Prédication disponible en format audio.

I – Dans sa famille.

Mère Teresa ( Agnès Ganxhe de son prénom) est née le 26 Août 1910 à Skopje en Albanie, qui au tout début du siècle, était encore sous domination turque, laquelle avait commencé en 1468. C’est uniquement au terme de la première guerre balkanique (1912-1913) que Skopje devient une petite ville du royaume de Serbie, voisine de l’Albanie.

Les parents de Ganxhe (Mère Teresa), tous deux Albanais, restèrent toujours attachés à leur terre d’origine, au point que Kolë (son père)  en suivit avec passion les évènements politiques tourmentés. Même ses enfants, Serbes de naissance, se sentaient de fait Albanais.

Elle est la troisième et la dernière  des enfants de la famille. Age, sa sœur aînée, était née en 1903, Lazër, son frère, le seul garçon, en 1907 et Agnès Ganxhe (la future Mère Teresa). Ils allèrent tous à l’école, même s’il était assez rare que les filles étudient. Dans la mentalité Albanaise, influencée par la culture islamique dominante depuis cinq siècles, la femme était en effet considérée comme inférieure à l’homme. Par conséquent, elle n’avait pas le droit à l’instruction. Mais son père (Kolë) qui possédait des idées chrétiennes et progressistes, ne se laissa jamais influencer par l’environnement traditionnel. Ses idées politiques étaient également claires et nettes. Il était favorable à la lutte de libération contre les Turcs, soutenant et aidant les patriotes. Jamais il ne se cacha, jamais il ne fit de compromis, même au prix de sa vie.

Personne ne parvint à faire sortir de l’esprit de Drane, son épouse, que ce triste matin de 1918, son mari avait été empoisonné. A ses yeux, ce n’était pas une soi-disante péritonite ou un malaise qui lui avait été fatal. Kolë était parti ce matin-là pour Belgrade avec quelques assesseurs. Toujours est-il qu’elle se retrouva seule.

Lorsque son père mourut, Ganxhe (Mère Teresa) avait huit ans. Trop jeune pour comprendre ce qu’il lui avait dit autrefois : « L’égoïsme est une maladie spirituelle qui te rend esclave et ne te permet pas de vivre ou de servir les autres. »

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         Une phrase forte. Elle s’en souvint toujours, possédant une mémoire formidable et rien de ce que disaient ses parents ne lui échappait. Elle s’en souvint sans comprendre l’exacte signification de « maladie spirituelle. » En comprendre le sens n’aurait de toute façon rien changé à sa vie de petite fille : elle avait quotidiennement sous les yeux l’exemple de la générosité. De toute manière, être généreuse lui semblait la chose la plus naturelle du monde. Au déjeuner et au dîner, il y avait toujours des invités. Pour simplifier, sa maman lui disait : « Ce sont des oncles. »Elle ne voulait pas que ses enfants croient leurs parents exceptionnels, hors normes, trop bons. S’ils avaient la possibilité de nourrir d’autres personnes démunies, pourquoi ne pas le faire ? Mère Teresa grandit avec cette mentalité : partager, beaucoup ou peu ; aider le plus possible les autres, quelles que soient leurs races ou religions. Elle grandit en manifestant beaucoup de cœur, plus prompt à donner qu’à recevoir. Avec la conscience que la bonté, la générosité et la compassion valent davantage que n’importe quel bien matériel.

Comment ne pas estimer plus encore ne pas admirer un papa et une maman qui se comportent de cette façon. Au fond d’elle-même, elle aurait fait n’importe quoi pour ne pas les décevoir, convaincue qu’ils ne lui demanderaient que des choses justes.

Ainsi, lorsque son père lui confiait un petit magot à remettre à une famille pauvre, s’y rendait-elle en courant, sans objecter ni perdre du temps. « Si tu trouves la porte ou la fenêtre ouverte lui disait son père, jette-le à l’intérieur et sauve-toi vite. »

            Elle se l’était bien imprimé dans le cerveau, ce « sauve-toi ! » Personne ne devait voir qui faisait la charité. Son papa lui avait expliqué : « Si Dieu a été généreux avec nous, nous devons également l’être avec les autres. Cette richesse ne nous appartient pas. Nous ne somme appelés qu’à la gérer ». Ganxhe (Mère Teresa) partait et revenait, contente de ce qu’elle avait accompli.

Lorsque son père mourut, sa mère fit preuve d’un grand courage et témoigna de beaucoup de foi. Avant tout, elle s’occupa en brodant et en cousant des habits de fête, puis s’en remit à la providence. Elle avait trois enfants à élever. De surcroît, sans que personne ne l’aide, elle prit en charge le sort de quatre autres petits, enfants d’une veuve malade qui ne tarda pas à les laisser seuls au monde. Elle fit tout pour que ces derniers grandissent sainement et sereinement.

Sa mère connaissait que son tempérament et son intelligence étaient trop vifs pour qu’elle se consacre à une seule chose. C’est pourquoi sa maman ne lui demandait pas trop souvent de l’accompagner dans ses visites aux pauvres ou auprès des malades qu’elle assistait. « Elle l’aurait fait avec beaucoup de joie » dit sa maman, « même si cela avait représenté pour un sacrifice, elle l’aurait accomplit le sourire aux lèvres ». C’est vrai qu’elle disait souvent à ses enfants : « Ou tu le fais de tout ton cœur – ou bien il est préférable d’y renoncer. Si tu ne te reconnais pas dans ce que je te demande, une semblable obéissance ne m’est d’aucune utilité ». « Ma mère était une sainte femme » : voilà ce qu’elle pensait et c’est de cette façon qu’elle aimait évoquer cette dernière.

C’est lors du pèlerinage annuel du Diocèse, le jour de la fête de l’Assomption, devant la Madone de Cërnagora, qu’elle découvrit sa vocation pour la vie consacrée. Elle avait douze ans et ce fut un véritable bouleversement, car ce n’était pas ce qu’elle croyait désirer. Six années s’écoulèrent, entre ses douze et dix-huit ans, avant qu’elle ne s’en remette à la volonté de Dieu.

Noéline FOURNIER.

 

Transcription audio : Noéline FOURNIER

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