Prédication disponible en format audio.

Tout le monde se souvient de cette photo qui a fait le tour du monde en un instant, le 28 février 2021.
Elle représente sœur Ann Rose Nu Tawng, une religieuse Xavière, qui apparaît seule, à genoux face à un groupe de policiers, les suppliant de ne pas tirer sur les manifestants venus contester le coup d’État militaire qui avait eu lieu un mois plus tôt, et qui avait amené les militaires à prendre le pouvoir en Birmanie. En effet, depuis le 1er février, le pays est en proie à de violents affrontements après que l’armée ait arrêté le président Win Myin et la chef du gouvernement Aung San Suu Kyi, représentante de la Ligue Nationale pour la Démocratie, qui a remporté les élections législatives en novembre 2020.
À l’instar des Nations Unies et des principales puissances occidentales, les étudiants et syndicats réclament la libération des dirigeants, ainsi que celles des nombreux civils emprisonnés par la police du fait de leur participation aux manifestations. Et les policiers se montrent très durs. Plusieurs manifestants sont morts sous les balles de la police ou de l’armée.


La sœur religieuse explique son geste : « Bien sûr que j’étais effrayée ! (…) Mais j’ai surmonté mon appréhension car je voulais d’abord penser à ces jeunes, qui menaient un combat juste et pacifique pour la liberté. Alors aux soldats armés, protégés par leurs casques et leurs boucliers, j’ai simplement dit ceci : ’Vous pouvez me tuer, mais ne touchez pas à ces jeunes, ne tirez plus, ne tuez pas d’autres innocents’. ».
L’action de la sœur a permis à une centaine de protestataires de prendre la fuite.
Action courageuse, inattendue, et qui met en application le commandement de Jésus : « priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44).
C’est aussi mettre « toute la foi dans toute la vie. ».
Et elle l’a refait plusieurs fois …
Pour elle, sans qu’elle s’en rende compte, c’était une manière de porter sa croix !
Cette action me fait penser à sainte Véronique qui, lors de la Passion de Jésus, est allée au-devant de Jésus, malgré les soldats romains, pour lui essuyer le visage. Bien sûr, l’armement n’était pas le même, mais il fallait aussi oser le faire.
La sœur place aussi ses espoirs en Dieu, bien sûr, mais elle ajoute : « Comme religieuse, je prie avec mes sœurs pour le retour de la paix et de la liberté dans notre pays. Mais, comme citoyenne, je sais que la prière ne suffit pas et qu’il faut aussi agir. » (cf Jc 2,17-18)

Et parfois, cela a des effets inattendus, comme sur cette autre photo, moins connue que la première, et qui montre deux policiers qui font comme la sœur : ils se mettent à genoux, regardent la sœur, et joignent les mains. Ils s’associent à la prière de la sœur, sans se soucier de ce que leur geste pourrait avoir comme conséquence vis-à-vis de leur hiérarchie et de leur avenir dans leur métier …
Et la sœur devient missionnaire …

 

La pape François s’associe aussi à la prière de sœur Ann : le 17 mars il dit : « Moi aussi, je me mets à genoux sur les routes de Birmanie et je dis : que cesse la violence ! Moi aussi j’étends mes bras et je dis : que prévale le dialogue ».

Nous pouvons reprendre cette prière du pape François, en l’adoptant à notre situation géographique et sociale :
Moi aussi, je me mets à genoux sur les routes et places de La Réunion, et je dis : que cesse la violence, verbale et en actes ! Moi aussi j’étends mes bras et je dis : que prévale le dialogue entre tous.
Amen.

 

Samedi de la cinquième semaine de Carême – 1er Avril 2023 – Francis COUSIN Laïc

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