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Le mot liberté figure sur les frontispices de nos mairies. Il fait partie de la devise républicaine : « Liberté, égalité, fraternité ». Mot « magique », diraient des jeunes, qui déclenche l’adhésion voire l’enthousiasme.

De quoi s’agit-il au juste ? En quoi consiste le sens et la force de cette valeur ? Qu’en dit la foi biblique et l’expérience des chrétiens ?

Dès les premières pages de la révélation biblique, l’homme apparaît créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dieu est libre. L’homme voulu par Dieu a reçu comme vocation la liberté.

Saint Thomas d’Aquin (+1274), en reprenant la pensée du philosophe païen Aristote (+322 av. J.C.), définit la liberté comme étant « cause de soi ». Être libre veut dire exister par soi-même et non sous la domination d’un autre.

Dans l’Évangile, Jésus accorde aux disciples la liberté : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 31-32). Jésus ne parle pas d’une liberté « à l’état brut » mais d’une liberté travaillée par la Parole de Dieu et purifiée de l’orgueil fou tel que le diable l’instille sournoisement dans le cœur de l’homme pour provoquer la révolte contre Dieu.

Dans sa Lettre aux Galates, saint Paul précise l’originalité de la liberté chrétienne. La liberté figure parmi les fruits de l’Esprit Saint. Il s’agit de la liberté dans l’amour de Dieu, du prochain et de soi-même. Aux antipodes d’une attitude libertaire, anarchique, individualiste, la liberté chrétienne se déploie dans la foi au Christ. La liberté ne peut exister que dans la vérité et l’amour. En effet, l’homme devient esclave de ce qui le domine. Le mal et le malin asservissent l’homme. C’est ainsi que le pécheur qui avait rêvé de trouver la liberté dans le rejet de Dieu se retrouve seul, dévitalisé.

Jésus ne s’impose pas. Il n’impose rien. Jésus propose : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). Mais en entendant cet appel, le jeune homme riche de l’Évangile tourna les talons et s’en alla tout triste. Il n’était pas libre mais il était possédé par ses possessions.

Comblée de grâce, sans péché, la Vierge Marie resplendit de la liberté de l’Esprit Saint. Libre dans la liberté de croire. Libre parce qu’habitée par l’amour de Dieu. Libre parce qu’au service de son Fils Jésus, de l’Église et de l’humanité entière dans sa mission de maternité spirituelle.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (+1897) déclarait à la fin de sa vie, au sommet de son pèlerinage de foi : « Maintenant, je fais ce que je veux ». C’est bien cela la liberté. Aimer ce que l’on fait par la grâce de l’Esprit Saint, sans les entraves du péché et les hésitations dues au manque de foi.

Immaculée Conception, disciple de son Fils Jésus, la Vierge Marie a atteint la perfection dans le don total d’elle-même : « Qu’il me soit fait selon ta parole !» (Lc 1, 38), avait-elle répondu à l’ange Gabriel. Marie n’a pas dit « je ferai » ou « c’est un bon projet » mais elle s’est appuyée sur la grâce de l’Esprit Saint : « qu’il me soit fait ». Comme l’argile entre les mains du potier, Marie a été façonnée par Dieu (cf. Is 64, 7). Elle a reçu le don de la liberté ; dans sa liberté, Marie s’est donnée à Dieu. Ce n’est que dans le don total que le chrétien éprouve la liberté et en témoigne.

« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »

Le jeudi de la 2e semaine de l’Avent – 9 décembre 2021 – Fr. Manuel Rivero O.P.

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