Prédication disponible en format audio.

« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie » dit le Père à Jésus, son Fils, au moment de son baptême par Jean-Baptiste… Avec cette Parole, St Marc fait allusion à trois textes de l’Ancien Testament. Et avec eux, il nous annonce déjà tout ce que sera la mission de Jésus…

Regardons le premier. Avec « Tu es mon fils » St Marc renvoie au Psaume 2, un poème qui était chanté à chaque nouvelle intronisation royale en Israël : « Le Seigneur m’a dit : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui, je t’ai engendré » ». Par sa consécration royale, le roi était ainsi établi dans une relation toute particulière avec Dieu car le seul vrai Roi d’Israël, c’était Dieu Lui-même, le roi ‘politique’ étant appelé à le servir « de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme, de toute sa force »… Le Livre de la Sagesse nous présente ainsi la prière du jeune roi Salomon (Sg 9) :

« Dieu de mes pères et Seigneur de miséricorde,

                   par ta parole tu fis l’univers,

         Tu formas l’homme par ta Sagesse pour qu’il soit maître de tes créatures,

         qu’il gouverne le monde avec justice et sainteté,

         qu’il rende, avec droiture, ses jugements.

         Donne-moi la Sagesse, assise auprès de toi (…)

         car je suis ton serviteur, le fils de ta servante,

         un homme frêle et qui dure peu,

         trop faible pour comprendre les préceptes et les lois.

         Le plus accompli des enfants des hommes,

         s’il lui manque la Sagesse que tu donnes, sera compté pour rien.

         Tu m’as choisi pour régner sur ton peuple,

                   pour gouverner tes fils et tes filles…

         Des cieux très saints, daigne l’envoyer,

         fais-la descendre du trône de ta gloire.

         Qu’elle travaille à mes côtés et m’apprenne ce qui te plaît.

         Car elle sait tout, comprend tout, guidera mes actes avec prudence,

                   me gardera par sa gloire.

         Alors mes œuvres te seront agréables,

         je jugerai ton peuple avec justice, et serai digne du trône de mon père.

         Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ?

         Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? (…)

         Et qui aurait connu ta volonté,

         si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? »

Au moment du baptême de Jésus, les cieux se déchirent, et le Père envoie d’en haut son Esprit Saint sur Jésus, son Fils, manifestant ainsi, dans le contexte propre à Israël, qu’il est bien ce Messie attendu, ce Roi promis par les Ecritures : « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61,1-2).

« Moi, je vous ai baptisés avec l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint », avait dit Jean-Baptiste de Jésus. Et c’est bien par ce Don de l’Esprit offert en surabondance aux pécheurs que le Christ guérira nos cœurs brisés, qu’il nous libèrera de toutes les entraves du mal, et qu’il nous comblera de tous ses bienfaits. Et quels sont-ils ? Rien de moins que ce que Dieu Est en Lui‑même ! « Alors, vous entrerez, par votre plénitude, dans toute la Plénitude de Dieu » (Ep 3,19)…

 Chemin de Noël – Vendredi 9 janvier 2014 – Diacre Jacques Fournier.