Prédication disponible en format audio.

D’aucuns pensent qu’en priant ils deviendront puissants et indépendants. Il en va tout autrement dans l’expérience des priants. Quand le croyant prie, il se reconnaît misérable et nécessiteux. Jésus l’a bien enseigné : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,4).

Nous prions pour tout recevoir de Dieu. Nous prions nous reconnaissant crées à chaque instant et sauvés sans cesse par Dieu.

La prière ne rend pas musclé mais fragile. La prière n’accumule pas des droits ni d’avoirs dans un compte en banque que nous aurions dans le Ciel ; au contraire, par la prière nous implorons la miséricorde de Dieu chaque jour de notre vie.

Plus nous prions et plus nous avons besoin de prier, à l’image des amis qui partageant joies et peines ont toujours des choses à se raconter.

Par la prière nous restons avec Jésus. Le matin, nous nous levons avec Jésus, pour travailler avec Lui et commenter chaque événement de la journée avec lui. Que ce soit les repas, le labeur quotidien, les loisirs ou les célébrations liturgiques, nous sommes avec Jésus.

Saint Marc précise dans son Évangile que Jésus appela les douze apôtres pour qu’ils soient avec lui (cf. Mc 3,14). Le Carême nous pousse à partager ce désir de Jésus de vivre avec nous : « Emmanuel », « Dieu avec nous. » Avant toute activité, Jésus veut que ses apôtres deviennent ses amis : « Je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » (Jn 15,15).

Qui peut nous séparer de l’amour de Jésus ? Rien ni personne sauf nous-mêmes par le manque de foi.

La foi chrétienne repose sur le paradoxe pascal : pour ressusciter, il faut mourir ; pour sauver sa vie, il faut la perdre, pour tout recevoir, il faut renoncer à tout.

L’expérience chrétienne montre comment Dieu n’abandonne jamais ceux qui comptent sur Lui.

De manière paradoxale, c’est dans les épreuves et dans l’insécurité que le fidèle expérimente la proximité de Dieu. Par la foi,  l’homme en souffrance laisse Dieu s’approcher de lui.

Prier c’est rejeter les drogues qui endorment et anesthésient notre esprit et notre âme. Prier, c’est se révolter contre l’adoration des idoles : le marché financier, le pouvoir, le prestige et le paraître.

Prier équivaut à proclamer que la multitude d’actions qui remplissent nos journées s’avère incapable de combler notre soif de vision et d’union à Dieu. Prier veut dire que la vitesse et le « tout tout de suite » ressemblent à l’écume des vagues de la mer qui passe sans laisser des traces. Prier veut dire que les sensations, les émotions et les plaisirs déçoivent le cœur de l’homme sans la présence de l’amour décrit par saint Paul dans l’épître aux Corinthiens : «  L’amour ne cherche pas son intérêt, l’amour est serviable, il ne s’irrite pas, il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. L’amour ne passera jamais. » (I Cor 13, 4s).

Il arrive que des parents disent à l’enfant : « Allons dans l’église faire une petite prière. » Qu’il est absurde de parler de « petite prière » ! La prière peut être brève mais elle est toujours grande, divine, l’action la plus haute qui puisse sortir de notre cœur.

Seigneur Jésus, apprends-nous à prier !

Que toute notre vie soit priée !

Que notre vie par ton Esprit-Saint devienne prière de louange et de bénédiction à ta gloire !

Méditations Carême 2019 – Vendredi 22 mars 2019 – Fr. Manuel Rivero O.P.

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.

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