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En ce temps de carême, l’évangile de ce jour nous interroge sur notre manière de prier, ou plutôt quelle est notre relation à Dieu dans la prière, qui nous interpelle aussi sur nos relations avec nos frères et sœurs. Jésus nous propose une parabole pour y réfléchir Il nous présente un pharisien et un publicain. Tous deux montent au temple pour prier.

Les « Pharisiens » sont une tendance dans la religion juive à une époque où il y avait beaucoup d’influences venant d’ailleurs. Certains juifs ne suivaient plus la tradition des ancêtres, il y avait un certain relâchement de la pratique juive de la foi. C’est pourquoi devant ce relâchement qui leur apparaissait comme un péril très grave, des hommes pieux décidèrent, pour glorifier Dieu, d’observer avec minutie toutes les observances de la Loi, de la loi de moïse et même d’en accroître les exigences : prières plus longues, jeûnes plus nombreux, ablutions multipliées… ce sont, d’après l’hébreu, des « séparés », soit parce qu’ils évitent tout contact susceptible d’entraîner une impureté rituelle avec les juifs qui n’appliquent pas la Torah, soit parce qu’ils se tiennent à l’écart des païens et des juifs compromis avec les Romains. 

Que fait le pharisien dans sa prière ? Le règne du « Je ». Il présente à Dieu un bilan impressionnant : il n’a commis aucune faute, il jeûne, il fait l’aumône. Tout ce dont il est fier est sans doute vrai. D’ailleurs, ce n’est pas cela que Jésus lui reproche.

Le problème de cet homme c’est son orgueil. Il est convaincu d’être juste mais il n’a que du mépris pour les autres. Le malheur du pharisien, c’est de mettre sa confiance en lui-même, en ses propres actes. Au fond, il n’a pas besoin de Dieu ni de personne. Il est seul. C’est tout juste s’il ne demande pas à Dieu de l’admirer. Au Seigneur, regarde ma vie, je fais tout pour te plaire je ne suis pas comme untel…

Il n’a pas compris qu’il faut être plein de bonté et de compréhension pour les autres, même s’ils sont pécheurs. 

Le publicain ? Des hommes juifs employés par le gouvernement romain à percevoir les taxes et les impôts. Pour pouvoir s’assurer un confort de vie, ils gonflaient les redevances et s’attribuaient des revenus confortables si bien qu’on les confondait avec les voleurs.

Que fait le publicain ? Il s’avoue pécheur et se reconnaît coupable. Il a du remord, il est au fond du gouffre. La seule chose qu’il peut faire c’est d’implorer le pardon de Dieu à son égard : « Mon Dieu, prend pitié du pécheur que je suis. »

Cette parabole nous est racontée pour se remettre en question, nous qui parfois sommes convaincus d’être des justes et en adoptant cette attitude nous oublions que nous pouvons être méprisants dans nos relations entre frères et sœurs. Jésus nous rappelle l’immense Amour de Dieu. Tout cela nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part. Celui qui se croit supérieur aux autres n’a rien compris. 

Comment pouvons-nous nous adresser à Dieu si nous n’avons que du mépris pour les autres ?

Car même s’il n’est pas mentionné, n’oublions pas qu’il y a un troisième personnage. C’est Dieu lui-même ! Si nous réalisons quelque chose de bien, ce n’est pas dû à nos mérites mais à l’action du Seigneur en nous. Il attend de nous que nous venions à lui les mains vides pour les remplir de son amour. Il a donné sa vie et versé son sang pour nous et pour la multitude, y compris pour les publicains et les pharisiens. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il compte sur nous pour les aimer et les porter dans notre prière.

Ici, le thème de notre Carême trouve tout son sens : « « Porter sa croix pour trouver l’Amour et la Joie » Alors nous aussi dans nos prières ne croyons pas que nous sommes plus que les autres, ayons une attitude d’humilité, de sincérité et de vérité.

Retenons ces paroles de vie pour notre prière : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !» : Lc 18,13, ainsi nous obtiendrons l’indulgence et la miséricorde de notre Dieu « Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé»: Lc 18,14.

 

Samedi de la troisième semaine de Carême – 18 mars 2023 – Père Pascal GRONDIN

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