Prédication disponible en format audio.

Nous voici dans la 3e semaine du Carême, période où nous continuons à demander au Seigneur de nous aider à nous convertir, à partager, à mieux prier. Avant même de vouloir le faire, c’est une grâce que nous pouvons demander à Dieu : « Toi qui est présent maintenant dans mes activités, à mes côtés, aide-moi à mieux prier, à partager, à me convertir. »

Parmi les grâces que nous demandons à Dieu, il y a aussi celle de la guérison, celle de l’âme et du corps. Tel est l’enjeu de la 1ère lecture d’aujourdhui.  Naaman, général syrien, est atteint d’une terrible maladie. Ses victoires militaires sont maintenant occultées par un ennemi plus sournois : la lèpre, qui ronge la peau et déforme les os. A cette époque, une telle maladie pouvait être considérée comme une malédiction : « Quel mal ai-je fait pour être puni d’une façon aussi dramatique ? » L’auréole de ses faits d’armes ne peut plus rien pour lui : le lépreux devient ainsi un homme maudit par les siens, un intouchable. Le succès est toujours fragile.

Contre toute attente, le salut et la guérison viendront d’une de ses esclaves, une jeune juive. L’action de Dieu se réalise ici de manière inattendue. Malgré son esclavage, elle se soucie de son maître et réussit à l’envoyer dans sa patrie. Là, il y rencontre le prophète Elisée. Le général est tout d’abord fortement réticent à suivre ses consignes. En effet, Elisée lui propose de se baigner sept fois dans le Jourdain. Mais le militaire désire plutôt un remède de cheval, une guérison spectaculaire : qu’Elisée se tienne « debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu » ; puis « agiter sa main au dessus de l’endroit malade » ; et hop, abracadabra, il « guérira ma lèpre. »

naaman la lèpre

Mais telle n’est pas la méthode choisie par le prophète de Dieu : il suffit de se baigner sept fois dans le Jourdain », ce que le général accepte finalement. Advient la guérison et sa confession de foi : « Je le sais désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël. »

Courageuse est la démarche de cet homme : rendu gravement invalide par sa maladie, il accepte un déplacement géographique fatiguant vers Israël. Courageux est son choix de suivre les paroles du prophète : habitué à donner des ordres, c’est lui qui suit maintenant et docilement ce qui lui est proposé. Il se fait violence en sortant de son schéma de pensée, pour se laisser conduire par l’élu de Dieu. Il reconnaît finalement que Dieu agit de manière simple, sans éclat : c’est le premier aspect de sa conversion. Même s’il est déstabilisé par cette pédagogie, il choisit la voie que Dieu lui trace par l’intermédiaire d’Elisée. A Noël, Dieu se situera dans la même ligne d’action : une présence discrète, mais réelle. Cette méthode divine nous déroute profondément car l’homme désire plutôt des miracles publics, comme l’indique la revendication de certains Juifs après la multiplication des pains : « Quel signe fais-tu donc pour qu’à sa vue nous te croyions ? » (Jn 6, 30).

Enfin, Dieu lui donne la foi à travers sa profession dans le Dieu unique, deuxième étape de sa conversion. Tel sera aussi l’objectif de Jésus en rencontrant d’autres lépreux et malades, dont le fameux Bartimée : « Ta foi t’a sauvé » (Mc 10, 52). Une guérison donnée de manière discrète qui aide à croire en Dieu Père de Jésus Christ : lorsque la maladie nous accable, c’est ce que nous demandons les uns pour les autres.

 

« Seigneur Jésus, aide-nous à croire que tu guéris encore aujourd’hui !
Guéris Seigneur, prends pitié de nous.
Penche-toi sur nos soucis, nos maladies et nos malades. Manifeste la puissance de ta résurrection encore aujourd’hui, dans nos vies.Amen. »

Père Pacsal CHANE TENG

 

Chemin de Carême, Lundi 9  Mars 2015

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