Prédication disponible en format audio.

Aujourd’hui nous méditons sur le psaume 22 : tout le monde le connaît.


« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; »


Et au dernier verset « Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours »


Ce magnifique psaume peut être considéré comme une continuité du psaume 21 dans une grande lecture chrétienne.


Dans sa lecture du psaume 21 Christine Pellistrandi nous fait part de son ressenti.


AU VERSET 2 :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné,
Insoucieux de me sauver, malgré les mots que je rugis ?


Dieu est invoqué dès le début avec le déterminant possessif à la première personne du singulier : MON DIEU. Il y a ce lien très personnel qui est établi entre le Seigneur et celui qui prie. Cette relation personnelle c’est ce que nous découvrons dans notre propre prière « Notre Père »


C’est quelque chose qui est très difficile à remarquer pour nous parce que l’expression « Mon Dieu » est devenue une expression tellement courante qu’on ne fait pas du tout attention à la force que cela représente.


Pour un Juif qui lit cette prière, appeler 2 fois Dieu c’est en fait essayer de se souvenir qu’à l’appel, Dieu a déjà répondu 2 fois. Il a répondu la première fois avec la sortie d’Egypte et il a répondu une deuxième fois en donnant la Torah.


Ce qui est extraordinaire c’est que je m’approprie ce don pour pouvoir dire à Dieu : « Mais pourquoi m’abandonnes-tu ? » Dieu effectivement est venu au secours mais : « Actuellement, aujourd’hui pourquoi est-ce que tu m’abandonnes ? »


Ce verbe abandonner est utilisé au chapitre 1 du Livre Isaïe versets 2-3 « Cieux écoutez, terre prête l’oreille, car Yahvé parle. J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître, Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas »


Il y a cette idée d’être complètement abandonné « insoucieux, de me sauver, malgré les mots que je rugis » : ce verbe rugir correspond au lion, à l’animal : cette image- là montre qu’il y a aussi en nous une autre forme de langage. Pour nous une prière c’est un langage construit, un langage articulé, un langage qui a une logique. Or il y a des moments où nous ne sommes pas capables de faire ce genre de prière et il faut laisser s’exprimer des mots dans le plus grand désordre : ce mot rugissement nous force à dire, à exprimer nos cris : il y a en nous aussi une force brutale, une force animale qui est une force de souffrance douloureuse qui doit pouvoir s’exprimer : nos larmes sont une forme de langage que Dieu seul comprend. Psaume 56 verset 9 « Tu as compté, toi, mes déboires, recueille mes larmes dans ton outre ! »


En ce temps de Carême face à ceux qui souffrent, face aux douleurs des hommes, des femmes, des enfants, face aux guerres, face à l’urgence climatique donne-nous Seigneur la Grâce de se taire, d’accueillir et d’écouter l’autre dans la singularité de ses souffrances. Je peux lui confier certaines de ces situations.


Que chacun d’entre nous se pose les bonnes questions sur notre chemin de Foi, que tous nous marchions ensemble sur le chemin de la conversion.


PRIONS :
Seigneur, fais grandir en moi l’Esprit même de Jésus pour que je témoigne de cette Espérance à transformer l’ordinaire de nos vies.

 

Lundi de la cinquième semaine de Carême – 27 mars 2023 – Michelle HOARAU Laïque

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