Prédication disponible en format audio.

          Si quelqu’un se croit en bonne santé, prendra-t-il la décision d’aller voir un médecin ? Non, bien sûr… Mais supposons qu’il soit vraiment malade, et qu’il n’en ait pas conscience… Un ami médecin le croise, et il perçoit aussitôt sa maladie. S’il l’aime vraiment, le laissera-t-il dans l’illusion d’être en bonne santé ? Ne fera-t-il pas tout au contraire pour l’aider à prendre conscience de son état, et l’inviter ainsi à se laisser ausculter, bien diagnostiquer pour  pouvoir ensuite recevoir le bon traitement qui lui permettra de retrouver, et cette fois en vérité, une santé durable et vraie ? Et ce médecin sait bien qu’une telle démarche est difficile : aussi va-t-il commencer par lui redire son amitié, sa bienveillance, son désir de le voir « bien », et il lui montrera aussi qu’il a tout ce qu’il faut pour le soigner vraiment…

          C’est ce que Dieu fait pour chacun d’entre nous, pécheurs, et cela avec une intensité qui est directement proportionnelle à la gravité de notre état… St Paul était de bonne volonté et il croyait dur comme fer qu’il était sur le bon chemin : « Circoncis dès le huitième jour », comme le demande la Loi, « de la race d’Israël », le Peuple élu, « de la Tribu de Benjamin », « qui signifie ‘fils de la droite’, côté des bons présages où l’on place ceux à qui l’on veut témoigner affection ou haute estime » (A. M. Gérard). « Hébreu fils d’Hébreux ; quant à la Loi, un Pharisien », les plus fervents à l’époque ; « quant au zèle, un persécuteur de l’Eglise », considérée comme une secte dangereuse pour la vraie foi ; « quant à la justice que peut donner la Loi, un homme irréprochable », obéissant parfaitement et tous les jours aux 613 commandements de cette Loi ! Il se croyait dans la plus pure lumière ? Il était dans les ténèbres les plus épaisses de l’orgueil et de la vaine gloire…

Mais « ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, au repentir » (Lc 5,31-32). Le Christ va donc lui apparaître, et sa Lumière lui permettra de prendre conscience de l’épaisseur de ses ténèbres : il y demeurera trois jours complets avant de recevoir le Don de l’Esprit Saint (Ac 9), Don de la Lumière qui règne sur les ténèbres (Jn 1,5), Don de la vie qui triomphe de toute mort (Rm 8,1-11)… « J’étais naguère un blasphémateur », dira-t-il plus tard, et non ce qu’il croyait être : le détenteur parfait de la vérité … « Un persécuteur », et non un défenseur de la seule vraie foi… « Un insulteur », et non le porte drapeau irréprochable de la vérité… « Et s’il m’a été fait miséricorde, c’est pour qu’en moi le premier Jésus Christ manifestât toute sa patience, faisant de moi un exemple pour ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle » (1Tm 1,12-17).

          Alors, nous pouvons tous reprendre cette prière du Psalmiste : « Pitié pour moi mon Dieu dans ton Amour, selon ta grande Miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense… Car tu veux au fond de moi la vérité », la vérité sur ma misère qui sera avec toi, au même moment, la vérité sur ton incroyable Amour…  Alors, « que ta volonté soit faite » : « Purifie moi avec l’hysope et je serai pur, lave moi et je serai blanc plus que la neige » (Ps 51(50))…

Vendredi 8 mars 2019 – Diacre Jacques Fournier

Vous pouvez nous envoyer vos demandes de grâces et intentions de prière en répondant dans l’espace de commentaires. Elles seront recueillies et portées en intention à la messe du weekend à la Cathédrale de Saint Denis. Nous vous invitons aussi à partager cette méditation avec vos amis.

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