Prédication disponible en format audio.

Il y a quelques temps, j’ai eu la joie de confesser une personne qui n’avait pas reçu ce sacrement depuis longtemps. Elle avait abandonné la foi et la pratique religieuse pendant de nombreuses années et avait cherché l’absolu dans des activités et des pratiques dont elle avait honte aujourd’hui. Elle était un peu intimidée car elle ne savait pas comment s’y prendre ni par où commencer. Je lui ai donc expliqué qu’il suffisait qu’elle me dise tout haut, tous les péchés dont elle voulait demander pardon au Seigneur ; qu’il fallait les dire simplement, comme s’il elle s’adressait à Dieu ; puis, elle pourrait dire avec moi l’acte de contrition et enfin je lui donnerai l’absolution au nom du Seigneur. Nous fîmes ainsi et eûmes alors le dialogue suivant :

« – Mais alors, mon père, c’est, ça y est, c’est fini, il n’y a plus rien ? me dit-elle

– Bien sûr que c’est vrai ! Oui, il n’y a plus rien. Dieu a pris sur Lui toute votre honte, et tout votre peine. Vous n’avez plus à remuer toutes ces choses-là. C’est derrière vous maintenant. C’est fini.

– Ah mais c’est trop beau, mon père, si vous saviez comme je sens légère, j’ai l’impression d’avoir un cœur nouveau ! »

Oui, frères et sœurs, « c’est trop beau la confession » ! Alors écoutons l’appel que saint Paul nous adresse aujourd’hui : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » ! Allons nous confesser ! Déposons au pied de Jésus, c’est-à-dire dans l’oreille du confesseur, toutes ces fautes qui peuvent pourrir notre mémoire et entraver notre cœur. Oui, laissons-nous réconcilier avec Dieu ! Et pour vous encourager encore un peu, permettez-moi de répondre ici aux trois objections les plus courantes.

Première objection : « Je ne peux pas, j’ai trop honte ! Je ne peux pas dire mes péchés à un homme. »

C’est vrai le prêtre est un homme, c’est même un pécheur exactement comme moi. Mais ce pécheur comme moi, il agit comme instrument vivant du Seigneur. C’est pourquoi ce qu’il entendra lors de la confession ne sera jamais divulgué en dehors. Son secret est absolu, sans aucune exception. Cela signifie qu’il ne pourra jamais dire quoi que ce soit qui permettrait d’associer un péché avec une personne précise. C’est absolument interdit.

Mais je voudrais ici apporter une réponse plus subjective. Si vous avez fait un péché dont vous avez bien honte, n’allez surtout pas croire que vous dégouterez le prêtre ou qu’il va vous juger. En réalité, c’est plutôt l’inverse qui se passe dans son cœur. Il admire le pécheur qui arrive à confesser sa faute malgré sa honte. Il se réjouit de voir que l’amour de Dieu est plus fort que ces sentiments humains. Personnellement, il m’arrive même de pleurer de joie quand j’entends un pénitent déposer devant Jésus des fautes bien laides dont il a bien honte. Non, vraiment, il n’y a aucune gêne à avoir à propos du regard du prêtre !  

Deuxième objection « Je regrette déjà mon péché, j’ai déjà demandé pardon à Dieu dans la prière, je ne vois pas l’intérêt de le redire à un prêtre  »

Bien sûr il faut demander pardon à Dieu dans son cœur avant de le dire tout haut avec l’acte de contrition. C’est même l’essentiel, la contrition. Sans le sincère regret du péché, la confession ne sert à rien. C’est certain. Mais la confession, comme tous les sacrements, apporte un bonus ! Le bonus sacramentel c’est l’objectivité et la certitude. Avec la confession, je suis certain que Dieu me pardonne. Je suis certain que ma peine est enlevée. Je suis certain que mon péché m’est objectivement retiré. Je n’ai plus à me prendre la tête. Prenons un exemple. Un mari qui s’est disputé violemment avec sa femme. Il sait que sa femme l’aime peut bien se dire que l’amour de sa femme est plus fort que son emportement… mais tant qu’il n’a pas entendu sa femme lui dire : « Je te pardonne ta colère de l’autre jour et je t’aime »… il peut avoir encore avoir un petit doute. En revanche, une fois qu’il a entendu sa femme lui pardonner, il n’a plus à s’inquiéter sur cela. Il est désormais certain de sa réconciliation.

Troisième objection «  ça ne sert à rien, de toute façon, je retombe toujours dans les mêmes fautes »

C’est vrai que nous retombons souvent dans les mêmes péchés, parce que ceux-ci dépendent de nos dispositions intérieures. Mais justement, c’est parce que le péché est profondément inscrit en nous que nous avons besoin d’un sacrement pour combattre.

Ici, il convient de faire une petite distinction psychologique. Le « ferme propos de ne plus recommencer » ce n’est pas un calcul de probabilité. C’est un acte de ma volonté, c’est une disposition morale, et non pas une estimation future. C’est l’acte de celui qui veut de tout son cœur, au moment où il se confesse, ne plus recommencer. Cette volonté n’est pas la certitude d’un avenir sans péché, c’est un désir actuel.

Mais surtout, la confession m’engage à n e plus recommencer « avec le secours de votre sainte grâce ». Dans la confession, je remets mes fautes passées au Seigneur, mais surtout je lui confie mes combats à venir. Je rentre dans une dynamique de sanctification où Dieu est réellement présent, où sa grâce agit réellement dans mon cœur et où je sais que sans Lui je n’y arriverai jamais.

Oui, frères et sœurs, quelque soit la manière dont nous avons dilapidé l’héritage de notre baptême, quelques soient nos péchés ou nos vices, soyons bien certain que notre Père nous attend, qu’il est saisi de compassion quand il nous voit revenir, qu’il veut se jeter à notre cou et nous couvrir de baisers !

Oui Dieu voudrait tuer le veau gras et festoyer avec nous, il voudrait nous habiller d’un vêtement somptueux, nous  remettre bague et sandales !

Car il y a plus de joie au Ciel pour un pécheur qui se repend que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de pardon.

En vérité, en vérité, je vous le dis : la confession, c’est trop beau !

Méditations Carême 2019 – Dimanche 31 mars 2019 – Fr. Clément Binachon O.P.

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