Prédication disponible en format audio.

Juste après l’annonce de l’ange Marie court voir Elisabeth, sa parente, parce qu’elle est enceinte. Et cette grossesse est un signe pour Marie que l’ange a dit vrai. C’est même le gage qu’il donne de la véracité de ses paroles. Et cette rencontre dépasse largement le cadre de retrouvailles familiales ! Marie cours, elle se hâte, elle est poussée sur le chemin, portée par le zèle, par l’enthousiasme et la joie de l’Esprit ! Elle entre dans la maison, et prends l’initiative de saluer Elisabeth, car c’est elle qui est porteuse de l’évangile, de la Bonne Nouvelle, c’est elle qui porte le Verbe fait chair. C’est une rencontre exceptionnelle qui se déroule par la suite. Elisabeth, dont le nom signifie « serment du Seigneur », est l’épouse de Zacharie (« Le Seigneur se souvient »). Ainsi Marie apporte l’objet de la promesse faite à Israël, à ceux qui sont les fidèles serviteurs de cette promesse. Le Verbe qu’elle porte se manifeste d’abord à ceux qui l’attendaient.

Et sa manifestation est surprenante. Cette rencontre est d’abord un dialogue entre les deux petits êtres. C’est Jean Baptiste qui donne l’alerte à sa mère, ses tressaillements indiquent à Elisabeth qui est l’hôte qui vient d’arriver. Et pour rappel, à ce moment, Jésus n’est qu’à l’état d’embryon, même pas de fœtus, il n’est qu’un petit amas de cellules, son petit corps n’est pas encore bien formé, puisque nous sommes quelques jours après l’Annonciation, moment de sa conception dans le sein de la Vierge. Il n’en faut pas plus à Jean pour tressaillir. Le précurseur réalise sa mission et il indique aux héritiers de l’Ancienne Alliance que Dieu est resté fidèle à son serment, qu’il s’est souvenu de sa promesse. Mais notez bien ce que précise le texte : « quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle ». Il y a donc bien deux intermédiaires entre Jésus et Jean Baptiste, se sont leurs mères. Et l’Esprit est répandu sur les deux. Soyons attentifs au parcours et à l’éveil que produit l’Esprit. Il est en plénitude dans l’enfant Jésus présent dans le ventre de sa mère ; par la voix de Marie, il emplit d’abord Jean Baptise, puis Elisabeth et enfin Marie en retour qui proclamera son Magnificat. La transmission de l’Esprit Saint ressemble presque à une chute de domino, dont le premier mouvement est donné par un être à peine visible.

Il peut nous arriver de rencontrer des personnes qui ont en eux une présence du Christ si faible qu’elle est à peine visible, comme un minuscule embryon ! Et il peut y avoir en nous une action de l’Esprit semblable à celle suscitée dans le petit Jean Baptiste, qui viendra nous faire dire à la personne d’en face qu’elle a en elle le Seigneur, comme le fait Elisabeth. Et ce sont ces paroles d’Elisabeth qui vont par la suite comme libérer le chant du Magnificat. Marie se met à louer Dieu parce que l’Esprit a parlé en Elisabeth et elle répond à cette invitation. Ce qui est surprenant dans cette rencontre ce sont ces ricochets de l’Esprit qui se transmet et rebondit d’un personnage à l’autre, pour faire s’élever un chant de louange et d’action de grâce. Si bien qu’à la fin de cette entrevue, tout le monde connaît tout le monde, et tout le monde connaît la mission et le rôle de chacun, autrement dit, tout le monde est à sa juste place. Jean Baptiste est le précurseur qui annonce et désigne le Sauveur, Elisabeth porte la réalisation du miracle de la conception tardive de son fils, Marie apporte et donne au monde le Sauveur, et Jésus se révèle et donne l’Esprit au monde.

Nous pouvons nous aussi vivre des rencontres similaires, où nous serons tantôt Jean Baptiste, Elisabeth, ou Marie. Je nous invite spécialement pendant cette période de l’Avent, à plutôt chercher à être comme Elisabeth et à laisser le petit Jean Baptiste qui sommeille en nous, se réveiller. Afin que dès qu’il nous indiquera la présence du Christ dans un autre, nous soyons à même de le lui dire, afin cette personne puisse, avec nous, à son tour rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits !

Le Samedi de la 3e semaine de l’Avent – 19 décembre 2021 – fr. Etienne Harant o.p. 

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