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« L’Ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,20-21).

          Le Peuple d’Israël avait du mal à concilier la perception d’un Dieu Tout Autre, Saint, Transcendant, habitant au plus haut des cieux et se manifestant parfois aux hommes dans une incroyable proximité… Pour décrire cette Présence, ils parlaient alors souvent de « l’Ange du Seigneur », une expression qui, spontanément, renvoie à une créature spirituelle, qui n’est pas le Seigneur Lui-même, et qui, envoyé par Dieu, vient parler à d’autres créatures, terrestres cette fois… Et pourtant, si nous lisons par exemple dans le Livre de l’Exode que « l’Ange du Seigneur apparut à Moïse dans une flamme de feu », juste après il est écrit : « Le Seigneur vit que Moïse faisait un détour pour voir et Dieu l’appela du milieu du buisson » (Ex 3,1-6). Ainsi, comme l’indique en note la Bible de Jérusalem, l’expression « l’Ange du Seigneur » renvoie à « Dieu lui-même sous la forme où il apparaît aux hommes »…

          Ainsi, Dieu rejoint Joseph en songe pour l’inviter à dépasser ses craintes et à poursuivre son projet d’épouser Marie… Il a toute sa place dans cette incroyable aventure… Il est « fils de David » et c’est par lui que Jésus sera aussi « fils de David ». Les anciennes prophéties annonçant un Messie « fils de David » pourront alors s’accomplir (2Sm 7).  Et Dieu lui indique même le nom qu’il devra donner à cet enfant engendré en Marie par la puissance de l’Esprit Saint : « Jésus, Yeshuah, ‘Dieu sauve’ »… Joseph écoute, accueille, et obéit à son Seigneur…

          Mais, écrit le Pape François dans sa Lettre Apostolique centrée sur St Joseph, « Patris Corde, Père de cœur » : « donner un nom à une personne ou à une chose signifiait, chez les peuples antiques, en obtenir l’appartenance », c’est-à-dire « être le seigneur et le maître » de ce que l’on nomme… Ainsi, par la volonté même de Dieu, Joseph est invité ici à être « le seigneur et le maître » de son Seigneur, le Fils Unique, « né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu » (Crédo), Celui par qui tout a été fait (Jn 1,3), Celui par qui il est venu lui-même à l’existence ! Et de fait, à Nazareth, Jésus lui « était soumis » (Lc 2,51)… Le Pape François écrit encore : « Joseph a donc vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur l’avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger » (cf. Os 11, 3-4). Et Jésus obéissait : il laissait Joseph lui prendre la main pour le soutenir et le guider, il ouvrait sa bouche pour recevoir cette nourriture que Joseph voulait lui donner, etc…

          Ainsi, obéir, dans l’amour, c’est accepter de recevoir de l’autre ce « meilleur » qu’il veut accomplir pour notre bien… Et « aimer l’autre », c’est chercher à mettre en œuvre pour l’autre ce qui sera le meilleur pour lui, en espérant bien sûr, qu’il acceptera d’en être l’heureux bénéficiaire, et donc de recevoir ce qui lui est donné… Alors, si Jésus, en nous rencontrant, nous dit « Suis-moi » (Mt 9,9), nous invitant ainsi à le servir dans l’obéissance, c’est encore Lui qui nous dira : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Lc 18,41), se révélant alors être tout entier à notre service, pour notre Plénitude, notre vrai Bonheur, notre vraie Joie… Et accepter de recevoir ce meilleur pour notre vie, en se détournant bien sûr au même moment de tout ce qui lui est contraire, sera encore lui « obéir », et donc « lui faire plaisir »… Oui, « avec Jésus, tout est possible, parce que Dieu est Amour » (Mère Teresa)…

 

Prions

          Le mal, sous toutes ses formes, sait si bien nous séduire, en nous suggérant une autre voie, pour être heureux, que celle de l’obéissance à Dieu (Gn 3,6)… Mais emprunter cet autre chemin aboutit à tout le contraire ! Et nous expérimentons alors cruellement en nos cœurs que, « pour toute âme qui s’adonne au mal », il ne reste plus finalement que « souffrance et angoisse » (Rm 2,9)… Nous cherchions la vie, la plus pleine possible ? Nous vivons le contraire : « Le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6,23)… « Malheureux homme que je suis », constatait St Paul ((Rm 7,24) !

          Mais toi, Père de tous les hommes, tu es bouleversé de compassion face à cette détresse qui est la nôtre, alors même qu’elle peut être le fruit de nos mauvais choix, nous qui, en les posant, ne cherchions qu’une seule chose : être heureux (Os 11,7-9) ! Et c’est précisément le vrai bonheur, la vraie vie, que tu veux donner à tout homme (1Tm 2,3-6 ; Jn 3,16-17 ; 12,32) ! A la prière de St Joseph, aide-nous donc, au début de ce Carême, à recevoir dans nos cœurs ton Esprit de Lumière pour que nous puissions bien voir, au delà des seules apparences, ce qui est vraiment bon ou non pour nous. Et que ce même Esprit nous donne aussi la force de renoncer à tout ce qui n’est qu’illusion passagère pour choisir la seule réalité qui demeure : ta Paix, ta Joie, ta Vie, que tu veux nous donner en Plénitude, dès maintenant et pour toujours…

Méditation du Mercredi 24 février 2021 – Diacre Jacques Fournier

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