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Sur la Croix, Jésus-Christ meurt et remet l’esprit au Père. Mais l’œuvre de
Rédemption ne s’arrête pas à cet instant.
Pour les Hébreux, mourir c’est rendre le dernier souffle mais c’est aussi entrer
dans le séjour des morts, le Shéol.
La vie humaine est frappée par la mort depuis la chute du péché originel.
Dans la logique de l’incarnation, Jésus a vécu jusqu’au bout (cf. Ap 1,18 ; Ap 2, 8)
la condition de l’homme.
En descendant dans le Shéol, ce lieu de désolation éloigné des hommes et de
Dieu, il n’élude rien du sort de l’homme. Et Isaïe le prophète de dire : « Le monde
d’en-bàs se trouble à l’annonce de ta venue « …c’est donc vrai ! Tu as été blessé
comme nous ! Tu es devenu semblable à nous » (Is 14, 9-10).
Miguel de Unamuno, philosophe espagnol, a écrit : « L’homme paraissait
impensable sans la référence au divin, mais le divin tout autant, sans référence
d’un autre ordre à l’existence agonique de l’homme ».
C’est de cet état-là, de ce Shéol où la mort exerce sa puissance (cf. Ac 2, 24), que
Jésus va être « réveillé », relevé, ressuscité, pour nous.
C’est donc du séjour des morts que ressuscite le Christ.


L’iconographie orientale nous représente le Christ sortant et montant du gouffre
s ‘ouvrant dans la paroi d’un rocher représentant la porte des enfers.
Jésus sort victorieux de la mort en sortant des Enfers : là est le lieu de la
Résurrection victorieuse. Il a vaincu la mort en son terrain même. Le Seigneur
passe des Enfers au Ciel. La résurrection de Jésus manifeste son passage de ce
monde à son Père » (cf. Jn 13, 1).
Le Père arrache le Christ à la mort pour le faire passer à la gloire du Ciel, à la vraie
vie.
La victoire de Jésus sur la mort n’est pas simple victoire sur la mort biologique
mais une entrée dans la gloire : « Moi je suis le Premier et le dernier, le Vivant :
j’étais mort et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la
mort et du séjour des morts. » (Ap 1,17-18).
Saint Thomas d’Aquin explique qu’avant la Rédemption, le sein d’Abraham était
un lieu souterrain où vivaient les justes de l’Ancien Testament. Il souligne que
depuis la descente du Christ dans le shéol juif, il est un lieu paradisiaque où l’on
accède à la vision béatifique, c’est-à-dire à la vision bienheureuse de Dieu.

Fra Angelico (v 1400-1455), Descente du Christ aux enfers, 1437-1445, couvent
Saint Marc, Florence

L’agonie du Christ est un drame à la dimension d’une destinée : la sienne, et celle
de l’humanité. Il va de l’avant, victorieux et libérateur.
Fra Angelico présente dans son œuvre picturale « Descente du Christ aux
Enfers » une rencontre mouvementée : il invite à une jonction victorieuse entre
deux camps alliés, celle du Christ et celle des âmes en attente où la joie se mêle
à l’impatience.
Le Christ « passe » dans la mort, la lumière de vie s’infiltre dans les ténèbres et
fait éclater en plein jour la victoire de l’Amour divin.

PRIONS : Seigneur notre Dieu, accorde-nous par ton infinie miséricorde la grâce
de vivre toujours dans ta lumière et de quitter notre demeure d’ici-bas à la suite
de Saint Joseph dans les mêmes dispositions d’abandon à toi. Amen

 Méditation du Jeudi de Pâques, 8 avril 2021 Saholy Rabiazamaholy

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