yeux, et remplir son cœur de la lumière avec laquelle Jésus le regarde. Les yeux de son visage étaient aveugles mais pas les yeux de son cœur. Il a confiance en la parole de Jésus. En allant se laver avec de l’Eau, symboliquement cela nous rappelle encore notre baptême. Jésus fait participer l’aveugle à son plongeon dans la mort et à la lumière de sa résurrection.

Il va subir ensuite un véritable interrogatoire. D’abord « Comment se fait-il que tu voies ? Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? ». « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois » ; Réponse claire et simple, qui appelle une réponse de notre part « Comment tes yeux se sont ouverts à la foi en Jésus ? C’est peut-être une phrase entendue qui m’a bouleversé, ou l’exemple silencieux d’une personne, une sorte de clarté dans la nuit que je traversais, ou encore une parole de la Bible qui m’a brûlé le cœur… Chacun de nous a sa réponse personnelle.

Ensuite des questions sur l’identité de l’aveugle lui-même ? Est-ce bien toi ? où sont tes parents ? qu’ils témoignent « Est-ce bien votre fils ? »

Enfin, de l’aveugle, l’interrogatoire passe sur celui qui l’a guéri : qui est cet homme qui a guéri l’aveugle ? L’aveugle a retenu son nom : « L’homme qu’on appelle Jésus » (v. 11). Et il ajoute : « C’est un prophète » (v. 17). Les Pharisiens, sûrs d’eux-mêmes, ne peuvent admettre qu’un vrai prophète accomplisse une guérison le jour du sabbat, ils ne peuvent pas accepter cette réponse.

Dans la deuxième lecture de ce dimanche Saint Paul nous rappelle que le baptême fait des croyants des enfants de lumière : « Autrefois, vous n´étiez que ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière; vivez comme des fils de la lumière.» 

En ce temps de Carême : aveugles de naissance, guéris par le baptême, apprenons sans cesse à voir le monde, les choses de la vie, les autres, nous-mêmes, avec le regard du Christ et la même ouverture de cœur que cet homme. « Crois-tu au Fils de l´homme ?» Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?» Jésus lui dit : « Tu le vois, et c´est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui.

Au Soir de pâques, nous aurons nous aussi à répondre à cette question, alors sachons dès maintenant méditer au fond de notre cœur cette phrase du livre de Samuel dans la première lecture : « Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l´apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » que le Seigneur nous aide à porter nos croix en regardant les autres avec Amour et Joie. 

 

Samedi de la troisième semaine de Carême – 18 mars 2023 – Père Pascal GRONDIN

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